La beauté nécessite bien de la réflexion


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  • Les neuroscientifiques ont testé deux affirmations du philosophe Emmanuel Kant sur l’appréciation de la beauté avec la réflexion et le plaisir sensuel.


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    Les neuroscientifiques ont testé deux affirmations du philosophe Emmanuel Kant sur l'appréciation de la beauté avec la réflexion et le plaisir sensuel.

    L’expérience de la beauté est une forme de plaisir selon Denis Pelli, professeur de psychologie et de science neuronale de l’Université de New York et auteur senior de l’étude. Pour apprécier la beauté, nous devons réfléchir dessus. Du roman de l’Iliade par Homère jusqu’à l’industrie cosmétique qui pèse 500 milliards de dollars, la beauté est prédominante dans notre société selon Aenne Brielmann, candidate doctorante au département de psychologie de NYU et auteur principal de l’étude. Notre étude révèle la particularité de la beauté.

    La recherche, publiée dans Current Biology, a testé deux hypothèses de Kant. Dans Observations on the Feeling of the Beautiful and Sublime, et plus tard dans la Critique de la faculté de juger, il a postulé que l’expérience de la beauté nécessite de la réflexion, mais que le plaisir sensuel n’a pas besoin de réflexion et que le concept de beauté ne s’y applique pas. Les scientifiques ont donc testé ces deux hypothèses.

    Ils ont mené une série d’expériences dans lesquelles les participants ont sélectionné de “belles” images sur internet. Ensuite, on a montré aux participants les images qu’ils avaient sélectionnées ainsi que des images qui ont été évaluées de manière indépendante comme étant belles ou simples (par exemple, une belle scène de plage ou un morceau de tissu). Pour mesurer les plaisirs sensuels, les participants ont goûté à des bonbons aromatisés aux fruits ou ils ont touché à des ours en peluche avec diverses textures de laine.

    Pour chaque objet, les participants ont déclaré la quantité de plaisir et de beauté qu’ils avaient éprouvés. Dans la seconde partie de l’expérience, les mêmes participants devaient simultanément accomplir une tâche. Ils écoutaient une séquence de lettres et ils appuyaient un bouton chaque fois que la lettre était identique à celle de 2 autres lettres. C’est pour distraire les participants par rapport à l’image, aux bonbons ou à l’ours en peluche.

    L’ajout de la distraction a réduit les sentiments de plaisir et de beauté par rapport aux belles images, mais cela n’a pas affecté les choses ayant une esthétique neutre. Ces résultats confirment l’affirmation de Kant selon laquelle la beauté requiert une réflexion.

    Les chercheurs ont toutefois été surpris de constater qu’un plaisir intense peut être beau. Un tiers des participants ont éprouvé un plaisir intense avec les bonbons et les ours en peluche et ils ont estimé que ces plaisirs sensuels étaient magnifiques. Ce résultat réfute l’affirmation de Kant selon laquelle les plaisirs sensibles ne peuvent pas être beaux. Donc, si vous recherchez le maximum de plaisir, ces résultats recommandent d’apprécier la beauté sans aucune distraction même si cette beauté est simplement le fait de sucer des bonbons.

    Source : Current Biology (http://dx.doi.org/10.1016/j.cub.2017.04.018)

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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