Première imagerie d'un cerveau sous LSD


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  • Près de 75 ans après que le chimiste Albert Hoffman ait accidentellement ingéré du LSD (diéthylamide de l’acide lysergique) et ressenti ses effets extraordinaires, une imagerie cérébrale permet désormais aux chercheurs de regarder le comportement de cette drogue sur le cerveau et ses effets profonds sur la conscience.


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    La première imagerie cérébrale de l'influence du LSD sur le cerveau

    L’un des aspects les plus notables de l’expérience psychédélique est un phénomène connu comme la dissolution de l’ego. Dans ce phénomène, les utilisateurs semblent détachés d’eux-mêmes. L’étude de cette sensation de séparation permet de comprendre comment les mécanismes neuraux créent cette expérience humaine unique. C’est pourquoi les drogues psychédéliques et le LSD sont spéciaux. Ils modifient la conscience d’une manière tellement fondamentale qu’ils sont des outils très puissants pour comprendre la nature de la conscience selon Robin Carhart-Harris de Imperial College London qui a mené cette nouvelle étude.

    Des imageries cérébrales de participants sous LSD

    L’équipe a donné des infusions contenant 75 microgrammes de LSD à 20 volontaires et un autre groupe a reçu un placebo. Les volontaires ont passé une imagerie cérébrale et leurs cerveaux ont été analysés avec 3 techniques différentes. Cela permet d’avoir une image d’ensemble de l’activité neurale sans et avec le LSD. Les scans ont montré que le LSD provoque un problème de coordination dans certaines parties du cerveau. Ces régions composent ce qu’on appelle le Réseau du mode par défaut (RMD). La taille de ce manque de coordination a été mesurée avec une notation des participants sur leur expérience de dissolution de l’ego. Cela suggère que le réseau est impliqué dans une notion intense de soi.

    Un autre type d’imagerie, appelée magnétoencélographie (MEG), a montré que le rythme des ondes alpha s’est affaibli sous le LSD et c’est un effet qui a été corrélé avec la dissolution de l’ego. Les rythmes Alpha sont plus forts chez les humains que chez les animaux et Carhart-Harris pense que cela pourrait être une signature du niveau élevé de la conscience humaine. Mais le LSD a aussi provoqué une unification de l’activité cérébrale et il y avait plus de communications entre des régions qui sont normalement séparées. Sous LSD, le cerveau fonctionne de manière plus simple selon Carhart-Harris.

    Le LSD possède un grand potentiel dans le traitement de nombreux troubles

    Les résultats permettent aussi d’expliquer comment le LSD provoque des hallucinations visuelles semblables aux rêves. Bien que le cortex visuel primaire communique principalement avec des parties du système de vision, d’autres régions du cerveau ont contribué au traitement des images chez les volontaires qui ont reçu le LSD. Il y avait une recherche intense sur le LSD dans les années 1950 et 1960 et la drogue a montré un grand potentiel pour traiter de nombreux troubles d’humeur et d’addiction. Quand le LSD a été banni par un traité international, la plupart des travaux scientifiques ont été arrêtés même s’ils sont autorisés sur le plan technique.

    David Nutt, l’auteur senior de l’étude, a déclaré qu’il espère que ces travaux vont changer les choses et inspirer d’autres scientifiques. Le LSD, pour la neuroscience humaine, est la même chose que le boson de Higgs. C’est une étude qui est un tournant selon Matthias Liechti, un chercheur en drogue à l’université de Basel en Suisse. Il semble que la recherche sur le LSD progresse en dépit des législations et de l’absence de financement.

    Source : Revue Pnas

     

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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