Réchauffement climatique : Les 2 degrés Celsius sont quasi certains


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  • Une nouvelle analyse montre que le réchauffement climatique va probablement atteindre le point de basculement de 2 degrés Celsius à la fin du siècle.


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    Une nouvelle analyse montre que le réchauffement climatique va probablement atteindre le point de basculement de 2 degrés Celsius à la fin du siècle.

    Le réchauffement de la planète de 2 degrés Celsius est souvent considéré comme un point de basculement qu’on doit éviter à tout prix en limitant les émissions de gaz à effet de serre. Mais la Terre est susceptible de dépasser les 2 degrés Celsius selon la nouvelle recherche de l’Université de Washington. Une étude, utilisant des outils statistiques, montre seulement une probabilité de 5 % que la Terre se réchauffera 2 degrés ou moins d’ici la fin de ce siècle. Sur la limite de 1,5 degré Celsius, c’est encore pire puisque les résultats montrent seulement une probabilité de 1 % que cela se produise alors que c’est la limite fixée par la COP21.

    Notre analyse montre que l’objectif de 2 degrés est le meilleur scénario selon l’auteur principal, Adrian Raftery, professeur de statistique et de sociologie à UW. Il est réalisable, mais uniquement avec des efforts importants et soutenus sur tous les fronts au cours des 80 prochaines années. Les nouvelles projections basées sur les statistiques, publiées dans Nature Climate Change, montrent une probabilité de 90 % que les températures augmentent de 2,0 à 4,9 Celsius. Toutefois, on doit rester prudent, car les statistiques peuvent jouer des tours sur le long terme en exagérant les prévisions.

    Les projections des émissions globales de carbone à l'horizon 2010 par an (sur la gauche) et le cumulatif (sur la droite). Les lignes pointillées montrent les 4 scénarios du GIEC. La zone claire est le résultats de la nouvelle étude tandis que la zone sombre est l'interface de confiance de 90 %. Les zones très claires montrent un interval de confiance de 95 % - Crédit : Adrian Raftery/University of Washington

    Les projections des émissions globales de carbone à l’horizon 2010 par an (sur la gauche) et le cumulatif (sur la droite). Les lignes pointillées montrent les 4 scénarios du GIEC. La zone claire est le résultats de la nouvelle étude tandis que la zone sombre est l’interface de confiance de 90 %. Les zones très claires montrent un interval de confiance de 95 % – Crédit : Adrian Raftery/University of Washington

    Notre analyse est compatible avec les estimations précédentes, mais elle constate que les projections les plus optimistes ont une faible probabilité Raftery. Nous sommes déjà proches de la limite de basculement. Le rapport le plus récent du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) comprenait des taux de réchauffement futurs basés sur 4 scénarios pour les futures émissions de carbone. Les scénarios allaient des émissions “on s’en fout et on laisse faire” provenant des économies en croissance jusqu’aux efforts internationaux sérieux de transition des combustibles fossiles.

    Le GIEC était clair sur le fait que ces scénarios n’étaient pas des prévisions selon Raftery. Le grand problème avec les scénarios est que vous ignorez leur niveau de probabilité. Par exemple, est-ce qu’ils couvrent toute la gamme des possibilités ou ils ne sont que quelques exemples. Ce type d’approche n’est pas vraiment satisfaisant. Le nouveau papier se concentre plutôt sur 3 quantités qui sous-tendent les scénarios pour les émissions futures. La population mondiale totale, le produit intérieur brut par personne et la quantité de carbone émise pour chaque dollar d’activité économique qu’on connait comme le facteur d’émission.

    Les projections sont basé sur une analyse statistique de la population mondiale (en vert), le produit intérieur brut (pourpre) et le facteur d'émission (marron). Ce dernier critère aura le plus gros impact sur les futures émissions de carbone - Crédit : Adrian Raftery/University of Washington

    Les projections sont basé sur une analyse statistique de la population mondiale (en vert), le produit intérieur brut (pourpre) et le facteur d’émission (marron). Ce dernier critère aura le plus gros impact sur les futures émissions de carbone – Crédit : Adrian Raftery/University of Washington

    En utilisant des projections statistiques pour chacune de ces 3 quantités sur la base de 50 ans de données dans les pays du monde entier, l’étude trouve une valeur médiane du réchauffement climatique de 3,2 Celsius d’ici 2100 et une probabilité de 90 % que le réchauffement de ce siècle tombe entre 2,0 et 4,9 Celsisus. Les pays ont défendu l’objectif de 1,5 Celsius en raison des impacts graves sur leurs moyens de subsistance qui résulteraient d’un dépassement de ce seuil. En effet, les dommages causés par les chaleurs extrêmes, la sécheresse, les conditions météorologiques extrêmes et l’élévation du niveau de la mer seront beaucoup plus graves si la température de 2 Celsius est dépassée selon le co-auteur Dargan Frierson, professeur associé aux sciences atmosphériques de l’UW. Nos résultats montrent qu’un changement abrupt de stratégie est nécessaire pour atteindre ces objectifs.

    Raftery a précédemment travaillé sur les projections des Nations Unies pour la population mondiale future. Son étude de 2014 a utilisé les statistiques bayésiennes, un outil commun utilisé dans les statistiques modernes, pour montrer que la population mondiale ne devrait pas se stabiliser ce siècle. La planète atteindra probablement 11 milliards de personnes d’ici 2100.

    Dans la nouvelle étude, Raftery espérait découvrir que des populations plus élevées augmenteraient les projections pour le réchauffement climatique. Mais à la place, il a été surpris de découvrir que la population a un impact assez faible. La raison que la majeure partie de l’augmentation de la population sera en Afrique et ce continent a une faible consommation de combustibles fossiles.

    La moyenne de température globale en 2100 est de 3,2 degré Celsius avec 90 % de probabilités sur une fourchette de 2,0 à 4,9 degrés Celsius - Crédit : Adrian Raftery/University of Washington

    La moyenne de température globale en 2100 est de 3,2 degré Celsius avec 90 % de probabilités sur une fourchette de 2,0 à 4,9 degrés Celsius – Crédit : Adrian Raftery/University of Washington

    Le facteur d’émission sera un critère déterminant pour le réchauffement climatique dans le futur. Le facteur d’émission est la quantité d’émissions de carbone produites pour chaque dollar d’activité économique. Cette valeur a diminué ces dernières décennies à mesure que les pays augmentent l’efficacité et adoptent des normes pour réduire les émissions de carbone. La rapidité avec laquelle cette valeur baissera au cours des prochaines décennies sera cruciale pour déterminer le réchauffement climatique du futur.

    L’étude a découvert un large éventail de valeurs possibles du facteur d’émission au cours des décennies à venir selon les progrès technologiques et les engagements des pays à mettre en oeuvre des changements. Dans l’ensemble, les objectifs exprimés dans l’accord de Paris sont ambitieux, mais réalistes selon Raftery. Les mauvaises nouvelles sont qu’il est peu probable qu’ils suffisent à atteindre la cible du réchauffement climatique à ou en dessous de 1,5 degré Celsius.

    Source : Nature Climate Change (http://dx.doi.org/10.1038/nclimate3352)

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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