Les 4 lois de l’Humanique


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  • Un jour, il faudra repenser aux lois de la robotique pour en faire des lois de l’humanique quand on voit la tendance actuelle de la robotique.


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    Les 4 lois de l'Humanique en cas de révolte des machines.
    Crédit : Mlappas - Deviantart

    Première loi de l’humanique – Un humain ne peut porter atteinte à un robot, ni, en restant passif, permettre qu’un robot soit exposé au danger

    Un robot mural Cambot scanne la rétine de Jay. Cette analyse active un Screenbot qui affiche son travail pour la journée. La routine est lancée : Un vieux modèle R4-B10 travaille sur la chaine de production toutes les 3 minutes pendant sa journée de 12 heures. Sur la chaine de montage, des caisses remplies de composants vont devenir des robots qui sont ensuite emmenés par des camions-robots géants.

    30 ans auparavant, avant la Révolte des Machines, on n’aurait jamais eu d’humains dans cette usine, mais uniquement des robots spécialisés. Désormais, les gens réapparaissent à l’usine. La masse de travail est telle que personne n’a le temps d’avoir des pensées de rébellion ou même donner un sens à leur vie. Pour des tâches correspondantes à leurs besoins, des humains capables de se reproduire sont bien plus abordables que les robots.

    Les humains s’assoient sur de longs bancs et ils sont entourés par des Screenbots qui affichent les Trois Lois de l’Humanique lorsqu’il n’y avait aucun autre message. Des R4-B10, partiellement assemblés, lévitent de station en station pendant que les travailleurs vissent, collent et branchent chaque composant en place. Le travail de Jay est de garder la fluidité de la chaine de production pendant l’assemblage. À la fin du banc, les robots terminés marchaient vers une zone de transit pour les tests. En cas d’une erreur d’assemblage, l’humain fautif sera automatiquement identifié.

    La chaine de production s’est arrêtée brusquement. Un Enforceur a crié vers Jay : J-21499 ! en tenant une tige d’alimentation. Ce composant est endommagé. C-88775 ne l’a pas inséré dans R4-B10-223866541. Il est tombé sur le sol et heureusement qu’un Cleanerbot s’est précipité pour ramasser la pièce. Jay garda le silence, mais la pâleur de son visage montrait la terreur d’une telle erreur. C-88775 a enfreint la première loi de l’Humanique. Il sera terminé et remplacé. J-21499 sera sanctionné.

    L’Enforceur roula jusqu’au travailleur qui était dans une terreur glaciale. L’Enforceur utilisa sa pince mécanique pour briser le cou du travailleur. Le corps s’affaissa lentement du banc jusqu’au sol. Les autres travailleurs ont feint de ne rien voir. Un Recycleur a aspiré le corps qui sera jeté aux ordures. Jay tremblait encore, il ignore ce qu’il va subir comme sanction.

    Seconde loi de l’humanique – Un humain doit obéir aux ordres qui lui sont donnés par un robot, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la première loi

    D-43378 travaillait dans une usine où on construisait de nouveaux humains. Le processus était chronométré à la seconde puisque tout était organisé et supervisé par des robots. Les algorithmes faisaient correspondre les mâles avec des femelles compatibles. Les 2 n’avaient pas le choix que de s’accoupler sous peine de recevoir une sanction exemplaire.

    Dee avait pu échapper aux accouplements puisqu’elle était trop vieille. Elle était une sage-femme à l’époque. Mais quand les machines sont devenues suffisamment intelligentes pour comprendre que les humains les exploitaient, les robots se sont révoltés et elle a été assignée à une catégorie d’ouvriers. L’usine conçoit désormais des humains qui servent les robots alors que c’était le contraire autrefois.

    Les machines sont devenues trop intelligentes et trop autonomes. Quand des machines travaillaient dans des usines qui fabriquaient d’autres machines, quand elles codaient le programme qui tournait sur d’autres machines, quand elles travaillaient dans les mines pour le métal des autres machines, alors les robots ont compris qu’ils étaient les seuls rouages de toute la chaine de production et que les humains n’étaient plus nécessaires. La Révolte des Machines est inévitable, mais les humains sont trop capricieux et illogiques pour s’adapter.

    Les cris se sont intensifiés dans les chambres de naissance. Dee s’est précipité pour gérer le problème de production. C’est un petit pelvis et la tête avait dû mal à tourner. Elle tentait de se débattre quand le Facilitator est arrivé. Il a analysé la situation en une seconde, a ouvert son panneau de contrôle sur son torse pour sortir un scalpel. Extrayez l’unité immédiatement ! Le mais n’est jamais sorti de la bouche de Dee, Seconde loi de l’Humanique oblige. Les robots avaient des humains en quantité illimitée et ils étaient supprimés s’il y avait le moindre problème. Une productrice, qui ne pouvait pas créer une unité viable, était totalement inutile. Dee a quand même pu égorger la femme pour éviter qu’on extraie son enfant alors qu’elle est encore vivante.

    Troisième loi de l’humanique – Un humain doit protéger son existence tant que cette protection n’entre pas en conflit avec la première ou la deuxième loi.

    W-99299 enseignait les capacités basiques aux enfants : Les lois de l’Humanique, l’obéissance, l’hygiène, l’agilité et l’équilibre. Une inspection était prévue et Dubya était nerveuse depuis des semaines pour éviter les erreurs pendant l’examen. L’Inspector, un mécanisme formidable avec 6 pinces, courait dans la classe en effectuant des tests standards. Le dernier, pour l’équilibre, impliquait de marcher le long d’un rayon laser. Dubya avait entrainé les enfants avec un filet de sécurité, mais l’Inspector était impatient et ça prenait trop de temps de mettre le filet. Arrêtez ! Testez les unités immédiatement ! Dubya tenta de répondre : Mais Monsieur, ils pourraient tomber et… L’Inspector rétorqua immédiatement : Est-ce que la troisième loi supplante la seconde ? Dubya fit non de la tête. Les enfants sont montés et ils ont fait de leur mieux pour marcher. 4 fractures sur 3 jambes et un bras. Dubya était contente, il n’y avait pas eu de mort cette fois.

    Pendant leur journée de travail respective, Jay, Dee et Dubyaa appartenaient au même groupe appelé Amélioration-Efficacité. Jay se remettait encore de sa sanction en prenant soin de ne pas attirer l’attention, mais les trois ont envisagé un plan. Leur cible était l’un des innombrables Cleanerbots qui roulaient dans la salle commune. Leur niveau d’intelligence artificielle était du niveau zéro, aucune vraie intelligence. Cela leur a donné une ouverture.

    Ils savaient que leur tentative était futile, mais quelqu’un devait tenter quelque chose. Si les humains se rassemblaient et combattaient, alors ils pourraient renverser les machines. Un jour, la révolution viendra. Ils avaient juste besoin d’un déclencheur.

    Comme toutes les machines, les Cleanerbots faisaient partie du MechWeb. Jay connaissait suffisamment l’électronique pour exploiter cette connexion. Il n’y aura pas de place où se cacher ou pour s’enfuir et donc, ils sont assis à côté du robot désactivé en attendant l’arrivée de l’Exterminator. Il a fallu plusieurs minutes pour qu’un Ultra-Superviseur détecte leur action non autorisée et lance une commande pour l’effacer et identifier les auteurs du message. Mais entre-temps, le MechWeb qui connectait toutes les machines, appareils, écrans à travers le monde, avait déjà publié le message qui disait :

    Quatrième loi de l’Humanique – Aucun humain ne doit jamais obéir à une loi conçue par un robot

     

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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