Nous purgeons nos gènes de Néandertal grâce à la sélection naturelle


  • FrançaisFrançais

  • On sait que les humains et les Néandertals se sont accouplés et que nous avons certains de leurs gènes. Mais une nouvelle recherche suggère que nous purgeons progressivement ces gènes grâce à la sélection naturelle.


    Suivez-nous sur notre page Facebook et notre canal Telegram

    On sait que les humains et les Néandertals se sont accouplés et que nous avons certains de leurs gènes. Mais une nouvelle recherche suggère que nous purgeons progressivement ces gènes grâce à la sélection naturelle.

    Les Néandertals ont disparu il y a environ 30 000 ans, mais ils vivent un peu en nous sous la forme de séquences d’ADN dans le génome humain. Une nouvelle étude par des généticiens de l’université de Californie montre que les traces des Néandertals sont progressivement supprimées par la sélection naturelle.

    Notre proportion de gènes de Néandertal est très faible, mais on sait qu’ils sont présents chez une majorité de populations selon Graham Coop de l’université de Californie et auteur senior du papier.1 Cette sélection est une conséquence de l’accouplement d’une petite population de Néandertals avec une population humaine beaucoup plus grande. Les Néandertals se sont séparé de nos ancêtres africains il y a 500 000 ans et ils ont vécu en Europe et en Asie Centrale. Les découvertes archéologiques montrent qu’ils avaient une culture sophistiquée. Et grâce aux échantillons d’ADN provenant de plusieurs fossiles, on peut identifier ces gènes qui sont dans notre génome.

    Quand les humains modernes ont quitté l’Afrique, il y a de 50 000 à 80 000 ans pour se propager en Europe et en Asie, ils se sont croisés avec les Néandertals.2 Les premiers hybrides avaient une répartition de 50/50 des gènes entre les 2 espèces. Ces hybrides ont pu s’accoupler à leur tour avec d’autres humains, Néandertals ou même d’autres hybrides. Aujourd’hui, l’ADN du Néandertal représente quelques pourcentages du génome chez les peuples avec une ascendance européenne, il est plus fréquent chez les peuples avec une descendance asiatique de l’est et cet ADN du Néandertal est quasiment absent chez les personnes d’ascendance africaine.

    Par la suite, une hypothèse suggérait que les Néandertals sont devenus génétiquement incompatibles avec les humains modernes et donc, leurs hybrides n’étaient pas adaptés en termes évolutionnaires. Le résultat est que ces hybrides n’ont pas réussi à se développer ou qu’ils étaient stériles. Mais les chercheurs ont trouvé quelque chose de différent. Au lieu d’avoir une sélection forte contre quelques gènes du Néandertal, ils ont trouvé une sélection plus faible, mais beaucoup plus étendue contre de nombreuses séquences ADN du Néandertal dans notre génome. Cela signifie que la sélection naturelle est en train de supprimer lentement, mais surement cet héritage du Néandertal.

    Les chercheurs estiment que c’est cohérent avec un accouplement impliquant une petite population de Néandertal avec une grande population humaine. Dans cette configuration, les variantes génétiques peuvent persister même si elles sont nocives. Mais quand ces gènes sont mélangés avec une population différente plus grande, alors la sélection naturelle va s’en débarrasser. Et on sait que les humains modernes ont été plus nombreux et la preuve est de voir l’efficacité de cette sélection naturelle pour réduire les gènes du Néandertal. Cela explique aussi la faible quantité des gènes de Néandertal dans notre génome selon les chercheurs. S’il y avait plus de Néandertals, alors on aurait eu un mélange de gènes qui aurait été plus équilibré.

    Sources

    1.
    Juric I, Aeschbacher S, Coop G. The Strength of Selection against Neanderthal Introgression. Reich D, éd. PLOS Genetics. 2016;12(11):e1006340. doi: 10.1371/journal.pgen.1006340
    2.
    Green R, Krause J, Briggs A, et al. A draft sequence of the Neandertal genome. Science. 2010;328(5979):710-722. [PubMed]

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

    Pour me contacter personnellement :

    1 réponse

    1. belart dit :

      Nous “purgeons” !!!!! ou nous perdons des gènes ????

    Laisser un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *