Actualités scientifiques de la semaine #32


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  • Les actualités scientifiques de la semaine que nous n’avons pas pu traiter du 3 au 8 avril 2017. Toutes les sources sont en anglais.


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    Les actualités scientifiques de la semaine que nous n'avons pas pu traiter du 3 au 8 avril 2017. Toutes les sources sont en anglais.

    Unpaywall vous aide à trouver gratuitement des papiers scientifiques

    Il semble que la tendance de trouver gratuitement des papiers scientifiques a le vent en poupe. Unpaywall est une extension pour navigateur qui vous aide à trouver une version gratuitement accessible d’un papier qui est sous un mur payant. Ce n’est pas “illégal” comme Sci-Hub, car l’extension se base sur des versions du papier qui ont été publiées dans des archives publiques ou mises à la disposition par l’auteur. On a testé et Unpaywall n’est pas aussi performant que Sci-Hub. Le problème est qu’il propose uniquement les papiers qui datent de plusieurs mois ou années. Sci-Hub vous permet parfois d’avoir le papier qui a été publié il y a quelques jours. Unpaywall a été très médiatisé, mais ce sont des petits trous dans les murs payants. Il vaut mieux passer à l’Open Access en intégralité pour ne plus avoir besoin de ces outils.

    La recherche scientifique embrasse l’électronique de bricolage (DIY)

    Des appareils comme Arduino ou le Raspberry Pi intéressent énormément les scientifiques, car ils proposent une bonne puissance de calcul dans un espace très compact. De plus, on peut les adapter selon les besoins et la plupart des composants sont accessibles sur le web et disponibles pour une bouchée de pain. De plus, on n’a pas besoin d’être un ingénieur en électronique pour les construire et cela permet à ce type d’informatique de débarquer dans toutes les disciplines scientifiques.

    Est-ce que les virus géants vont changer l’arbre de la vie ?

    La découverte d’une nouvelle espèce de virus géant, le Klosneuvirus, pourrait changer l’arbre de la vie. Les virus, on ne sait pas trop quoi en faire. Quelle est leur origine et comment les classifier. En 2003, on a découvert le premier virus géant avec le Mimivirus qui suggérait qu’ils pouvaient vivre à l’extérieur d’une cellule hôte. Cela sous-entend qu’ils peuvent vivre de manière autonome comme d’autres organismes bien classifiés dans l’arbre de la vie. On a 2 camps pour la classification des virus. Le premier veut que les virus soient considérés comme un 4e organisme autonome avec les 3 premiers qui sont les bactéries, les eucaryotes et les archées. Cependant, le second camp estime que les virus ont simplement “piqué” le patrimoine génétique de leurs hôtes sur des millions d’années ce qui les permet de se comporter de façon autonome. Et la découverte du Klosneuviruses penche vers la seconde hypothèse, mais les preuves ne sont pas concluantes pour avoir un consensus. Et donc, le débat va faire encore rage sur l’origine et l’évolution des virus, mais ce type de découverte montre que les virus sont bien plus complexes qu’on l’imagine.

    Une initiative pour casser le mur payant des citations des papiers scientifiques

    On a parlé des papiers scientifiques derrière un mur payant, mais la publication scientifique est tellement mal foutue que même les citations de ces papiers sont derrière un autre mur. Aujourd’hui, on a 2 bases de données qui ont le monopole de ces citations qui sont Web of Science et Scopus. Mais une nouvelle approche, l’Initiative for Open Citations (I4OC), a été lancée par la fondation Wikimedia et d’autres partenaires et elle veut publier gratuitement les citations scientifiques. Ces dernières sont très importantes pour corriger les erreurs dans les attributions et si vous êtes un scientifique, vous devez payer pour connaitre les citations de votre propre papier. L’I4OC veut casser ce monopole, mais les 2 bases de données ne vont pas se laisser faire. Il y a de gros mastodontes qui ont accepté tel que Springer, l’éditeur de Nature ou encore Wiley, mais Elsevier, qui possède 30 % des citations, fait la sourde oreille. Normal puisqu’il possède Scopus. Pas envie de laisser filer la poule aux oeufs d’or. Mais cette année, les murs payants de la publication scientifique commencent à se craqueler de partout et c’est vraiment une bonne nouvelle. N’oublions qu’il a fallu le suicide d’Aaron Swartz pour que le public comprenne ce qui se passe dans la publication scientifique.

    La firme 23andMe peut vendre des tests ADN pour 10 maladies

    La FDA a autorisé la firme 23andMe à vendre des tests ADN pour 10 maladies. Dans ces 10 maladies, on a l’Alzheimer et Parkinson. 23andMe est une firme qui possède l’une des bases de données génétiques les plus importantes au monde. Cette autorisation est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle. D’une part, cela permet de faciliter le diagnostic de maladies génétiques parfois rares, mais on va assister à une commercialisation ultra-markétisée des tests ADN pour vous promettre monts et merveilles. Le souci est que tout le monde peut envoyer un échantillon de salive à 23andMe pour déterminer s’il risque une des 240 maladies qui est proposée par les tests de 23andMe. On a déjà des abus avec la médecine personnalisée où des tests, qui coutent la peau des fesses, sont vendus sur le marché sans aucune garantie. Même si 23andMe généralise les tests ADN, il faudra toujours un médecin ou un généticien pour comprendre les résultats.

    Étienne Klein pourrait perdre son poste à l’IHEST

    Du nouveau dans le feuilleton Étienne Klein et les accusations de plagiat. Un décret signé par la ministre Najat Vallaud-Belkacem pourrait mettre fin à son poste de président de l’Institut des Hautes Études pour la Science et la Technologie (IHEST). Mais Étienne Klein a déclaré dans une lettre ouverte qu’il ne va pas démissionner, car il n’est pas coupable de fraudes scientifiques. Étienne Klein est accusé d’avoir plagié plusieurs auteurs dans ses livres de vulgarisation et ses conférences. Klein travaille également au CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives) et les membres du CEA ont déclaré que même s’il y a eu un plagiat, c’était dans le cadre privé, car son travail au CEA est irréprochable.

    Mais Thierry Mandon, Secrétaire d’État chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a demandé à une commission indépendante d’analyser cette affaire. La conclusion de la commission n’est pas encore rendue publique, mais des fuites ont déterminé qu’il n’y avait pas de fraude scientifique, mais qu’Étienne Klein devait quand même quitter l’IHEST pour éviter de nuire à la réputation de l’institut. La commission se déclare également incompétente sur les accusations du plagiat. Le problème est qu’Étienne Klein a surtout été jugé par les médias. On sait qu’en France, il y a une tendance des institutions à pardonner les erreurs, mais il faut que la fraude scientifique soit avérée pour qu’on prenne des sanctions. Étienne Klein est coupable de plagiat dans ses livres, mais pour le moment, son intégrité scientifique reste intacte. Depuis les révélations de cette affaire en novembre 2016, des journaux comme l’Express ou Mediapart se font un malin plaisir de trainer Klein dans la boue. Et la question se pose : Mais qui a donc élu ces médias pour qu’ils deviennent des juges ?

    La recherche du neutrino stérile fait chou blanc

    Depuis des décennies, les scientifiques recherchent un 4e type de neutrino connu comme le neutrino stérile. Il y a plusieurs expériences dans le monde qui tentent de prouver son existence, mais on n’a encore rien trouvé. Il y a eu quelques pistes dans le passé, mais rien de concluant. Ensuite en 2011, des théoriciens ont estimé qu’il y avait moins d’antineutrinos par rapport aux prédictions à côté de réacteurs nucléaires. On a justifié cette réduction par le fait que ces antineutrinos se sont transformés en neutrino stérile. Mais l’explication est beaucoup plus simple, car on a surestimé le nombre d’antineutrinos à cause d’une erreur de compréhension dans le processus de fission nucléaire de l’un des composants. Aujourd’hui, le faisceau de preuves penche plus vers l’inexistence du neutrino stérile, mais rien n’est jamais absolu en science.

    Pourquoi ne sommes-nous pas des cannibales ?

    Est-ce que vous serez prêt à manger de la viande humaine ? Dans la plupart des sociétés modernes, cette idée est rejetée de manière quasi viscérale. Mais une hypothèse suggère une explication beaucoup plus pragmatique de ce rejet, car les humains ne sont pas assez nourrissants. Cette étude a analysé le nombre de calories qu’on pouvait obtenir si on mangeait un adulte humain. En moyenne, un adulte moyen contient 125 000 calories de graisses et de protéines et c’est suffisant pour les besoins calorifiques pour 60 personnes. La graisse d’un corps humain donne environ 49 000 calories. Et ce sont des calories trop faibles pour notre pitance quotidienne. En comparaison, un mammouth donnait 3,6 millions de calories, un rhinocéros laineux donnait 1,2 million de calories et un Auroch nous rassasiait à hauteur de 960 000 calories. Cela explique pourquoi nous ne mangeons pas nos semblables, mais le cannibalisme a existé dans la plupart des sociétés humaines, mais uniquement pour des raisons de rituels. Après, s’il y a un manque cruel de ressources, alors le corps humain devient une nourriture comme une autre.

    Est-ce que les loups deviennent des chiens ?

    Ça sent pas bon. Une étude suggère que les loups sont tellement habitués à la nourriture produite par les humains qu’on pourrait les considérer comme une espèce domestique comme les chiens. En général, les loups chassent et mangent les proies dans la nature. Mais depuis plusieurs décennies, les loups consomment de plus en plus la nourriture telle que le bétail ou les déchets. L’étude estime que 32 % des loups gris dans le monde se base sur un régime alimentaire produit par les humains. L’étude est controversée, car cela sous-entend que le régime alimentaire peut changer l’évolution d’une espèce. Mais on a déjà des exemples avec des lions asiatiques qui ont été tellement habitués au bétail et aux déchets qu’on peut s’approcher d’eux sans aucune crainte et qu’ils deviennent même des attractions touristiques. En Israël, les renards vivent plus longtemps grâce aux déchets humains. Mais cette domestication des loups peut avoir des conséquences désastreuses. Si le loup devient de moins en moins sauvage, alors il devient une cible plus facile pour les chasseurs. De plus, les éleveurs ne vont pas apprécier ce nouveau prédateur. Encore une preuve de l’empreinte humaine sur l’environnement même si d’autres chercheurs restent assez sceptiques sur ces résultats.

    Une découverte d’un plombage dentaire qui date de 13 000 ans

    Il y a 13 000 ans, nos ancêtres pratiquaient déjà l’amalgame dentaire (le plombage). Et heureusement que vous ne viviez pas à cette époque, car les mecs plombaient les dents avec du bitume ! C’est la découverte la plus ancienne de cette pratique et cela suggère que nos ancêtres avaient des connaissances médicales suffisantes pour traiter les problèmes de dent. Ce n’est pas étonnant qu’on ait toujours peur d’aller chez le dentiste, car ils nous font frémir depuis des milliers d’années. En plus du bitume, le plombage contient également un mélange de cheveux et de plantes.

    Un revêtement en diamant pour protéger l’écran de nos Smartphones ?

    L’entreprise AKHAN Semiconductor veut utiliser un revêtement en diamant pour créer des écrans super résistants de Smartphone. Les premiers écrans seraient disponibles dès la fin de l’année et un revêtement en diamant implique que l’écran résisterait bien mieux aux rayures et aux chocs. Mais attention aux annonces marketing, car le diamant n’est pas si solide et qu’une pression au bon endroit peut casser la structure. Tout dépend comment on va le créer, car il est évident qu’on va utiliser des diamants synthétiques. Mais on peut parier que les gens vont acheter en étant piégés simplement par l’expression “Revêtement de diamant”.

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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