Bangladesh : Kidnapping d'un spécialiste de la cybersécurité lié au piratage de la banque centrale


  • FrançaisFrançais

  • Tanvir Hassan Zoha est un chercheur en cybersécurité qui travaillait à l’ICT Division au Bangladesh. Ce chercheur est l’un des premiers à avoir révélé la cyberattaque qui a touché la Banque Centrale du pays avec un vol de près de 100 millions de dollars à la clé. Les forces de l’ordre sont soupçonnées d’être derrière ce kidnapping.


    Suivez-nous sur notre page Facebook et notre canal Telegram

    On a kidnappé Tanvir Hassan Zoha, un chercheur en sécurité informatique au Bangladesh. Il avait révélé le piratage de 100 millions de dollars de la Banque centrale du pays.

    Tanvir Hassan Zoha est porté disparu depuis mercredi soir. Il retournait chez lui avec ami dans un Rickshaw lorsqu’une jeep leur a barré la route. Des hommes masqués ont séparé Tanvir Hassan Zoha et son ami et ils ont embarqué le chercheur dans leur jeep. L’ami a immédiatement contacté la famille de Zoha qui a averti la police. La police leur a fait un petit tour de yo-yo en leur demandant d’aller au poste de police où le kidnapping s’est produit. Ce second poste de police leur a dit qu’ils devaient aller à un autre et cela a duré pendant des heures. Le kidnapping était manifestement criminel, mais quand les médias ont demandé à des responsables du gouvernement, le ministre de l’intérieur, Asaduzzaman Khan Kamal, a déclaré que la police questionnait les suspects liés au vol de la Banque centrale. Il se pourrait que Zoha soit détenu par les forces de l’ordre dans le cadre de cette enquête. On ignore si c’est une banalité au Bangladesh que la police utilise des jeeps avec des hommes masqués pour arrêter des suspects.

    Tanvir Hassan Zoha coupable d’avoir révélé le vol de la banque centrale

    Comme on l’a mentionné, Tanvir Hassan Zoha est surtout coupable d’avoir révélé le piratage de 100 millions de dollars de la Banque centrale du Bangladesh. La Banque possède des comptes à la Réserve fédérale de New York. Un vendredi soir, la Fed a reçu des dizaines de demandes de virement au nom de la Banque centrale du Bangladesh pour des comptes situés aux Philippines et au Sri Lanka. Le montant atteignait 1 milliard de dollars. Le code SWIFT (une norme pour les virements bancaires) et les destinataires semblaient corrects. Mais la Fed a arrêté rapidement les virements à cause d’une erreur d’orthographe dans l’un des messages. Le vrai destinataire était Shalika Foundation, mais les pirates avaient écrit Shalika Fandation.

    Malgré l’arrêt des virements, les pirates ont pu récupérer 100 millions de dollars. La Banque Centrale du Bangladesh a mis 30 jours pour annoncer officiellement l’attaque et Tanvir Hassan Zoha est l’un des premiers à avoir mis en cause les équipements et les protocoles de sécurité de la Banque Centrale. Dans une interview, il a même déclaré qu’il y avait des complicités certaines à l’intérieur de la Banque pour que les pirates aient pu mettre la main sur les informations de virement. Tanvir Hassan Zoha avait aussi déclaré qu’il enquêtait officieusement sur cette cyberattaque et qu’il voulait rester à l’écart des enquêtes gouvernementales afin d’avoir une indépendance totale.

    Le Bangladesh est l’un des pays les plus corrompus au monde avec un parti politique qui contrôle les médias, les forces de l’ordre et les établissements financiers. L’extrémisme religieux est également rampant et on se souvient que l’année dernière, plusieurs blogueurs ont été massacrés à coup de machette pour leurs critiques contre la religion.

    Source : BDNews, Les Echos

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

    Pour me contacter personnellement :

    Laisser un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *