Conséquence d’une attaque nucléaire pour l’agresseur


  • FrançaisFrançais

  • Dans une étude assez inhabituelle, mais intéressante, des chercheurs mesurent l’impact d’une attaque nucléaire pour le pays qui lance l’attaque. Même si la cible ou d’autres pays ne ripostent pas, les conséquences environnementales seraient désastreuses avec l’automne nucléaire qui pourrait devenir un hiver nucléaire.


    Suivez-nous sur notre page Facebook et notre canal Telegram

    Dans une étude assez inhabituelle, mais intéressante, des chercheurs mesurent l'impact d'une attaque nucléaire pour le pays qui lance l'attaque. Même si la cible ou d'autres pays ne ripostent pas, les conséquences environnementales seraient désastreuses avec l'automne nucléaire qui pourrait devenir un hiver nucléaire.

    100. C’est le nombre pragmatique d’armes nucléaires que doit posséder un pays afin d’éviter un déséquilibre selon des chercheurs. Pour mettre ce chiffre en perspective, les États-Unis et la Russie ont chacun des milliers d’armes nucléaires. Les deux pays adoptent le concept de la dissuasion nucléaire en estimant que plus la puissance de feu est intimidante et plus cela incite les autres pays à réfléchir à deux fois avant de déclarer la guerre.

    100 armes nucléaires par pays

    Si un pays possède plus de 100 armes nucléaires, alors l’effet de dissuasion est neutralisé, car le pays, qui lance l’attaque, aurait autant à perdre que celui qui subit l’attaque selon Joshua Pearce, professeur à la Michigan Technological University et David Denkenberger, professeur adjoint à la Tennessee State University, ont coécrit un papier publié dans la revue Safety.

    Pearce et Denkenberger ont examiné les conséquences physiques négatives directes de l’utilisation des armes nucléaires pour le pays qui lance l’attaque et ces conséquences incluent des effets tels que la famine et la perturbation de la chaîne d’approvisionnement mondiale couplée à une limite de sécurité pragmatique nationale avec le coût de maintenir un arsenal étendu.

    Pour résumer : Une nation désireuse d’utiliser son armement nucléaire contre un autre doit déterminer si elle a la capacité de survivre aux problèmes de sa propre fabrication.

    Il existe 9 pays dotés d’armes nucléaires : les États-Unis, la Russie, le Royaume-Uni, la France, la Chine, l’Inde, le Pakistan, Israël et la Corée du Nord. Il y a environ 15 000 armes nucléaires dans le monde. Avec 100 armes nucléaires par pays, vous obtenez toujours la dissuasion nucléaire, mais vous évitez le retour de bâton probable de l’automne nucléaire qui tuerait votre propre peuple selon Pearce. Les dépenses de défense après le 11 septembre montrent que nous nous soucions de protéger les Américains. Si nous utilisons 1 000 ogives nucléaires contre un ennemi et que personne ne riposte, alors les victimes parmi les Américains seront 50 fois plus importantes que celles du 11 septembre à cause des dommages de nos propres armes.

    Pearce note que c’est la première étude à démontrer quantitativement le danger de l’utilisation des armes nucléaires même pour la nation qui lancerait une telle attaque.

    Les dommages de l’agression nucléaire

    Dans le papier, Pearce et Denkenberger écrivent : Aucun pays ne devrait avoir plus d’armes nucléaires que ce qui est nécessaire pour des niveaux inacceptables de retour environnemental sur le pays qui utiliserait ce type d’armes. Les conséquences environnementales négatives comprennent une chute importante de la température mondiale à cause de la suie provenant des explosions nucléaires empêchant la lumière du soleil d’atteindre la surface de la Terre, une diminution des précipitations, une baisse de la production alimentaire due à la lumière solaire bloquée et moins d’humidité, une atmosphère très endommagée et des chaînes d’approvisionnement qui ne fonctionnent pas.

    Cette analyse représente une grave sous-estimation du nombre d’Américains qui mourraient des conséquences négatives selon Pearce. Nous supposons un rationnement sévère, qui est le meilleur moyen de maintenir le plus grand nombre de personnes en vie en cas de pénurie alimentaire.

    Et je ne pense pas que le rationnement serait la principale cause des morts, car il y aurait beaucoup plus de victimes dans la violence interne dans les différentes villes. En évaluant les chiffres, Pearce et Denkenberger ont examiné le potentiel de menace d’un arsenal de 7 000 armes, d’un arsenal de 1 000 armes et d’un arsenal de 100 armes.

    Reprenant un scénario hypothétique, les chercheurs expliquent que si les États-Unis utilisaient 100 armes nucléaires contre les villes les plus peuplées de Chine, les explosions initiales tueraient probablement plus de 30 millions de personnes. Cela tuerait une fraction plus élevée de la population que les pandémies les plus graves en fournissant une dissuasion suffisante pour empêcher une autre nation de riposter. La lumière du soleil diminuerait de 10 à 20 % et les précipitations seraient réduites de 19 %.

    La possibilité d’un hiver nucléaire

    Pearce et Denkenberger, sur la base de travaux antérieurs, ont construit un modèle du matériau combustible dans les villes pour déterminer ce qui serait vaporisé pendant l’attaque avec la quantité de cette fumée qui s’échapperait dans la haute atmosphère. Ensuite, ils ont utilisé le résultat des simulations climatiques et des récoltes pour prédire l’impact sur l’approvisionnement alimentaire. Ils l’ont ensuite combiné avec le stockage des aliments pour prédire le nombre de personnes qui mourraient de faim.

    Les pertes agricoles dues à l’automne nucléaire seraient de l’ordre de 10 à 20 % ce qui suffirait à provoquer des pénuries alimentaires généralisées dans les pays riches et une famine massive dans les pays les plus pauvres.

    La famine pourrait résulter du fait que les armes nucléaires feraient brûler les villes en éjectant la fumée dans la haute atmosphère et en bloquant la lumière du soleil pendant des années. Cela pourrait entraîner une baisse des précipitations et des températures plus basses ce qui pourrait provoquer un temps hivernal en été, connu comme l’hiver nucléaire. L’automne nucléaire est une réduction moins importante de la lumière du soleil, mais qui suffirait pour que des millions de personnes meurent de faim.

    Il est clair que même 100 armes nucléaires sont plus que suffisantes pour remodeler radicalement le monde et Pearce et Denkenberger soutiennent que c’est également plus que suffisant pour dissuader d’autres pays. Le maintien d’un nombre supérieur à ce chiffre, selon les auteurs, n’est pas seulement contraire à l’intérêt supérieur d’une nation de protéger son peuple, mais coûte des dépenses exorbitantes et inutiles.

    Les recommandations politiques

    En plus d’une réduction importante de l’arsenal, Pearce et Denkenberger font d’autres recommandations politiques. Ils soutiennent que le ministère de la Défense devrait prolonger sa modélisation des catastrophes nucléaires après l’explosion initiale pour inclure les décès potentiels causés par l’automne nucléaire.

    Selon Denkenberger : Le gouvernement américain devrait fortement mettre l’accent sur la production d’aliments de substitution pour les survivants en cas de guerre nucléaire. Avec la coupure des chaînes d’approvisionnement, tous les aliments consommés par les Américains devront provenir des frontières nationales.

    Il n’est pas rationnel de dépenser des milliards de dollars pour maintenir un arsenal nucléaire qui déstabiliserait votre pays s’il était utilisé selon Pearce. Et d’autres pays seraient dans un état bien pire. Même s’ils ont tiré relativement peu d’armes nucléaires et qu’ils n’ont jamais été attaqués par ces armes, la Corée du Nord ou Israël commettrait un suicide national s’ils osaient le faire.

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

    Pour me contacter personnellement :

    Laisser un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *