Série Outsiders : Bienvenue chez les bouseux


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  • La série Outsiders tente de nous montrer 2 modes de vie diamétralement opposés. Sur bien des points, Outsiders fait un travail remarquable, mais tombe également dans la caricature sur quelques aspects cruciaux.


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    Sur bien des points, la série Outsiders fait un travail remarquable, mais tombe également dans la caricature sur quelques aspects cruciaux.

    La série Outsiders a fait ses débuts en janvier 2016. On a peu d’avis positifs sur cette série, car la plupart estiment qu’elle est trop banale. En soi, le scénario est très classique. L’histoire met en scène les Farrells, un clan qui vit en isolement total dans les collines. Les Farrells ont très peu de contacts avec le reste du monde, notamment la ville de Blackburg qui est situé à leurs pieds. Ensuite, une entreprise veut détruire la montagne pour exploiter le charbon qu’il y a dessous. Et pour la faire exploser, il faut expulser les Farrells.

    Un développement intéressant des personnages

    Même si le scénario est assez simple, j’ai bien apprécié la ramification des différents personnages. Que ce soit David Morse qui interprète Big Foster ou Joe Anderson qui joue le personnage d’Asa Farrell. David Morse donne du mordant à la série Outsiders puisqu’on le connait avec des films tels que La Ligne Verte ou Rock. Les ramifications scénaristiques tentent de développer chaque parcours du personnage. Ainsi, Asa Farrel est considéré comme un paria parce qu’il avait quitté le clan pendant 10 ans et qu’il est revenu. Mais il est aussi le seul qui soit éduqué et il tentera d’aider le clan à se battre pour ses terres en tentant de regagner sa place. Oui, il est le seul à savoir lire dans un clan d’une cinquantaine d’adultes et cela montre déjà un premier cliché.

    Notre avis sur la série Outsiders, agréable, mais quelques défauts sur les clichés

    Le mode de vie des Farrells est vraiment très isolé et ils refusent de nombreux concepts. Par exemple, ils n’ont pas d’argent. En général, ils vivent en autarcie, mais comme on ne peut pas tout cultiver, ils descendent de temps en temps dans la ville dans des quads, font irruption dans un supermarché (toujours en quad), et ils volent ce dont ils ont besoin. La ville laisse faire parce qu’il ne faut pas se frotter aux Farrells et que le vol de la nourriture n’est pas suffisant pour déclencher une bataille.

    Un combat entre les gentils hippies et les méchants capitalistes

    Le fil conducteur de la série Outsiders se concentre sur la lutte pour la propriété. L’entreprise de charbon possède la montagne où vivent les Farrells et ces derniers rechignent légèrement à partir. Nous payons un loyer pour cette montagne et c’est notre sang ! Pour faciliter l’expulsion, l’entreprise minière utilise différents subterfuges contre les Farrells. On a notamment la pression sur les habitants de la ville en estimant que si les Farrells ne partent pas, alors il n’y aura pas d’emplois comme ça a été promis. Un développement récurrent qu’on voit dans ce type de conflit avec les gentils hippies, qui tentent de vivre leur mode de vie et les méchants exploiteurs.

    Notre avis sur la série Outsiders, agréable, mais quelques défauts sur les clichés

    On a également la place du shérif Wade qui est assez complexe. Il ne veut surtout pas se battre avec les Farrels et il va jusqu’à couvrir leurs crimes pour éviter une bataille qui est le rappel d’anciens souvenirs qui lui ont fait perdre sa femme. Les Farrells fabriquent également leur propre MoonShine (Alcool de contrebande). Un jeune habitant de la ville en boit et il devient fou furieux jusqu’à poignarder son père. Et au milieu de tout ça, on a également une lutte interne pour devenir le nouveau chef des Farrells. La série Outsiders est bonne à regarder. La réalisation est bonne, la présentation des personnages est rapide même s’ils sont complexes et on a une trame qui reste assez facile à suivre. Mais il y a quelques défauts, notamment dans la manière de caricaturer les Farrells.

    Les bouseux sont des sauvages

    Outsiders nous présente le mode de vie d’une communauté qui vit en isolement. Et le problème est que c’est caricaturé à mort. Par exemple, quand il y a une fête publique, alors tout le monde copule dans la joie et la bonne humeur aux yeux de tout le monde. Il n’y a pas de règle de bienséance ou de bonnes manières parce que ouais, on est libre. C’est une présentation stéréotypée que j’ai déjà vue dans la version américaine de Shameless. Si vous n’êtes pas de classe moyenne, blanche, américaine pure et conservatrice, alors vous êtes forcément une sauvage qui baise comme un chienne.

    Notre avis sur la série Outsiders, agréable, mais quelques défauts sur les clichés

    Et c’est dommage parce qu’il y a peu de séries qui montrent ces communautés américaines qui choisissent de vivre en isolement. La plupart sont motivés par la religion ou une idéologie assez sombre, mais justement, c’est une façon d’en apprendre plus sur ces groupes. Dans Outsiders, la description du mode de vie est simpliste au maximum même s’il y a une grande place pour les traditions. Au début de la série, on a même un volet surnaturel et mystique qui tente de se mettre en place.

    Dans de nombreux aspects, la série Outsiders essaie de rendre les Farrells aussi sympathiques que possible et c’est le méchant monde qui est responsable de tous les maux. Hasil Farrel, un jeune du clan, tombe amoureux d’une fille de la ville. Et cette fille est noire et elle tente d’éviter cette relation à cause de sa couleur. La réponse d’Hasil est qu’il ne voit aucun problème, car il voit juste un homme et une femme. Dans ce sens, les scénaristes tentent de nous faire croire que les Farrells, malgré le fait que ce soit des bouseux, sont plus tolérants que le reste du monde sur les couples mixtes. Cela aurait pu passer, mais non, car les groupes isolés sont connus pour une sélection drastique sur le choix de leurs partenaires.

    Il y a comme ça de nombreux petits défauts qui ne portent pas foncièrement tort à la série Outsiders, mais qui l’empêche d’avoir un vrai propos et un potentiel. La série n’est pas un chef d’oeuvre, mais elle plait aux téléspectateurs puisque WGN, le producteur a déjà annoncé une seconde saison. Elle est regardable avec des points de développement intéressants, mais elle aurait pu faire plus sans ses défauts sur les stéréotypes. Et un autre point positif. La chanson du générique est magnifique.

     

    mm

    Madeleine Jussier

    Dégoutée du monde, je me concentre sur l'actualité insolite et culturelle. Fan de série et de film et je n'hésite pas à critiquer l'idiotie humaine. Passée par plusieurs journaux de la presse écrite.

    2 réponses

    1. monj dit :

      Désolé, mais je suis en désaccord avec une partie de votre critique. Selon moi vous faites plus de clichés que la série elle-même. Dans le genre “gentils hippies”, entre Big Foster et une bonne partie des agissements d’Asa lorsqu’il est en ville, je doute que cette description en 2 mots puisse suffire.
      De plus, l’analphabétisme que vous dénoncez être un cliché est pour moi un simple fait, malheureusement tout à fait possible, et cela entre dans la logique historique de ce qu’est le clan Farrell dans la série. (une famille qui n’a AUCUN rapport avec le reste du monde, et qui bannit ceux d’entre eux qui en ont).
      Pour tout le reste, je ne me rappelle pas d’une scène de sexe en publique telle que vous la décrivez, et le fait que certaines personnes se foutent de la bienséance et préfèrent la baise sauvage (au delà du côté publique dont je n’ai pas souvenir) n’est pas un stéréotype, mais une réalité, et si un tel clan existe vraiment, je doute qu’ils prennent le temps de ranger leurs pantoufles au pied du lit avant de se sauter dessus …
      Personnellement le plus gros stéréotype pour moi n’est pas dans la série, mais est bel et bien cette phrase de vous: “les groupes isolés sont connus pour une sélection drastique sur le choix de leurs partenaires.” … Chacun se fera son avis mais cela me semble être une vision bien arrêtée des choses.
      Bref, je pense que votre façon de voir les choses vous à fait voir des stéréotypes dans la série, qui pour moi n’en sont pas. Reste aux autres à se faire leur propre avis, mais personnellement j’espère qu’ils ne s’arrêteront pas à votre critique pour se faire leur idée.

    2. Jonathan dit :

      La trame se met en place durant la première moitié de la saison que j’ai trouvé un tantinet molassone (j’ai faillis décrocher mais je mettais mes billes sur le fait que tout aller devenir beaucoup plus captivant une fois un élément détonateur déclenché), puis à partir d’un peu plus de la moitié tout va très vite! Une vrai dynamique se met en place, les rebondissements sont nombreux, et on est captivé par les évènements.
      Le surnaturel parfois évoqué dans la saison sans que l’on sache si cela tient de la légende ou de la réalité, revient à la charge sur le dernier épisode.

      Vivement la saison 2 !

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