Les crapauds envahissants vont submerger Madagascar


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  • Le crapaud asiatique a envahi Madagascar. Et un nouveau rapport estime qu’il est impossible de l’éradiquer. La biodiversité malgache sera menacée sur le long terme.


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    Le Crapaud asiatique, qu'on connait comme le Crapaud Masqué, pourrait détruire la biodiversité de Madagascar

    Il y a 2 ans, les scientifiques ont alerté sur une nouvelle menace contre la biodiversité unique de Madagascar : Des crapauds envahissants qui sont arrivés probablement à bord de navires-porte-conteneur dans les années 2000. Ces crapauds ont débarqué à terre et ils ont commencé à envahir progressivement la faune sauvage. Similaires au crapaud géant qui est devenu une menace en Australie, les crapauds asiatiques (Duttaphrynus melanostictus), qu’on connait aussi comme le Crapaud Masqué, sont toxiques et les prédateurs qui les mangent en meurent. En Australie, cette espèce toxique a littéralement réduit en miettes la faune sauvage naturelle, mais les crapauds se propagent trop rapidement et ils peuvent conquérir de trop grands territoires pour les éradiquer. Les efforts se concentrent pour limiter les impacts des crapauds sur la faune sauvage et la biodiversité. Mais cela concerne l’Australie.

    À Madagascar, où l’invasion est plus récente, on pourrait faire quelque chose de plus drastique. Mais un nouveau rapport (PDF) provenant d’un groupe de scientifiques internationaux estime qu’il n’est pas possible d’éliminer ces crapauds envahissants de la Grande île. Madagascar fait face à un grand problème. Les prédateurs allant des mammifères comme le Fossa ou le Microcébus jusqu’aux rapaces et les grands serpents pourraient tous mourir s’ils mangent ces crapauds. Les populations des petits amphibiens avec les grenouilles, les caméléons et les lézards pourraient aussi succomber. De plus, le crapaud asiatique peut propager une maladie telle que le Ranavirus qui peut menacer le réseau alimentaire et l’écosystème.

    Et ces crapauds sont également dangereux pour les humains. Contrairement en Australie où la population les connait et qu’elle évite de les consommer, les habitants dans les zones rurales de Madagascar les considèrent comme de la nourriture facile. De nombreuses personnes dépendent encore de la chasse et de la cueillette pour leur alimentation et ils pourraient mourir s’ils ne savent pas que ces crapauds sont toxiques. De plus, la disparition des grands serpents pourrait augmenter la prolifération des rats. Les rats peuvent dévaster les stocks de nourriture sans oublier une augmentation considérable des foyers de la peste bubonique.

    Le rapport mentionne quelques solutions : Ne rien faire, protéger les sites en priorité, contenir la prolifération dans une superficie de 100 kilomètres carrés et les éradiquer jusqu’au dernier. La dernière option est la meilleure puisqu’elle protégerait la faune et les personnes. Mais les scientifiques estiment que c’est une solution non faisable.

    Il y a déjà 4 millions de crapauds asiatiques à Madagascar et ils sont très forts pour se reproduire. Une femelle peut pondre une moyenne de 20 000 à 40 000 oeufs par an. Seul 1 % de ces oeufs survivent, mais cela fait déjà beaucoup de crapauds. Pour maintenir une population de 4 millions de crapauds, les responsables doivent tuer 1,5 million de crapauds chaque année. Et pour les éradiquer, il faut tuer 2,5 millions de crapauds par an.

    De telles mesures nécessitent des sommes exorbitantes allant de 2 millions à 10 millions de dollars. Et il faudra un bailleur de fonds très riche pour le financer. De plus, c’est juste une bouteille à la mer et on ignore si cette mesure va suffire. On ignore la présence exacte des crapauds sur l’île et leur nombre précis. Il n’y a pas de méthodes faciles pour les trouver et les supprimer. Le pays doit mettre en place des mesures de biosécurité qui pourraient aussi servir contre d’autres espèces envahissantes.

    Mais il n’y a aucune preuve qu’on puisse exterminer ces crapauds à une grande échelle. Dans d’autres pays, les efforts se sont concentrés sur des petites zones. De ce fait, concluent les scientifiques, une éradication n’est plus possible. Et le temps que le gouvernement et les chercheurs réfléchissent à ces problèmes, les crapauds se seront déjà multipliés.

     

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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