Madagascar : le lynchage de Nosy-Be lié à un commerce illicite de pierres précieuses


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    Le journal Le Parisien révèle de nouvelles informations sur le lynchage de 2 français à Nosy-Be en octobre 2014. Selon le média français, ce sont des proches des 2 victimes qui auraient été visés. Ces personnes seraient impliqués notamment dans le commerce illicite de pierres précieuses.

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    Le rappel des faits

    Le 7 octobre 2014, Sébastien Judalet et Roberto Gianfala, sont torturés et brulés vifs par une foule enragée. Les 2 victimes étaient accusé d’avoir kidnappé un enfant et d’avoir jeté son corps dans la mer. Mais le Parisien révèle dans une enquête que le kidnapping d’enfants était un prétexte et que le parquet de Bobigny avait estimé que c’était des accusations sans aucun fondement. En revanche, Roberto Gianfala se serait lancé dans un commerce de pierres précieuses par l’intermédiaire d’une société d’un ami qui s’appelle Thierry Wins. Ce dernier travaillait aussi avec un bijoutier nommé Fred.

    Ce sont ces personnes Thierry et Fred, qui avaient été visés par la foule. Mais Thierry Wins, qui n’entrera pas sans doute dans les annales pour son courage légendaire, à accusé Sébastien Judalet d’être impliqué dans le rapt de l’enfant. On connait la suite de l’histoire.

    Un commerce illégal de pierres précieuses

    L’enquête ne révèle pas si le commerce de pierres précieuses était illégal ou non, mais les lois de Madagascar stipule clairement que tout commerce de pierres précieuses doit passer à la fois par le Ministère des mines, du Commerce et l’intérieur. En général, des ressortissants étrangers n’ont pas le droit de commercer les pierres précieuses à moins qu’ils n’utilisent un intermédiaire local sur place. Ces nouvelles révélations confirment déjà ce que tout le monde soupçonnait depuis longtemps. Les 2 victimes ont été des boucs-émissaires et la foule a été incité à pratiquer une vengeance populaire. Ainsi, un sénateur nommé Joseph Yoland avait lancé un appel dans une radio locale pour massacrer les expatriés et il n’a jamais été inquiété jusqu’à présent. On a fait une dizaine d’arrestation, mais c’était d’autres boucs-émissaires plus qu’autre chose.

    Toujours selon Le Parisien, Thierry Wins se cache actuellement dans le nord de Madagascar tandis que le bijoutier Fred s’est enfui de l’île dans une vedette. Et on peut se demander comment il a pu quitter l’île de façon totalement clandestine au nez et à la barbe des autorités.

    La frustration et la rage d’une population aux abois

    Ce massacre de Nosy-Be montre l’un des problèmes majeurs entre la population locale et les ressortissants et les minorités en général. Des ressortissants qui font tout et n’importe quoi parce qu’ils sont revêtus du manteau de l’impunité dans la corruption. Une minorité d’expatriés est impliquée dans de nombreux trafics, mais les médias internationaux gardent un silence assourdissant sur ces pratiques. Mais la population malgache a tendance à pratiquer le retour de manivelle de façon extrême et il suffit de quelques victimes pour que tous les torts soient pour la population malgaches tandis que les étrangers sont juste des bisounours de passage.

    Ce double traitement médiatique est écoeurant et on a vu encore un exemple avec le kidnapping d’un jeune Karana dans la ville de Tuléar. L’ambassadeur de France s’est déplacé sur place et on ne parle même pas des médias français et anglophones qui le considèrent à la limite comme un crime terroriste. Mais on a aussi plus de 200 personnes qui sont mort de la famine dans le sud, des milliers de réfugiés à cause des inondations de Chedza et l’insécurité chronique qui a couté la vie à des centaines de malgaches, mais les médias français semblent s’en foutre totalement à moins qu’ils ne considèrent que la vie d’un français vaut celle de 1000 malgaches.

     

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    Boubakar Nguema

    Journaliste et réalisateur. Couvre principalement l'actualité africaine et panafricaine.

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