Trop de “Spin” dans les études scientifiques biomédicales


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  • Une revue systématique des papiers scientifiques biomédicaux révèle une apparition du “Spin” dans 26 % des cas et cela peut augmenter à 84 % pour des essais non randomisés. Le Spin est un terme dans la publication scientifique qui indique une présentation ou une interprétation biaisée pour faire croire que les résultats d’une étude sont plus favorables.


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    Une revue systématique des papiers scientifiques biomédicaux révèle une apparition du "Spin" dans 26 % des cas et cela peut augmenter à 84 % pour des essais non randomisés. Le Spin est un terme dans la publication scientifique qui indique une présentation ou une interprétation biaisée pour faire croire que les résultats d'une étude sont plus favorables.
    Crédit : Shutterstock

    Plus d’un quart des papiers scientifiques biomédicaux peuvent utiliser des pratiques, qui faussent l’interprétation des résultats ou induisent les lecteurs en erreur, de sorte que les résultats soient plus favorables suggère une nouvelle étude publiée dans PLOS Biology.1

    Les chercheurs Kellia Chiu, Quinn Grundy et Lisa Bero de l’Université de Sydney et de la Faculty of Pharmacy ont procédé à une revue systématique de 35 études universitaires publiées qui avaient précédemment analysé le spin dans les papiers scientifiques biomédicaux. Le Spin est un terme dans la publication scientifique qu’on peut résumer par la “hype de la science” ou le fait d’exagérer considérablement les résultats positifs d’une étude au détriment des effets négatifs. On peut la considérer comme une variante de l’effet tiroir qui est de présenter uniquement un effet positif, mais le Spin est beaucoup utilisé pour désigner les pratiques abusives dans les essais cliniques.

    Leurs résultats suggèrent que plus de 26 % des papiers identifiés comme des revues systématiques ou des méta-analyses ont du Spin. Ce chiffre s’est élevé à 84 % dans les papiers faisant état de tests non randomisés.

    Même si le spin a été défini de manière variable dans les 35 études, les chercheurs ont identifié différents types de Sping tels que :

    • Des affirmations inappropriées concernant les résultats statistiquement non significatifs.
    • Des recommandations inappropriées pour la pratique clinique qui n’a pas été soutenue par les résultats de l’étude.
    • Attribution d’une causalité alors qu’il n’y en avait aucune.
    • La sélection des résultats tels que le fait de souligner uniquement les résultats statistiquement significatifs ou des sous-ensembles de données dans les conclusions.
    • Présenter les données de manière trop favorable. Par exemple, des résumés trop optimistes ou la description de l’étude de façon trompeuse et la déclaration insuffisante des événements indésirables.

    Sur les 35 études examinées, 19 ont été analysés pour déterminer si des facteurs particuliers (par exemple, les conflits d’intérêts ou le financement) étaient associés à la présence de spin, mais les facteurs ont été considérés comme étant trop variés et non associés pour tirer des conclusions.

    La plupart des facteurs ont également porté sur les caractéristiques des scientifiques, des revues ou des études individuelles plutôt que des problèmes plus larges dans le secteur selon la professeure Lisa Bero, co-auteure de l’étude. On doit encore analyser la contribution des incitations à la recherche et des structures de récompense financières et celles sur la réputation. Ainsi, on doit déterminer si ces incitations contribuent à des résultats uniquement positifs.

    Nous constatons un besoin urgent de recherches supplémentaires pour déterminer les facteurs institutionnels ou culturels qui pourraient contribuer à une telle prévalence de spin dans la littérature scientifique et pour mieux comprendre l’impact potentiel du spin sur la recherche, la pratique clinique et la politique.

    Les chercheurs, les évaluateurs par les pairs et les éditeurs ont la responsabilité de rester vigilants concernant le spin selon Kellia Chiu, l’auteure principale. La communauté scientifique bénéficiera du développement d’outils qui nous aideront à identifier efficacement les retombées et à assurer une représentation précise et impartiale et une interprétation des résultats selon Chiu. La publication des données avec des interprétations multiples provenant de plusieurs chercheurs permet d’être transparent sur l’apparition du spin.

    Sources

    1.
    “Spin” in published biomedical literature: A methodological systematic review. PLOS Biology. http://dx.doi.org/10.1371/journal.pbio.2002173. Accessed September 11, 2017.

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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