Archéologie : Découverte d'un massacre datant du Néolithique en Europe


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    Un tibia fracassé découvert dans un charnier datant du néolithique.

    De récentes découvertes sur un massacre pendant la période du Néolithique en Allemagne suggèrent que les fermiers étaient loin d’être des personnes pacifiques et dociles.

    La découverte d’un charnier en Allemagne confirme les soupçons de certains archéologues. Les premiers fermiers étaient loin d’être des agriculteurs pacifiques qui sifflotaient au soleil. Dans cette violence au néolithique, les attaquants, il y a 7000 ans, ont brisé systématiquement les tibias de leurs 26 victimes. La plupart étaient des enfants et ensuite, ils empalaient les cadavres sur des piquets.

    Les premiers fermiers, qui se sont propagés de l’Anatolie (la Turquie actuelle) pour arriver en Europe centrale il y a 7000 ans, avaient une vie plus sédentaire que leurs homologues qui pêchaient ou qui cueillaient des baies. Ces fermiers construisaient des maisons, cultivaient des plantes et pratiquaient la décoration sur la poterie. Mais les archéologues se demandaient si ces premiers fermiers sédentarisés pratiquaient une forme de violence et de guerre à grande échelle. En 1980, la découverte de 2 tombes communes en Allemagne et en Autriche, datant du néolithique, a détruit la théorie des comportements pacifiques des premiers fermiers européens. Les tombes contenaient plus de 100 corps qui étaient marqués par une attaque très violente. En revanche, d’autres chercheurs estiment que ces violences étaient rares et que les fermiers vivaient paisiblement dans la plupart des cas.

    Mais la découverte de ce nouveau charnier, qui est décrit dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, confirme la violence systématique de ces fermiers. Pour Linda Fibiger, bioarchéologiste de l’université d’Edinburgh en Angleterre : C’est une étude très bien documentée et bien réalisée. Cette étude a été menée par Christian Meyer et ses collègues qui sont des bioarchéologistes de l’université de Mainz en Allemagne. On a découvert ce charnier lorsqu’une entreprise de construction a découvert des restes humains à Schöneck-Kilianstädten à côté de Francfort. Les ossements se trouvaient dans des mottes de terre enveloppée dans du papier journal et ils ont été envoyés à l’équipe de Meyer. Même si les ossements étaient en mauvais état, Meyer a compris rapidement que les ossements ont été rassemblés en un gros tas et enterrés à la hâte. Selon le chercheur, il n’y a pas eu de soins individuels sur les corps ou des tombes individuelles comme c’était la norme dans les rites d’enterrement du néolithique.

    Le nettoyage et le tri des ossements ont révélé les squelettes incomplets de 13 adultes, 1 adolescent et 12 enfants de 10 ans et 1 enfant de 6 ans. Le plus jeune squelette avait seulement 6 mois. Les squelettes dataient de 6800 à 7200 ans et c’est une période similaire aux 2 autres charniers qui ont été découverts. Les têtes indiquaient des blessures de flèches et 50 % des os du tibia ont été fracassés. Les fractures étaient nettes et cela indique que les victimes ont été torturées ou mutilées après leur mort. Mais Lawrence Keeley, archéologue de l’université de l’Illinois, n’est pas convaincu que c?est de la torture : La torture se concentre sur des parties du corps qui possèdent des cellules nerveuses telles que les parties génitales, les mains, la tête. Pour ce chercheur, ces victimes ont bien été massacrées, mais on a brisé leurs ossements afin de tuer également leurs fantômes. Ainsi, les attaquants étaient sûrs que les fantômes des victimes ne les poursuivraient pas.

    En plus du traumatisme dans les parties inférieures, cette tombe commune ressemble à 2 autres charniers. Et dans les 3 cas, c’est tout le village, composé de 30 à 40 personnes, qui a été massacré. Tous les habitants ont été tués sauf les jeunes femmes qui étaient sans doute considérées comme des prises de guerre. Selon Keeley : Un seul charnier peut être considéré comme un accident, mais 3 charniers aussi similaires montrent que la guerre et le génocide étaient fréquents dans les communautés de fermiers pendant le néolithique. Meyer soupçonne que les attaquants de cette violence étaient des habitants de villages voisins. Cette nouvelle tombe commune se situe à côté d’une frontière entre 2 groupes du néolithique qui maintenaient un réseau commercial et cela engendrait sans doute des animosités. L’un des groupes a pu voler les graines ou le territoire de l’autre en provoquant ce type de massacre.

    Fibiger suggère que ces massacres préhistoriques pourraient avoir un impact sur la violence moderne comme le génocide de Srebrenica pendant la guerre de Bosnie. Elle a déclaré : Les réseaux commerciaux et les alliances peuvent refléter l’héritage des anciens massacres pour les prochaines générations. On peut penser qu’il y a des survivants de ces événements et qui savaient qu’un des groupes a massacré l’autre.

     

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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