La “thérapie de libération” est inefficace contre la sclérose en plaques


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  • Le fait d’ouvrir des veines rétrécies dans le cerveau et la moelle épinière n’est pas du tout efficace contre la sclérose en plaques selon une étude menée par l’université de British Columbia et le Vancouver Columbia Health. Cette procédure, connue comme la thérapie de libération, a été proposée par Paolo Zamboni, un médecin italien qui prétendait que cette thérapie était efficace contre la SEC.


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    Le fait d'ouvrir des veines rétrécies dans le cerveau et la moelle épinière n'est pas du tout efficace contre la sclérose en plaques selon une étude menée par l'université de British Columbia et du Vancouver Columbia Health. Cette procédure, connue comme la thérapie de libération, a été proposée par Paolo Zamboni, un médecin italien qui prétendait que cette thérapie était efficace contre la SEC.
    Une imagerie par résonnance magnétique d'un cerveau touché par la sclérose en plaques. Les lésions sont représentés par des zones blanches - Crédit : University of British Columbia

    Cette étude détruit définitivement l’hypothèse de l’efficacité de la thérapie de libération contre la sclérose en plaques. Depuis 2009, des milliers de personnes ont subi cette thérapie de libération alors que les résultats sont un zéro absolu. Nous espérons que ces résultats, qui proviennent d’une étude parfaitement contrôlée, vont convaincre les personnes de ne plus suivre la thérapie de libération qui est une procédure envahissante avec le risque de complications sans oublier des couts financiers conséquents selon le Dr Anthony Traboulsee, professeur de neurologie et directeur de la MS Clinic au Djavad Mowafaghian Centre for Brain Health. Heureusement, il existe des traitements de médicaments qui ont prouvé qu’ils pouvaient ralentir la sclérose en plaques.

    Pour avoir les meilleures preuves, les sujets dans l’étude sont passés par une simulation d’intervention qui est l’équivalent du placebo en chirurgie. Les 104 participants avaient un cathéter qui était inséré dans leurs veines bloquées, mais seules 49 d’entre eux ont subi une veinoplastie (pour simplifier, c’est une procédure qui consiste gonfler les parois vasculaires avec un petit ballon). Et 12 mois plus tard, les résultats étaient statistiquement les mêmes que le groupe du placebo selon l’imagerie cérébrale ainsi que les mesures des symptômes de la sclérose en plaques rapportés par les patients.

    La sclérose en plaques est une maladie auto-immune dans laquelle le système immunitaire attaque le revêtement protecteur des neurones. La dégradation de cette isolation réduit la capacité du neurone à transmettre des signaux électriques ce qui provoque des problèmes de mouvement, de sensation et de fonction cognitive. On ignore encore la cause de la sclérose en plaques même si des recherches suggèrent des variations génétiques et des facteurs environnementaux incluant le manque de vitamine D.

    La veinoplastie comme un traitement contre la sclérose en plaques a été promue par le Dr Paolo Zamboni en Italie. Ce dernier prétendait que le rétrécissement des veines dans le cou pouvait provoquer une accumulation de fer dans le cerveau et la moelle épinière ce qui déclenchait la réponse auto-immune. Ce médecin a appelé ce trouble comme l’insuffisance veineuse céphalorachidienne chronique et il a cité des douzaines de cas où la veinoplastie avait amélioré la sclérose en plaques.

    De nombreux patients au Canada et en Europe, qui ont appris ces résultats anecdotiques via les médias, ont demandé une imagerie de leurs veines et la veinoplastie correspondante. Mais la plupart des médecins canadiens, citant le manque de preuves, ont refusé d’effectuer la procédure en invitant les patients à effectuer ce traitement aux États-Unis, en Amérique latine et dans l’Europe de l’Est.

    Des chercheurs canadiens, menés par l’UBC et le Vancouver Coastal Health, ont conduit 2 études majeures pour trouver des preuves de l’hypothèse de l’insuffisance veineuse céphalorachidienne chronique. Une étude voulait déterminer si des veines rétrécies étaient une caractéristique distincte de la sclérose en plaques et les autres ont testé la thérapie de libération.

    La première étude, publiée dans la revue The Lancet en 2013, a découvert que le rétrécissement des veines était fréquent dans les 2 groupes. En fait, ce phénomène est plus bien commun que les affirmations de Zamboni. Ces résultats ont soulevé des doutes sérieux sur l’hypothèse de Zamboni. En dépit des résultats négatifs sur l’étude de diagnostic, de nombreux patients voulaient déterminer si la procédure de dilatation des veines pourrait les aider selon le Dr Lindsay Machan, une professeure de radiologie. Nous voulions donc tester ce traitement avec les méthodes les plus robustes des essais cliniques.

    Les 104 personnes dans l’étude souffraient toutes de la sclérose en plaques et ils avaient également un rétrécissement de la veine jugulaire (qui fait écouler le sang du cerveau) ou de la veine azygos qui fait écouler le sang de la moelle épinière. L’étude était en double-aveugle dans la mesure ou ni les patients, ni les médecins ne savaient s’ils effectuaient la veinoplastie ou le placebo.

    Tous les patients sont passés par une sédation mineure et tous ont eu un cathéter qui a été inséré via une incision sur l’aine dans la zone de la veine rétrécie. Pour ceux qui ont reçu le traitement, le ballon a été gonflé une ou deux fois et pour les gens ayant reçu le placebo, le cathéter est simplement restée dans la zone pendant environ une minute qui est la durée pour les deux groupes.

    Les chercheurs n’ont trouvé aucune différence statistique entre le groupe de traitement et celui du placebo que ce soit par les symptômes rapportés par les patients ou mesurés par les médecins. Les mesures ont été faites respectivement 3 jours et 12 mois après la procédure. L’imagerie par résonnance magnétique a été utilisée pour mesurer le nombre de lésions dans leur myéline et les chercheurs n’ont trouvé aucune différence 6 mois et 12 mois après pour le groupe de traitement et celui du placebo.

    Source : Université de Colombie-Britannique

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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