Madagascar, un pays à l'agonie


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    Insécurité, pauvreté en croissance exponentielle, délestages, corruption banalisée. Des mots pour désigner l’agonie actuelle de Madagascar.

    Madagascar a connu de nombreuses crises par le passé, mais l’année 2015 semble être la fusion de toutes les crises avec une intensité maximale. Et le fait qu’elle passe totalement inaperçue aux yeux du monde est encore plus dramatique.

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    Un diner aux chandelles

    On pourrait créer une liste de plusieurs kilomètres pour expliquer les raisons des délestages à Madagascar. Infrastructure vétuste, manque d’eau dans les barrages, impayés de l’Etat. On dirait que les responsables de la Jirama sont surtout responsables de créer des listes d’explications aussi inutiles que farfelues dès que le délestage frappe les différentes villes du pays. Actuellement, Antananarivo connait sa pire crise de délestages depuis plusieurs années. Au-delà de la fréquence quotidienne, c’est surtout la durée puisqu’elle dépasse 10 heures par jour, soit toute la journée de travail. Tous les quartiers ne sont pas touchés, mais les environs de Tana sont en miettes sur le plan économique. Et aucun des responsables n’a les couilles pour dire vraiment ce qui se passe.

    Les impayés de l’Etat doivent jouer un grand rôle puisque les entreprises de carburant sont de moins en moins conciliantes. Et si on ajoute l’état catastrophique de l’équipement, on peut dire que la boucle est bouclée. La privatisation de la Jirama progresse doucement, mais lentement. Les dirigeants peuvent dire ce qu’ils veulent, mais cette privatisation aura bien lieu. Et une privatisation regarde le profit avant toute chose et on risque d’assister à une paupérisation entre ceux qui pourront se payer de l’électricité et de l’eau 24 h/24 et ceux qui devront apprendre à alimenter leurs télés avec une bougie. Mais le plus ahurissant est que ni les responsables de la Jirama ou les dirigeants gouvernementaux ne veulent endosser la responsabilité de ce désastre. Est-ce que cela signifie que ce sont les citoyens qui sont responsables du désastre de la Jirama ?

    Joyeux massacres dans le sud

    On croyait qu’on avait résolu le problème des Dahalos dans le sud. Mais si, est-ce qu’on ne se souvient pas de l’opération Mihova Foa comme si une grâce pouvait changer des criminels par magie. Cette année, les forces de l’ordre répondent avec toute la force qui est à leur disposition. Les ordres semblent clairs. Il faut mater cette insécurité par tous les moyens et si les taches de sang font la taille d’une ville, alors ainsi soit-il. Les organisations des droits de l’homme rapportent des cas de torture qui sont perpétrés par les forces de l’ordre. Depuis le régime de la transition, le gouvernement central n’a jamais pu combattre l’insécurité dans le sud parce qu’il n’a jamais compris le problème de base.

    Ces personnes ne sont pas devenues des Dahalos par plaisir, mais par nécessité. La sécheresse et la pauvreté sont une combinaison dangereuse pour une population qui peut à peine survivre dans de bonnes conditions. Si la survie devient quasi impossible, alors ces personnes succombent au désespoir et on ne peut pas leur en vouloir de déverser leur haine sur ceux qu’ils estiment responsables de leur malheur.

    La période de soudure devient une banalité

    Et pour ajouter à tous ces problèmes, on a la corruption et la morosité économique. Pendant une semaine, nous avons parcouru la ville de Tana. Les magazines étaient aussi vides que leurs étals. Personne n’achète et ne vend, mais c’est surtout cette rage intérieure qui nous a surpris. On a failli assister à une émeute à la Petite Vitesse pour une simple question de priorité sur la route. Les gens sont sur les nerfs et certains attendent même que ça explose pour évacuer la pression. Le régime en place nous promettait un avenir économique digne d’intérêt, mais les investisseurs étrangers ne veulent pas venir. Et on ne peut pas leur en vouloir. Comment peuvent-ils travailler dans une ville qui n’a pas d’électricité à raison de 10 heures par jour ? Les indicateurs sont au rouge et le régime n’aucune explication à donner.

    C’est à se demander si le gouvernement sait vraiment ce qui se passe ou qu’il se contente d’espérer que ça va tenir le coup comme la famille dans la petite maison dans la prairie. Mais ce climat de faiblesse est très propice aux trafics en tout genre. Le trafic de bois de rose bat son plein. Un rapport nous apprend que 100 tonnes d’or ont été produites à Madagascar, mais la majorité est sortie illégalement du pays.

    Et le pire est encore à venir

    En général, la période de mars à septembre est plutôt calme à Madagascar. Et c’est même une bonne période puisque c’est la saison touristique qui est suivie de l’hiver. La saison touristique a été détruite à cause de l’incompétence caractérisée d’Air Madagascar. Dès que la saison touristique a pris fin, les employés en grève se sont remis au travail par magie. Vous aurez dû dire clairement que c’était une décision politique plutôt que de prendre les voyageurs et les touristes pour des cons patentés. Aux États-Unis et en Europe, les voyageurs, qui ont été lésés par leur compagnie aérienne, peuvent porter plainte pour dommages et intérêts. Mais on ne recommande pas aux voyageurs d’Air Madagascar de porter plainte, car c’est eux qui risquent de se retrouver en prison.

    Alors qu’on aurait dû vivre une période tranquille, les délestages, l’insécurité et la pauvreté s’est accumulé pendant ces derniers mois. Et le pire est encore à venir. Car bientôt, on aura la saison des pluies qui va débarquer, ensuite, on aura les cyclones. Et comme le gouvernement n’a rien foutu une fois de plus contre les criquets, alors on va aussi les revoir plus affamés et nombreux que jamais. La peste a déjà fait 2 victimes même si la propagation a pu être endiguée. Mais en général, la peste débarque en janvier et février après l’insalubrité provoquée par la saison des pluies. On a également le choléra qui peut refaire son apparition si les conditions s’y prêtent.

    On peut dire que Madagascar est vraiment le paradis des emmerdes perpétuelles.

     

    Madagascar : Entre crises perpétuelles et espoirs sans lendemain

    Si dans les cartes postales, Madagascar possède une image idyllique, faisant baver les occidentaux qui respirent de la brique à longueur de journée, la réalité est toute autre. Pauvreté, misère, famine, corruption, népotisme, autant de mots qui sont coupables des maux malgaches.

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    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

    Pour me contacter personnellement :

    Pas de réponses

    1. Eddie Rakotoarisoa dit :

      Bonjour,
      merci pour les informations et j’espère que vous n’aurez pas raison sur la conclusion.
      cdlt
      Eddie

    2. iconiko dit :

      Bon courage Houssen, j’espère qu’il y aura du mieux !

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