Virus du Nil occidental : La sécheresse est un facteur déterminant


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  • Une étude menée par des chercheurs de l’université de Santa Cruz suggère que la sécheresse augmente considérablement la gravité des épidémies du virus du Nil occidental aux États-Unis bien que les populations touchées bénéficient d’une immunité qui limite la propagation des futures épidémies.


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    Une étude menée par des chercheurs de l'université de Santa Cruz suggère que la sécheresse augmente considérablement la gravité des épidémies du virus du Nil occidental aux États-Unis bien que les populations touchées bénéficient d'une immunité qui limite la propagation des futures épidémies.
    Le Culex pipiens fait partie des espèces de moustiques qui peuvent transmettre le Virus du Nil occidental - Crédit : Joseph Hoyt

    L’étude, publiée dans la revue Proceedings of the Royal Society B, a impliqué des chercheurs de l’Université de Santa Cruz, de l’Université de Stanford et du Département de Santé de l’État de New York. Ils ont analysé 15 années de données sur les infections humaines du virus du Nil occidental à travers les États-Unis et ils ont constaté que les épidémies étaient beaucoup plus importantes dans les années de sécheresse et dans les régions qui n’avaient pas subi de grandes épidémies dans le passé.

    Nous avons constaté que la sécheresse était la variable météorologique dominante en corrélation avec la taille des épidémies du virus du Nil occidental selon Sara Paull qui a dirigé l’étude en tant que chercheuse postdoctorale à l’UC Santa Cruz. Le virus du Nil occidental est arrivé en Amérique du Nord en 1999 et il a causé des épidémies annuelles qui se produisent pendant l’été. Cependant, l’intensité de ces épidémies varie énormément. Depuis quelques années, il n’y avait que quelques centaines de cas sévères à l’échelle nationale, alors que pendant trois ans (2002, 2003 et 2012), on avait eu environ 3 000 personnes qui avaient souffert de méningite ou d’encéphalite avec la mort de 300 personnes.

    La variation au niveau de l’État a été encore plus élevée avec des cas annuels variant jusqu’à 50 fois d’année en année. On ignorait les causes de cette énorme variation et les chercheurs du CDC estimaient que la prévision des futures épidémies était difficile ou impossible. Dans la nouvelle étude, Paull et Marm Kilpatrick, professeur agrégé d’écologie et de biologie évolutive à l’UC Santa Cruz, ont analysé les tendances du nombre d’infections sévères du virus du Nil occidental pendant chaque année dans chaque état et à l’échelle nationale.

    Ils ont examiné un certain nombre de variables météorologiques incluant la température de l’été, les précipitations, la sévérité hivernale et la sécheresse. Ils ont également testé une hypothèse de longue date selon laquelle la maladie présente une tendance ondulatoire en provoquant de grandes épidémies au cours de la première année et peu de cas ultérieurement en raison d’une accumulation d’immunité chez les populations d’oiseaux qui sont les hôtes principaux du virus.

    Nous avons observé des preuves solides que dans certaines régions, la propagation du virus du Nil occidental était ondulatoire avec de grandes épidémies qui étaient suivies par seulement quelques cas selon Paull. Cependant, nos analyses ont indiqué que l’immunité humaine a joué un rôle important dans la diminution des cas humains en réduisant le nombre de personnes sensibles à la maladie.

    Kilpatrick a déclaré que les liens avec la sécheresse étaient inattendus. En collaboration avec le Dr Laura Kramer du Département de Santé de l’État de New York, son laboratoire a mis au point une méthode pour cartographier l’influence de la température sur la biologie du virus et des trois moustiques les plus importants qui transmettent le virus.

    Nous pensions que les épidémies coïncideraient avec les températures les plus idéales pour la transmission selon Kilpatrick. Mais nous avons constaté que la gravité de la sécheresse était beaucoup plus importante à l’échelle nationale et la sécheresse semblait être un facteur clé dans la majorité des États.

    On ignore encore comment la sécheresse augmente la transmission du virus. Les données dans le Colorado indiquent que la sécheresse augmente le nombre de moustiques infectés par le virus du Nil occidental, mais pas la quantité globale des moustiques. La sécheresse pourrait affecter la transmission entre les moustiques et les oiseaux, par exemple, avec une transmission qui affecterait davantage les lieux de rassemblement des oiseaux.

    Avec l’aide des climatologues Dan Horton et Noah Diffenbaugh de l’Université de Stanford, Paull a utilisé les liens entre la sécheresse, l’immunité et le virus du Nil occidental pour projeter les impacts du changement climatique sur les futures épidémies. Au cours des trois prochaines décennies, la sécheresse devrait augmenter dans de nombreuses régions des États-Unis en raison de la hausse des températures, malgré l’augmentation des précipitations dans les mêmes régions.

    Les modèles indiquent que l’augmentation de la sécheresse pourrait doubler la taille des futures épidémies du virus du Nil occidental, mais que les épidémies seraient limitées aux régions qui n’ont pas encore subi un grand nombre de cas. Ces résultats fournissent un outil pour guider les efforts de santé publique vers les régions les plus vulnérables aux épidémies.

    Source : Proceedings of the Royal Society B (http://dx.doi.org/10.1098/rspb.2016.2078)

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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