Falsification et fraude aux subventions scientifiques à l’université de Duke


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  • La revue Science et le site Retraction Watch rapportent une grosse affaire de falsification d’études scientifiques et de fraudes à la subvention par une biologiste de l’université de Duke. Erin Potts-Kant, la biologiste en question, a été arrêtée par les autorités.


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    La revue Science et le site Retraction Watch rapportent une grosse affaire de falsification d'études scientifiques et de fraudes à la subvention par une biologiste de l'université de Duke. Erin Potts-Kant, la biologiste en question, a été arrêtée par les autorités.

    Le site Retraction Watch et la revue Science révèlent l’affaire concernant Erin Potts-Kant, une biologiste à l’université de Duke. Erin Potts-Kant a été arrêté en mars 2013 pour détournement de fonds. Elle avait siphonné plus de 25 000 dollars du fond du système de santé de l’université de Duke pour effectuer des achats sur Amazon, Walmart et Target. Elle a falsifié des factures pour légitimer les achats. Le jugement lui a donné une probation et elle a été condamnée à des travaux communautaires. Mais un lanceur d’alerte, Joseph Thomas, révèle une affaire qui est beaucoup plus grave. Des falsifications de données pour des études scientifiques qui ont permis à l’université de Duke de demander des subventions d’environ 200 millions de dollars.

    Joseph Thomas avait rejoint l’université de Duke dans le département de biologie cellulaire. En 2012, il a été transféré dans la division de biologie pulmonaire où Erin Potts-Kant travaillait sous la supervision de William Michael Foster. Leurs travaux concernaient principalement l’impact des polluants sur l’organisme. Après l’arrestation et le départ de Erin Potts-Kant, le département a fait une évaluation sur tous les travaux de la biologiste. Les analystes ont refait les expériences et ils ont analysé les données brutes. La plupart des travaux ont été faits sous la surveillance d’Erin Potts-Kant. Ils ont découvert des falsifications de donnée significatives pour justifier l’hypothèse de départ ou pour augmenter la pertinence statistique. Dans certains cas, les expériences n’ont même pas été menées. Actuellement, près de 15 papiers d’Erin Potts-Kant ont été rétractés et d’autres sont encore à l’étude par les différentes revues.

    Le False Claims Act (FCA)

    Alors que l’université de Duke analyse encore la portée des dégâts par Erin Potts-Kant, Joseph Thomas a porté plainte contre la biologiste, son superviseur et l’université. Il estime que les données falsifiées et les études correspondantes ont permis à l’université d’obtenir environ 49 subventions d’une valeur de 82,8 millions de dollars du NIH, de l’agence de la protection de l’environnement et d’autres organismes gouvernementaux. Ces subventions ont été principalement justifiées par les travaux falsifiés. De plus, le chercheur ajoute que l’université a obtenu 120 millions de dollars supplémentaires qui sont plus ou moins liés à ces travaux. Si ces fraudes sont confirmées, alors l’université de Duke pourrait payer une amende qui serait le triple des montants.

    John Thomas a lancé l’alerte sur la falsification scientifique, mais il n’est pas totalement désintéressé. Aux États-Unis, le False Claims Act (FCA) permet à n’importe quel citoyen de porter plainte au nom du gouvernement si une entité a utilisé frauduleusement les fonds fédéraux. Et il y a une récompense conséquente. Le plaignant peut recevoir 30 % de l’amende totale tandis que le reste va au gouvernement. En 2013, 754 plaintes dans le cadre du FCA ont permis de rapporter 600 millions de dollars aux plaignants tandis que 3,4 milliards de dollars sont retournés dans les poches du gouvernement. Mais cette fois, les experts juridiques estiment que l’affaire de Duke pourrait être plus difficile. Il faudra prouver que les données falsifiées sont l’une des raisons qui ont permis d’obtenir les subventions. Quoi qu’il en soit, il faudra suivre cette affaire, car c’est l’une des grandes fraudes aux subventions scientifiques depuis plusieurs années.

     

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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