Fécondation in vitro : Les chercheurs révèlent la technique à “3 parents”


  • FrançaisFrançais

  • Une revue vient de publier une technique pionnière qui utilise la Thérapie par remplacement des mitochondries qu’on connait comme la technique des 3 parents. Cela permet à des couples, ayant des troubles mitochondriaux héréditaires, d’avoir des enfants en bonne santé dans le futur.


    Suivez-nous sur notre page Facebook et notre canal Telegram

    Une revue vient de publier une technique pionnière qui utilise la Thérapie par remplacement des mitochondries qu'on connait comme la technique des 3 parents. Cela permet à des couples, ayant des troubles mitochondriaux héréditaires, d'avoir des enfants en bonne santé dans le futur.

    Les travaux sont publiés dans la revue Reproductive BioMedicine Online. Cette technique à 3 parents a permis la naissance d’un garçon d’une mère qui était atteinte du syndrome de Leigh, un trouble neurologique fatal qui est provoqué par une mutation de l’ADN mitochondrial de la mère. L’enfant avait 7 mois lorsque les travaux ont été publiés.

    Depuis plusieurs années, les spécialistes en fécondité ont été capables de “désélectionner” des embryons qui étaient affectés par des maladies mitochondriales en utilisant des procédures dans un laboratoire de fécondation in vitro selon Bart Fauser, le rédacteur en chef de la revue. Mais pour la première fois, on peut avoir un ovule quasiment normal en utilisant l’ovule d’un donneur sain. C’est un changement majeur et un avantage certain pour les femmes qui courent le risque de transmettre des maladies à la prochaine génération.

    La Thérapie par remplacement des mitochondries a permis aux parents d’avoir un enfant sain après avoir perdu 2 enfants à cause du syndrome de Leigh. La gravité de la maladie est associée avec le pourcentage des mitochondries affectées (la charge de la mutation). La mère est asymptomatique, car sa charge de mutation est seulement de 24,5 % ce qui est la moitié de la limite des 60 % pour la maladie. Son fils, qui est né le 6 avril 2016 après une fécondation in vitro grâce à la Thérapie par remplacement des mitochondries, avait une charge de mutation allant de 2,36 à 9,23 % selon les tissus qui ont été testés et c’est largement inférieur aux conditions qui favorisent la maladie. On ignore encore si cette charge de mutation va rester la même pendant le reste de sa vie.

    Les chercheurs ont utilisé une technique d’électrofusion pour transférer le génome nucléaire à partir de l’ovule de la mère (en excluant la majorité des mitochondries de la mère) au cytoplasme de l’ovule du donneur qui contenait uniquement des mitochondries saines. L’ovule a été fertilisé avec le sperme du père et il a été transféré dans l’utérus de la mère et le garçon est né 37 semaines après une grossesse sans aucune complication. 2 méthodes de fusion de cellules ont été utilisées dans le passé par plusieurs groupes qui pratiquaient la Thérapie par remplacement des mitochondries. La plupart des groupes ont utilisé un virus pour accomplir la fusion de cellule, mais on ignore la transmission de la charge virale de l’ADN. La seconde méthode implique une pulsion électrique contrôlée pour initier la fusion de cellule. L’électrofusion nécessite plus de moyens techniques, mais il n’y a aucun risque de transmission de la charge virale.

    La stimulation ovarienne, les procédures de la collecte des ovules, le remplacement mitochondrial et la fécondation ont été effectués dans une clinique privée de fécondation à New York. L’embryon congelé a été ensuite transféré à une clinique de fécondité à Mexico où il a été implanté dans l’utérus de la patiente.

    Cette avancée majeure intervient 30 ans après la découverte que certaines maladies rares sont associées avec des mitochondries anormales dans les cellules humaines. Et 10 ans après la découverte initiale, la microchirurgie d’ovule a permis aux spécialistes de fécondation in vitro de changer le cytoplasme incluant la mitochondrie chez les patients selon le Dr Jacques Cohen, directeur du ART Institute de Washington. Il a fallu la combinaison de cette base de connaissance et une stratégie clinique pour avoir un enfant qui ne souffre pas de maladie mitochondriale et cela survient des décennies après des débats éthiques et politiques.

    L’annonce de la naissance de l’enfant a provoqué des réactions mitigées chez les médias. D’une part, on a une avancée majeure dans la fécondation in vitro et d’autre part, le besoin de traverser la frontière jusqu’au Mexique pour éviter l’interdiction d’une telle procédure aux États-Unis. La naissance de cet enfant et de plusieurs autres ouvre la voie à des régulations au niveau mondial. La réception est similaire aux autres avancées scientifiques dans le passé tel que l’injection intracytoplasmique d’un spermatozoïde, le diagnostic générique pré-implantation, la congélation d’ovules et la fécondation in vitro proprement dite. La perception du public et le cadre législatif doivent s’adapter à l’avancée scientifique.

    La technologie est encore balbutiante, mais l’Human Fertilisation and Embryology Authority (HFEA) au Royaume-Uni autorise déjà le transfert mitochondrial avec des études au cas par cas. Et on peut dire que la naissance de cet enfant a joué un rôle prépondérant dans la décision de cette organisation. La première autorisation a été délivrée à l’université de Newcastle le 16 mars 2017.

    Source : Reproductive Biomedecine Online (http://dx.doi.org/10.1016/j.rbmo.2017.01.013)

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

    Pour me contacter personnellement :

    Laisser un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *