Le champ magnétique de la Lune a duré plus longtemps que prévu


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  • Une étude suggère que le champ magnétique de la Lune a duré 1 milliard d’années de plus que prévu. Cela offre des pistes sur l’habitabilité des exoplanètes.


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    La roche lunaire de la mission Apollo 15 qui a donné une nouvelle datation du champ magnétique de la lune - Crédit : NASA

    Le champ magnétique de la lune a duré de 1 milliard à 2,5 milliards d’années plus longtemps que prévu. C’est une découverte avec des implications importantes pour l’habitabilité sur d’autres lunes et planètes à travers l’univers. Le champ magnétique de la Terre est un bouclier qui nous protège contre les particules dangereuses du vent solaire et des rayonnements ionisants de sorte que les champs magnétiques jouent un rôle essentiel dans l’habitabilité des planètes et éventuellement des lunes selon Sonia Tikoo, auteure principale d’une étude publiée dans Science Advances et professeure adjointe au département de sciences terrestres et planétaires de Rutgers.

    Sans ce bouclier, nous serions bombardés par plus de rayonnements et nous aurions beaucoup plus des mutations et on ignore comment la vie réagirait dans ce type d’environnement instable selon Tikoo. Dans leur étude, les chercheurs ont réussi à chauffer une roche lunaire apportée à la Terre lors d’une mission spatiale Apollo pour retrouver une intensité précise pour le champ magnétique lunaire selon la chercheuse. Les noyaux énergétiques des planètes et des lunes produisent des champs magnétiques et les roches peuvent enregistrer les champs magnétiques auxquels ils ont été exposés.

    Tikoo a réanalysé une roche de lune recueillie par l’équipage d’Apollo 15 le 1er août 1971 sur le bord sud du cratère Dune à l’est de Mare Imbrium. La petite roche, partiellement revêtue de verre fondu, s’est probablement formée lors d’un impact de météorite sur la surface lunaire. Tikoo a utilisé un magnétomètre de roche pour analyser la roche lunaire. Ce dispositif mesure la force et la direction des champs magnétiques dans les roches. Elle a démagnétisé lentement la roche pour révéler sa magnétisation originale en la chauffant à 780 degrés Celsisus dans une chambre à atmosphère contrôlée pour éviter que la chaleur modifie la roche.

    Les chercheurs estiment que le champ magnétique de la lune a diminué d’environ 90 % par rapport à son point culminant il y a 3,56 milliards d’années. À cette époque, le champ magnétique de la lune était à peu près le même que celui de la Terre aujourd’hui, soit une moyenne d’environ 50 microteslas. Le microtesla est une mesure de magnétisme. La roche lunaire testée, qui date d’environ 1 milliard à 2,5 milliards d’années, a enregistré 5 microteslas. Actuellement, la lune n’a plus de champ magnétique généré par son noyau et les scientifiques ne savent pas quand ce noyau s’est “éteint”.

    Nous ne pensons pas que les petits corps célestes pourraient générer des champs magnétiques pendant très longtemps, car ils ont des noyaux plus petits qui refroidiront rapidement et se cristalliseront au début de leur vie selon la chercheuse. Étant donné que le taux de cristallisation dépend de la composition du noyau, notre constat peut remettre en question la composition du noyau lunaire. Il est principalement constitué de fer, mais il faut y mélanger également le soufre, le carbone ou un autre élément.

    Quand le champ magnétique d’une planète disparait, les particules ionisantes de son étoile peuvent entraîner la perte de son eau pendant des centaines de millions d’années selon Tikoo. C’est une question cruciale en termes d’habitabilité en ajoutant que Mars avait déjà beaucoup d’eau, mais qu’il l’a perdu quand son champ magnétique est mort il y a environ 4 milliards d’années. Chaque fois que nous regardons les exoplanètes ou des exolunes qui pourraient être dans la zone habitable, nous pouvons considérer le champ magnétique comme un acteur important dans l’habitabilité selon la chercheuse.

    Source : Science Advances (http://dx.doi.org/10.1126/sciadv.1700207)

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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