Pourquoi certaines chansons restent-elles scotchées dans votre tête ?


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  • Tout le monde a connu ce phénomène où une chanson reste scotchée dans sa tête. Mais est-ce que certaines chansons sont plus attractives que d’autres ?


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    Tout le monde a connu ce phénomène où une chanson reste scotchée dans sa tête. Mais est-ce que certaines chansons sont plus attractives que d'autres ?

    Une étude menée par le Dr Kelly Jakubowski de l’université de Durham pourrait fournir certaines réponses à ce Pattex musical. On sait qu’il y a des chansons qui reviennent sans cesse dans votre tête. On les connait comme des Airs obsédants (Earworms) ou une imagerie musicale involontaire. Cependant, toutes les chansons n’ont pas les critères d’un air obsédant. La mélodie doit être facile à revenir, elle doit être assez générique et elle doit posséder des répétitions précises pour qu’elle s’incruste dans votre tête.

    Les chansons qui sont des Airs obsédants en puissance sont Bad Romance de Lady Gaga (il suffit qu’on prononce ce titre pour que vous ayez la mélodie en tête), Don’t Stop Believing par Journey et Can’t Get You Out Of My Head de Kylie Minogue. On suppose que les chansons, qui passent le plus à la radio ou dans les tops musicaux, ont plus de probabilités de devenir des airs obsédants. Et cette étude a testé cette idée sur le plan scientifique.

    Pour les artistes et les studios, ce type d’étude peut être une aubaine parce que cela leur donne des pistes pour créer des chansons qui vont rester dans les têtes pendant des mois après leur sortie. Les principaux facteurs incluent un tempo rapide, une mélodie assez commune et des répétitions inhabituelles similaires à celles qu’on peut entendre dans Smoke On The Water par Deep Purple ou dans le refrain de Bad Romance de Lady Gaga.

    L’étude, publiée dans la revue Psychology of Aesthetics, Creativity and the Arts  1 , a été mené par des chercheurs de l’université de Durham, de Londres et de Tubingen en Allemagne. Les résultats montrent que les chansons, qui sont les plus mélodieuses et typiques, ont toutes les chances d’entrer dans votre tête et de ne plus ressortir.

    Dans la musique occidentale, l’un des meilleurs exemples est Twinkle Twinkle Little Star. Dans cette chanson, on a la première phrase qui augmente en intensité et la seconde qui va baisser de manière progressive. Et de nombreuses comptines pour enfant suivent le même pattern afin que les enfants s’en souviennent plus facilement. On a également la chanson Moves Like Jagger par Maroon 5 qui est l’une des principales chansons comme air obsédant qui a été utilisé dans l’étude. Dans le catalogue français, on pourrait citer A la Claire Fontaine, Au clair de la lune ou encore Sur le pont d’Avignon.

    Mais une mélodie douce et commune n’est pas suffisante, car tout se joue sur les répétitions. Cela peut être des notes qui se répètent plus que dans une chanson normale de pop. On peut observer cette structure particulière dans My Sharona de Knack ou In the Mood par Glen Miller. Et il y a aussi une conséquence logique à ce phénomène. Les personnes qui écoutent énormément de la musique vont se retrouver avec pas mal de chansons qui refusent de sortir de leur tête et cela va empirer s’ils écoutent uniquement les tops musicaux.

    Les chercheurs ont demandé les chansons obsédantes les plus fréquentes à 3 000 personnes pour les comparer avec leur base de données. L’objectif était découvrir des chansons qui n’étaient pas considéré officiellement comme des airs obsédants. Et on a une correspondance avec les chansons rapportées par ces personnes et le top des musiques en Angleterre. Mais comme on l’a mentionné, les chansons obsédantes sont limitées au genre populaire tel que la pop, le rock, le rap et le rhythm and blues. En plus de comprendre le phénomène des airs obsédants, cette étude permet de comprendre le fonctionnement des réseaux neuronaux qui sont impliqués dans la perception, les émotions, la mémoire et les réflexions spontanées.

    90 % d’entre nous ont une chanson obsédante dans leur tête au moins une fois par semaine. Et cela se produit principalement lorsque le cerveau est au repos, par exemple, lorsque vous prenez une douche, que vous faites une balade ou que vous faites des tâches de routine. En plus des chansons, on a également les associations d’images, de mots ou même de pensées. Par exemple, on est un peu nostalgique et les comptines d’enfant vont revenir de manière instantanée dans notre tête. Les données pour cette étude ont été collectées de 2010 à 2013. Et on a également une liste des chansons qui sont les plus obsédantes dans cette étude :

    • Bad Romance – Lady Gaga
    • Can’t Get You Out Of My Head – Kylie Minogue
    • Don’t Stop Believing – Journey
    • Somebody That I Used To Know – Gotye
    • Moves Like Jagger – Maroon 5
    • California Gurls – Katy Perry
    • Bohemian Rhapsody – Queen
    • Alejandro – Lady Gaga
    • Poker Face – Lady Gaga

    Pas étonnant que Lady Gaga soit populaire, car elle a compris le pouvoir des chansons obsédantes avant tout le monde. Pour vous débarrasser des airs obsédants, les chercheurs proposent plusieurs conseils. En premier lieu, écoutez la chanson. De nombreuses personnes rapportent que l’air obsédant disparait une fois qu’on a écouté entièrement la chanson. On peut se distraire en écoutant une autre chanson. Dans le monde anglophone, on estime que l’hymne God Save the Queen est le meilleur remède contre les chansons obsédantes. Enfin, il y en a qui pensent qu’il suffit de ne pas y penser et la chanson disparaitra progressivement de votre tête. Mais on peut penser que ces conseils sont insuffisants pour se débarrasser de la musique de Fort Boyard.

    Sources

    1.
    Kelly J. Dissecting an earworm: Melodic features and song popularity predict involuntary musical imagery. Psychology of Aesthetics, Creativity and the Arts. http://www.apa.org/pubs/journals/releases/aca-aca0000090.pdf. Published November 3, 2016. Accessed November 4, 2016.

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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