Série The Magicians, le cul entre 2 balais


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  • Sortie depuis 2015, la série The Magicians m’a laissée sceptique au début, mais au fil des épisodes, elle a su se démarquer en évitant le piège de Harry Potter.


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    Sortie depuis 2015, la série The Magicians m'a laissée sceptique au début, mais au fil des épisodes, elle a su se démarquer en évitant le piège de Harry Potter.

    La série The Magicians est adaptée des livres homonymes par Lev Grossman et elle est sortie en décembre 2015 et elle est diffusée par SyFy. Elle en est à la seconde saison et les premiers épisodes vous laissent un gout très amer. On y retrouve le commencement à la Harry Potter mélangé à une Sitcom pour adolescents et tout au long des épisodes, ces 2 composants vont s’imbriquer avec l’histoire principale même si l’aspect école des sorciers va finalement disparaitre pour laisser place à une partie beaucoup plus sombre.

    Le scénario est qu’un groupe de jeunes se retrouvent à l’université de Brakebills qui est une école de magie. On retrouve le stéréotype du personnage mal dans sa peau et qui retrouve une raison de vivre lorsqu’il découvre qu’il est un “magicien”. Dans The Magicians, il existe plusieurs mondes gouvernés par la magie et l’un d’entre eux, Fillory, obsède le personnage principal qui est Quentin Coldwater qui a connu ce monde parallèle dans des livres d’enfance. L’inspiration du Magicien d’Oz est manifeste et elle va percoler dans tous les aspects de l’histoire.

    Sortie depuis 2015, la série The Magicians m'a laissée sceptique au début, mais au fil des épisodes, elle a su se démarquer en évitant le piège de Harry Potter.

    Quand on regarde les premiers épisodes de The Magicians, on se retrouve à pester contre la répétition d’une narration à la Harry Potter et d’un sitcom pour adolescents avec leurs histoires d’amour et d’amitié à la con. Mais dès ces premiers épisodes, on voit également des narrations assez sombres et une violence qu’on ne verrait jamais dans Harry Potter ou une sitcom. Et d’où le dilemme. The Magicians possède les composants pour devenir une série de magie destinée à un public mature et adulte qui veut son lot de gore et de glauque. Au fil des épisodes, l’aspect école des sorciers va se dissiper progressivement pour se concentrer sur les personnages et c’est là que le bât blesse dans une certaine mesure.

    Vous pouvez regarder la première et la seconde saison, mais vous aurez dû mal à comprendre le scénario. C’est un tel bordel avec des coupes assez drastiques entre les scènes qu’on se demande qui est ce gus qui vient d’entrer et pourquoi ce personnage, si secondaire, se met à prendre toute la place dans le scénario. Toutefois, ce n’est pas forcément une mauvaise chose, car volontaire ou non, la série The Magicians a pris le parti de développer extrêmement ses personnages en parallèle avec le scénario qui sert de toile de fond. De plus, on a des épisodes assez autonomes qui cassent parfois la trame principale.

    Sortie depuis 2015, la série The Magicians m'a laissée sceptique au début, mais au fil des épisodes, elle a su se démarquer en évitant le piège de Harry Potter.

    Parfois, vous pouvez avoir un bon développement parallèle des personnages et un bon scénario comme dans la première saison de True Detective, mais en général, vous êtes obligé de sacrifier l’un des deux et The Magicians a fait le choix de lâcher du poids sur le scénario. Ce n’est pas qu’il est mauvais, car l’histoire évolue en fonction de la maturité des personnages, mais le téléspectateur doit connecter les points manquants sur la ligne et parfois, c’est fatigant, car on vient à peine de comprendre la scène actuelle que le scénario vous fait voltiger vers d’autres scènes et personnages. On aurait apprécié une transition plus douce.

    Le choix de l’humour est plutôt particulier. Au début, c’est de l’humour gamin comme dans un épisode débile de Big Bang Theory avec des rires préenregistrés, mais ensuite, cela devient des espèces de Punchline de sarcasme et de cynisme. Et je pense que The Magicians utilise l’humour pour dégoupiller l’aspect très glauque de l’histoire et des scènes violentes. Étant donné que le principal méchant (qui va devenir ensuite une sorte d’allié pour l’un des personnages) possède une enfance assez sombre qui explique son pétage de plomb, l’humour et les blagues parfois merdiques des personnages permettent de neutraliser une atmosphère qui pourrait devenir oppressante et inconfortable pour le téléspectateur.

    Concernant les personnages, le principal, Quentin Coldwater, est à chier. C’est une véritable mauviette comparée aux autres du groupe. Le personnage de Julia Wicker a subi un développement vraiment intéressant, notamment dans les derniers épisodes de la première saison. Il faut toujours une blonde et copine du personnage principal avec Alice Quinn. On a également Eliot Waugh qui va devenir le roi du royaume de Fillory (ne cherchez pas à comprendre). William ‘Penny’ Adiyodi est “l’indien” du groupe parce qu’il faut respecter les quotas. Chaque personnage va bénéficier d’un développement assez intéressant même si certains sont négligés par rapport au scénario.

    Au final, The Magicians sort des sentiers battus par Harry Potter et elle arrive à avoir une identité propre qu’on a rarement vue dans une série de magie à part dans Supernatural. Malheureusement, le scénario, les personnages et la narration ont constamment le cul entre 2 balais, car la série n’arrive pas à assumer totalement son côté sombre qui mérite d’être exploité en injectant des vannes à 2 balles et des scènes qui frôlent la médiocrité incarnée. Toutefois, The Magicians vaut un petit détour comparé à toutes les merdes qui sont sorties dernièrement et qui sont largement plus médiatisées. Dans The Magicians, il y a du bon, du mauvais et du pathétique. Faites votre choix.

    mm

    Madeleine Jussier

    Dégoutée du monde, je me concentre sur l'actualité insolite et culturelle. Fan de série et de film et je n'hésite pas à critiquer l'idiotie humaine. Passée par plusieurs journaux de la presse écrite.

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