Risque d’infection par le HCU dans la chirurgie à coeur ouvert


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  • Un pourcentage non négligeable des unités de chauffage/refroidissement sont contaminé avec des bactéries comme la Mycobacterium chimaera. Ces appareils sont utilisés dans les opérations de pontage cardiaque.


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    Un pourcentage non négligeable des unités de chauffage/refroidissement sont contaminé avec des bactéries comme la Mycobacterium chimaera. Ces appareils sont utilisés dans les opérations de pontage cardiaque.

    33 sur 89 (37 %) unités de chauffage/refroidissement évaluées entre juillet 2015 et décembre 2016 ont été testées positivement pour la Mycobacterium chimaera (M. chimaera) qui est une bactérie associée à des infections mortelles chez les patients qui passent par une intervention à coeur ouvert selon une nouvelle recherche présentée à la 44e conférence annuelle de l’Association for Professionals in Infection Control and Epidemiology (APIC).

    Les unités de chauffage/refroidissement (HCU), connues également comme des générateurs thermiques, contrôlent la température du sang et les organes d’un patient pendant une chirurgie de pontage cardiaque. La Food and Drug Administration (FDA) et le Center for Disease Control and Prevention (CDC) ont précédemment émis des avertissements de sécurité selon lesquels des marques populaires de HCU pourraient être contaminées pendant la fabrication en exposant les patients à des infections potentiellement mortelles. Environ 60 % des procédures de pontage coronarien effectuées aux États-Unis utilisent les marques associées à ces infections.

    La recherche, présentée par John Rihs, vice-président au Special Pathogens Laboratory, a permis de mieux connaître l’étendue de la contamination de M. chimaera qui pourrait être présente dans ces unités. Rihs et ses collègues ont évalué les dispositifs déjà utilisés pour la présence de la mycobactéries non tuberculeuse (MNT) (principalement M. chimaera) dans les HCU avant et après la décontamination. Au total, ils ont testé 653 échantillons d’eau de 89 unités. Les échantillons provenaient de 23 hôpitaux dans 14 états, mais également du District de Columbia et du Canada. 33 des unités (37 %) ont été testées positivement pour M. chimaera tandis que 4 unités étaient contaminées avec la Legionella. Les chercheurs ont été surpris de la contamination des unités avec 97 cultures qui n’ont pas été interceptées en raison de la contamination bactérienne et fongique. Plusieurs autres souches de mycobactéries ont également été détectées dans de nombreuses unités.

    Nos résultats ont montré la présence de Mycobacterium chimera dans 37 % des unités testées et c’est conforme aux résultats précédents. C’est surprenant de voir une contamination étendue concernant un organisme aussi rare dans plusieurs unités de tout le pays selon Rihs. Certains dispositifs sont restés positifs pour M. chimera pendant des mois ce qui indique que la désinfection peut être difficile et que des tests de routine sont recommandés. En plus de M. chimera, nous avons trouvé d’autres espèces de NTM, de Legionella et des champignons indiquant que ces unités peuvent abriter une population microbienne diversifiée.

    Le fonctionnement d'un HCU (unités de chauffage/refroidissement)

    Le fonctionnement d’un HCU (unités de chauffage/refroidissement)

    Les HCU disposent de réservoirs d’eau qui fournissent de l’eau à une température contrôlée pendant la chirurgie par des circuits fermés. Cette eau n’entre pas en contact direct avec le patient. Mais l’eau peut s’aérosoliser, et si elle est contaminée, alors elle va transmettre les bactéries dans l’air et chez le patient.

    Ces résultats mettent en évidence l’importance de surveiller les horaires de décontamination et de maintenance de ces appareils afin de minimiser le risque d’infections pour les patients selon Linda Greene, présidente de l’APIC en 2017. Les hôpitaux doivent suivre les instructions de nettoyage et de désinfection fournies par le fabricant ainsi que les conseils de la FDA et du CDC.

    La Mycobacterium chimaera se retrouve souvent dans le sol et l’eau, mais elle est rarement associé à des infections. Mais les patients, exposés à la bactérie par une chirurgie à coeur ouvert, peuvent développer des symptômes généraux qui peuvent apparaitre au bout de plusieurs mois. En conséquence, on peut manquer le diagnostic de ces infections pendant des années en augmentant la difficulté de leur traitement.

    Source : American Journal of Infection Control (http://dx.doi.org/10.1016/j.ajic.2017.04.256)

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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