Le café, les abeilles et le changement climatique


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  • L’Amérique latine est la plus grande productrice de café au monde, mais les modèles montrent une baisse considérable de la viabilité du café dans cette région en 2050. Toutefois, on pourrait compenser certaines pertes en améliorant les conditions des abeilles qui sont importantes pour la pollinisation. Et même s’il y a des pertes, des régions comme le Mexique, la Colombie ou le Costa Rica vont devenir propices à l’agriculture du café dans le futur.


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    L'Amérique latine est la plus grande productrice de café au monde, mais les modèles montrent une baisse considérable de la viabilité du café dans cette région en 2050. Toutefois, on pourrait compenser certaines pertes en améliorant les conditions des abeilles qui sont importantes pour la pollinisation. Et même s'il y a des pertes, des régions comme le Mexique, la Colombie ou le Costa Rica vont devenir propices à l'agriculture du café dans le futur.

    Le réchauffement climatique pourrait réduire les zones de production de café en Amérique latine de plus de 88 % à l’horizon 2050. C’est la plus grande région produisant du café au monde. C’est une étape essentielle de la première étude sur les impacts projetés du changement climatique sur le café et les abeilles qui contribuent au développement du café. Les résultats sont publiés dans PNAS.1

    Le café est l’un des produits les plus consommés au monde et il a besoin d’un climat approprié et d’abeilles pollinisatrices pour son développement selon Taylor Ricketts de l’Université du Vermont (UVM) et co-auteur d’étude. C’est la première étude à montrer comment les abeilles et le café vont probablement changer sous le réchauffement climatique en pénalisant les producteurs de café.

    Même si d’autres recherches ont exploré des scénarios de l’impact du changement climatique, C’est la première qui analyse les effets combinés du changement climatique sur le café et les abeilles à l’échelle nationale ou continentale. L’étude prévoit des pertes beaucoup plus importantes des régions de café que les précédentes évaluations mondiales avec les plus fortes baisses prévues au Nicaragua, au Honduras et au Venezuela.

    L'Amérique latine est la plus grande productrice de café au monde, mais les modèles montrent une baisse considérable de la viabilité du café dans cette région en 2050. Toutefois, on pourrait compenser certaines pertes en améliorant les conditions des abeilles qui sont importantes pour la pollinisation. Et même s'il y a des pertes, des régions comme le Mexique, la Colombie ou le Costa Rica vont devenir propices à l'agriculture du café dans le futur.

    Crédit : Neil Palmer (CIAT)

    Le café constitue le principal revenu pour les millions de ruraux pauvres de sorte que le déclin des rendements affecterait les moyens de subsistance des personnes déjà vulnérables selon Ricketts. Même si la recherche suggère que la viabilité du café et des populations d’abeilles diminuent en Amérique latine, on a également de bonnes nouvelles. Les scientifiques ont prévu une légère augmentation de la viabilité du café au Mexique, au Guatemala, en Colombie et au Costa Rica, notamment dans les régions montagneuses où les températures devraient soutenir la croissance du café et des populations d’abeilles plus robustes.

    L’étude a également identifié les futures régions du café où le nombre et la diversité des abeilles sont susceptibles d’augmenter. Cela pourrait stimuler la productivité du café à l’échelle régionale en compensant certains impacts négatifs sur le climat selon les chercheurs. S’il y a des abeilles dans les parcelles de café, alors elles sont très efficaces sur la pollinisation en entrainant une augmentation de la productivité selon l’auteur principal Pablo Imbach du Centre international pour l’agriculture tropicale (CIAT). Dans les zones où la culture du café ne serait plus viable, nous voulions savoir si cette perte pourrait être compensée par les abeilles.

    L'Amérique latine est la plus grande productrice de café au monde, mais les modèles montrent une baisse considérable de la viabilité du café dans cette région en 2050. Toutefois, on pourrait compenser certaines pertes en améliorant les conditions des abeilles qui sont importantes pour la pollinisation. Et même s'il y a des pertes, des régions comme le Mexique, la Colombie ou le Costa Rica vont devenir propices à l'agriculture du café dans le futur.

    Crédit : Neil Palmer (CIAT)

    L’étude souligne l’importance des forêts tropicales qui sont les principaux habitats pour les abeilles sauvages et d’autres pollinisateurs. Alors que 91 % de la superficie la plus appropriée pour le café en Amérique latine se situe actuellement à proximité des forêts tropicales, cette superficie devrait augmenter de 97 % d’ici 2050 ce qui signifie que la conservation de ces habitats sera cruciale.

    Nous espérons que les modèles que nous avons créés pour réaliser ces projections peuvent aider à cibler des pratiques de gestion appropriées telles que la conservation des forêts et la rotation des cultures selon Lee Hannah, scientifique principal de Conservation internationale et co-auteur de l’étude. L’étude a été réalisée avec une modélisation avancée incluant une analyse spatiale et des données sur le terrain. Elle fournit des stratégies pour améliorer la croissance du café et la pollinisation des abeilles pour les producteurs de café en Amérique latine. Ainsi, on doit :

    • Augmenter les habitats des abeilles près des fermes de café où la diversité des abeilles devrait diminuer.
    • Prioriser les pratiques agricoles qui réduisent les impacts climatiques sur la production de café dans les régions propices aux abeilles et celles qui vont subir une baisse du rendement.
    • Protéger les forêts et maintenir les arbres à l’ombre, les brise-vent, les clôtures vivantes et les plantes indigènes qui fournissent de la nourriture, de la nidification et d’autres matériaux pour soutenir les pollinisateurs.

    Sources

    1.
    Coffee, bees, and climate: Coupling of pollination services and agriculture under climate change. PNAS. http://dx.doi.org/10.1073/pnas.1617940114. Accessed September 11, 2017.

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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