Un patient pleinement conscient pendant une réanimation cardio-pulmonaire


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  • Les chercheurs rapportent un cas particulièrement rare, mais pénible qui est la pleine conscience d’un patient pendant une réanimation cardio-pulmonaire. Pour simplifier, le coeur du patient est à l’arrêt, mais il est pleinement conscient pendant la réanimation.


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    Les chercheurs rapportent un cas particulièrement rare, mais pénible qui est la pleine conscience d'un patient pendant une réanimation cardio-pulmonaire. Pour simplifier, le coeur du patient est à l'arrêt, mais il est pleinement conscient pendant la réanimation.

    Une nouvelle recherche présentée au congrès Euroanaesthesia de Copenhague au Danemark vise à sensibiliser à un phénomène rare, mais extrêmement pénible qui est la pleine conscience des patients lors d’une réanimation suite à un arrêt cardiaque. L’étude est réalisée par le Dr Rune Lundsgaard et ses collègues du département d’anesthésiologie de l’hôpital Herlev de Copenhague au Danemark et de l’hôpital de Nykøbing Falster au Danemark.

    La conscience pendant une réanimation cardio-pulmonaire (RCP)

    La pleine conscience des patients à la réanimation cardio-pulmonaire (RCP) a été signalée dans la littérature médicale, mais elle est extrêmement rare et il n’est toujours pas clair si ces cas tragiques ont quelque chose en commun. Cette étude a porté sur le cas d’un homme de 69 ans admis à l’hôpital après avoir souffert de symptômes d’indigestion pendant 3 jours. Il a rapporté se sentir essoufflé quelques heures avant l’arrivée, mais n’avait pas d’autres symptômes. Pendant l’admission, le patient a subi une courte période de tachycardie (fréquence cardiaque rapide) suivie d’un arrêt cardiaque ce qui a amené le personnel médical à commencer immédiatement la RCP sous la forme de compressions thoraciques et de ventilation avec 100 % d’oxygène par masque. Au moment où l’équipe de réanimation cardio-respiratoire est arrivée, le patient avait un taux d’oxygène sanguin de 100 % et un haut niveau de conscience avec les yeux ouverts et le mouvement de la tête et des membres.

    Des contrôles réguliers ont été effectués pour voir si le coeur du patient avait commencé à battre, mais celui-ci ne montrait aucun rythme et aucun mouvement notable du coeur n’a été observé pendant les échocardiographies multiples qui ont été effectuées pendant les 90 minutes de RCP. Le patient a été intubé pour s’assurer que les voies aériennes et l’épinéphrine (adrénaline) étaient administrées toutes les 3 à 5 minutes afin de rétablir le pouls et la circulation sanguine spontanée. Après une heure de traitement, une échographie de la région autour du coeur a été effectuée ce qui a soulevé la suspicion d’une dissection aortique.

    Des questions éthiques et une meilleure sédation nécessaire

    Malgré les meilleurs efforts du personnel médical, le patient n’a pas survécu et une autopsie a confirmé par la suite qu’il avait subi une dissection complète de l’aorte qui est un trouble grave et souvent mortel dans laquelle les couches internes et externes de l’aorte se séparent lorsque le sang est forcé entre ces couches.

    Les auteurs concluent que le niveau élevé de conscience du patient combiné à la saturation en oxygène et le gaz artériel, se situant presque dans les limites normales pendant les 90 minutes de traitement, indique que le débit sanguin périphérique et cérébral était bon et que les compressions thoraciques étaient très efficaces. Ils notent que même si le pronostic était mauvais pour le patient, l’interruption de la RCP après 90 minutes a soulevé des questions éthiques dans l’équipe puisque l’individu était encore conscient à ce moment-là.

    Le Dr Lundsgaard estime que, malgré sa rareté : La prise de conscience pendant la réanimation cardio-pulmonaire soulève également la question de la sédation correcte pendant la réanimation qui ne fait pas actuellement partie des directives. Une étude antérieure de 2014 a montré que les survivants d’arrêts cardiaques éprouvaient une série de problèmes cognitifs, 2 % avaient manifesté une pleine conscience ce qui peut à son tour entraîner un état de stress post-traumatique. Et bien sûr, peu importe si la personne survit ou non, la prise de conscience au cours de la réanimation cardio-pulmonaire serait extrêmement traumatisante jusqu’au moment de la mort si la personne devait mourir.

    Le Dr Lundsgaard conclut : Je crois que l’attention et la recherche devraient être orientées vers la sédation pendant la RCP, car la profession médicale ne s’occupe pas de la douleur que nous causons et nous ne sommes pas conscients des niveaux de conscience des patients pendant la RCR. Cela devrait être un domaine de recherche future.

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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    3 réponses

    1. Tessier dit :

      Bonjour, je viens de tomber sur votre article . Je suis infirmière et il y a 3 semaines, ma mère a fait un infarctus devant moi, et les pompiers, elle a subit 2h15 de rcp avec pose d’ecmo au bout de 1h30, ils ont enfin pris la decision de sedation au moment de la pose d’ecmo mais pendant 1h30, subissant la planche a masser elle paraissait consciente, regardait autour d’elle, se relevait, essayait d’arracher ce qu’on lui mettait, bougeait les jambes, ca a perturbé toute l’equipe, il avait jamais vu ca et dans le doute n’ont pas voulu la sedater même si la question a été envisagé.
      Je suis assez perturbé par ce phenomene, je n’ai trouvé que votre article sur le net a ce sujet.

      • Tessier dit :

        Elle est malheureusement decedée apres la coro d’une defaillance multiviscerale avec civd.

        • Houssen Moshinaly dit :

          Bonjour, désolé pour votre perte tragique. Mais cette étude est un rapport de cas, donc, on peut penser que le phénomène existe, mais qui est très rare. Et il n’est pas mieux étudié à cause de la rareté

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