Faites-vous vraiment de l’hypertension ?


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  • Des chercheurs lancent un appel pour que les médecins généralistes ou de famille cessent d’utiliser des appareils manuels pour mesurer la tension artérielle dans le diagnostic de l’hypertension. Ces dispositifs manuels ne sont pas assez efficaces et on doit les remplacer par des appareils automatiques.


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    Des chercheurs lancent un appel pour que les médecins généralistes ou de famille cessent d'utiliser des appareils manuels pour mesurer la tension artérielle dans le diagnostic de l'hypertension. Ces dispositifs manuels ne sont pas assez efficaces et on doit les remplacer par des appareils automatiques.
    Crédit : Centre de recherche du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CRCHUM)

    Une étude menée par des chercheurs du Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM) révèle que plus de la moitié des médecins de famille au Canada utilisent encore des appareils manuels pour mesurer la pression artérielle, une technologie dépassée qui entraîne parfois des erreurs de diagnostic.

    « Environ 20 % des gens qui suivent un traitement pour l’hypertension n’ont pas réellement de problème et n’auraient pas besoin de médication. Cela s’explique surtout parce que la tension artérielle a été mal mesurée », fait valoir Janusz Kaczorowski, chercheur au CRCHUM, professeur au Département de médecine de famille et médecine d’urgence de l’Université de Montréal et auteur principal d’une recherche sur le sujet parue récemment dans la revue Canadian Family Physician.

    La mesure de la pression artérielle est un geste de routine lors d’une consultation médicale. Cette donnée est cruciale. Au Canada, un adulte sur cinq est hypertendu et cette condition représente le facteur de risque global le plus important pour la mortalité et l’invalidité.

    La tension artérielle est définie comme la pression exercée par le sang contre les parois des vaisseaux sanguins. Mesurée dans l’artère du bras, on l’exprime par deux chiffres : la valeur lorsque le c?ur se contracte (pression artérielle systolique) et la valeur au repos, entre deux contractions (pression artérielle diastolique). La pression artérielle est jugée normale lorsque la pression systolique est inférieure à 140 mmHg et la pression diastolique inférieure à 90 mmHg. Au- dessus de ces valeurs, on dit qu’une personne fait de l’hypertension.

    Depuis une vingtaine d’années, la technologie des tensiomètres ou sphygmomanomètres, les appareils de mesure de la pression artérielle, a grandement évolué. Aujourd’hui, des appareils de mesure électronique dite oscillométrique en série sont disponibles. En 2016, le Guide de pratique clinique d’Hypertension Canada a statué que la mesure électronique est préférable à la mesure manuelle.

    De plus en plus de cliniques médicales se sont dotées d’appareils électroniques. Au cours du printemps 2016, l’équipe de Janusz Kaczorowski a mené un sondage auprès des médecins de famille du Canada : 52 % des 769 répondants ont indiqué utiliser un tensiomètre manuel pour mesurer la pression artérielle. Seulement 43 % privilégient un appareil automatique.

    « Les cliniciens devraient utiliser des appareils automatiques. C’est plus cher, mais c’est plus précis parce qu’on fait plusieurs mesures. L’évaluation manuelle est correcte si c’est bien fait, mais souvent c’est mal fait. Pour prendre la tension artérielle de façon correcte, il faut compter 12 à 15 minutes. On sait que la visite moyenne avec un médecin de famille dure 10 minutes. Il faut repenser l’organisation des consultations pour laisser le patient tout seul dans un bureau pendant la prise de mesure » , estime Janusz Kaczorowski.

    Les mesures automatiques ont l’avantage d’éliminer en bonne partie ce qu’on appelle le syndrome de la blouse blanche, c’est-à-dire une pression artificiellement plus élevée en raison du stress en contexte de consultation médicale. Les chercheurs jugent que les cliniciens devraient adopter ces appareils pour dépister les personnes susceptibles de faire de l’hypertension ou de l’hypotension, en accord avec les lignes directrices canadiennes.

    Les coûts de l’hypertension pour le système de santé canadien étaient évalués à plus de 13 milliards de dollars en 2010. « Si des gens prennent des médicaments contre l’hypertension alors que leur tension artérielle a été mal mesurée, les implications financières sont importantes, en plus des effets secondaires qui pourraient être évités », fait valoir le sociologue médical.

    Le Guide de pratique clinique d’Hypertension Canada stipule que la modification des comportements liés à la santé est un moyen efficace de prévenir et traiter l’hypertension, et également de diminuer le risque de maladie cardiovasculaire. Il est possible d’abaisser la pression artérielle par une alimentation saine, la pratique régulière d’activité physique, une consommation modérée d’alcool, la diminution de l’apport de sodium alimentaire, la non-exposition au tabac et la gestion du stress. Pour en savoir plus à ce sujet : http://www.hypertension.ca.

    Source : Canadian Family Physician (http://www.cfp.ca/content/63/3/e193.full.pdf+html)

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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