Un sous-ensemble de nanotubes de carbone présente des risques cancérigènes similaires à l’amiante


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  • Dans une petite expérience avec les souris, les chercheurs rapportent que des nanomatériaux connus comme des nanotubes de carbone longs peuvent poser un risque cancérigène similaire à celui de l’amiante. Tous les nanotubes ne sont pas concernés et on n’a aucune preuve chez les humains pour le moment sans oublier qu’on a observé des risques cancérigènes que dans 25 % des sujets au maximum.


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    Dans une petite expérience avec les souris, les chercheurs rapportent que des nanomatériaux connus comme des nanotubes de carbone longs peuvent poser un risque similaire à celui de l'amiante.
    Crédit : Nanocomp Technologies

    La nanotechnologie, la science pour développer des matériaux contenant de très petites fibres, exerce une influence croissante sur la vie quotidienne. Les chercheurs ont montré pour la première fois chez la souris que des nanomatériaux connus comme des nanotubes de carbone peuvent avoir le même effet cancérigène que l’amiante. Ces nanotubes de carbone peuvent induire la formation de mésothéliomes. Les résultats ont été observés chez 10 % à 25 % des 32 animaux inclus dans l’étude, qui n’a pas encore été reproduite chez l’homme. Le papier a été publié dans Current Biology.1 Ce n’est pas la première fois qu’on démontre ce lien, car une étude de 2008 allait dans le même sens.2

    Les longs nanotubes de carbone sont un sous-type de nanotubes utilisés dans la fabrication de matériaux incroyablement résistants, mais légers qu’on utilise de plus en plus dans un certain nombre de produits industriels et de consommation telle que les casques et vélos, les avions et les voitures de sport et les cartes mères.

    Contrairement aux études à court terme, c’est la première fois que les effets des nanotubes de carbone, conduisant à un mésothéliome, ont été surveillés chez la souris pendant plusieurs mois selon Marion MacFarlane, professeure au Medical Research Council. Une chose importante, toutes les nanofibres ne constituent pas un danger selon la chercheuse. Nous voulons que notre recherche informe les fabricants et les régulateurs sur des options plus sûres pour sélectionner une nanofibre pour la production de nanomatériaux pour les technologies émergentes

    Les résultats observés dans ce papier contribueront ainsi à une approche de sécurité par conception selon Tatyana Chernova, première auteure de l’étude. Dans les expériences sur les animaux, les chercheurs ont placé de longs nanotubes de carbone dans la plèvre qui est la zone autour des poumons où le mésothéliome se développe chez les humains. Nous avons suivi les changements de la plèvre tout au long du développement de la maladie en observant les étapes de l’inflammation chronique, en activant les voies de signalisation pro-oncogéniques et finalement, en désactivant les gènes qui contrôlent le développement du cancer. Le mésothéliome, provoqué par de longs nanotubes de carbone chez la souris était à bien des égards similaires aux échantillons de tumeurs des patients humains.

    Les chercheurs soulignent que le danger ne concerne que les nanomatériaux longs, minces et biopersistants ce qui signifie qu’ils ne sont pas dégradés à l’intérieur du corps. Ces nanotubes de carbone longs et minces sont très similaires à l’amiante dans leur structure et leur physique selon MacFarlane. Le système immunitaire reconnaît bien les nanotubes de carbone plus courts et plus épais qui peuvent être phagocytés par les macrophages et éliminés du corps.

    Un autre ensemble important de résultats de l’étude est que les chercheurs ont appris de nouveaux détails sur ce qui se passe pendant la très longue période de latence du développement du mésothéliome et ils ont fourni de nouvelles informations sur son développement. Les observations chez la souris ont montré que l’inflammation chronique provoquée par de longs nanotubes de carbone entraînait l’inactivation des mêmes gènes que ceux observés chez les personnes atteintes de mésothéliome. Les chercheurs ont découvert que l’hyperméthylation et la suppression du locus Cdkn2a entraînaient la perte des protéines suppresseuses de tumeurs p16 et p19.

    Étant donné qu’on diagnostique le mésothéliome quand il est assez avancé, nous ne savons pas grand-chose sur les mécanismes précoces de sa formation selon Chernova. Cette recherche pourrait nous aider à trouver des biomarqueurs pour la détection précoce ainsi que pour fournir des informations pour le développement de thérapies ciblées pour cette maladie dévastatrice.

    Sources

    1.
    Long-Fiber Carbon Nanotubes Replicate Asbestos-Induced Mesothelioma with Disruption of the Tumor Suppressor Gene Cdkn2a (Ink4a/Arf). Current Biology. http://dx.doi.org/10.1016/j.cub.2017.09.007.
    2.
    Study Says Carbon Nanotubes as Dangerous as Asbestos. scientificamerican.com. https://www.scientificamerican.com/article/carbon-nanotube-danger/.

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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