GJ 436b, une comète ? Non, une planète


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    En utilisant le télescope spatial Hubble, les astronomes ont découvert un immense nuage d’hydrogène qui a été baptisé « The Behemoth » qui s’échappait d’une planète en orbite autour d’une étoile. Ce nuage qui ressemble à la queue d’une comète est 50 fois plus grand que l’étoile de ce système. Et l’hydrogène s’évapore d’une planète chaude de la taille de Neptune à cause de la radiation extrême de l’étoile. On n’avait jamais vu un phénomène aussi gigantesque sur une exoplanète. Et quand on regarde la taille minimale de cette planète, on peut avoir des indices comment de Super Terres, qui sont des versions plus grandes de notre Terre, se sont formées autour des autres étoiles via l’évaporation de leurs couches supérieures d’hydrogène.

    Un nuage d’hydrogène qui est uniquement visible aux ultraviolets

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    David Ehrenreich, l’auteur de l’étude de l’Observatoire de l’université de Genève : Ce nuage est vraiment spectaculaire, mais l’évaporation ne menace pas encore la planète pour le moment. Mais nous savons que l’étoile, qui est une naine rouge, était beaucoup plus active alors qu’aujourd’hui, elle a perdu de son intensité. Cela signifie que l’évaporation de cette planète était beaucoup plus rapide dans les 5 premiers milliards d’années de son existence. On estime que cette planète a perdu 10 % de son atmosphère. La planète a été nommée GJ 436b et on la considère comme une Neptune chaude à cause de sa taille même si elle est plus proche de son étoile que la Neptune de notre système solaire. Même si l’atmosphère de cette planète ne va pas s’évaporer entièrement pour devenir une pure planète rocheuse, elle explique l’existence des prétendues Super-terres qui ont une température très élevée et qui sont proches de leurs étoiles. Ces mondes rocheux ont été découverts par le vaisseau CoRot (Convection Rotation and Planetary Transits) dont le programme est dirigé par la CNES, l’ESA, d’autres agences spatiales internationales et le télescope Kepler qui appartient à la NASA. Les Super-terres chaudes peuvent être les restes de planètes plus massives qui ont complètement perdu leurs atmosphères gazeuses avec le même type d’évaporation.

    Étant donné que l’atmosphère de la Terre bloque la plupart des rayons ultra-violets, les astronomes ont besoin du télescope spatial Hubble et sa capacité pour détecter les ultraviolets afin de trouver des nuages comme The Behemoth. Selon Ehrenreich : Vous ne pouvez pas voir ce nuage avec la vision normale de Hubble, car il faut activer sa vision infrarouge pour le découvrir. Et c’est un sacré choc de voir cette transformation, car la planète se transforme en une chose monstrueuse. Et étant donné que l’orbite de la planète est proche de notre point de vue depuis la Terre, on peut la voir quand elle passe en face de son étoile. Les astronomes ont également vu l’étoile qui a été éclipsée par le nuage d’hydrogène The Behemot qui entoure la planète. Ehrenreich et son équipe estiment que ce gigantesque nuage de gaz peut exister autour de cette planète, car il ne se réchauffe pas assez rapidement à cause de l’intensité en baisse de la naine rouge. Cela permet au nuage de rester pendant un certain temps avant de s’évaporer.

    Les possibilités d’une évaporation similaire sur notre Terre

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    Une telle évaporation a pu se produire dans notre système solaire lorsque la Terre avait une atmosphère riche en hydrogène qui s’est dissipée il y a 100 à 500 millions d’années. Et si c’est le cas, notre Terre aurait également pu avoir une queue semblable à une comète. Et cela risque de se reproduire lorsque la Terre arrivera en fin de vie, notamment quand notre soleil deviendra une géante rouge qui brulera le reste de notre atmosphère. La planète GJ 436b est très proche de son étoile à environ 4,8 millions de kilomètres et son orbite est l’équivalent de 2,6 jours sur terre. En comparaison, la terre est à 148,8 millions de kilomètres du soleil et son orbite est de 365,24 jours. Cette exoplanète date de 6 milliards d’années, mais c’est juste une supposition, car certains estiment qu’elle pourrait avoir le double. Sa masse est 23 fois plus importante que la Terre et elle est distante de 30 années-lumières de notre Terre. Ainsi, GJ 436b est la planète extrasolaire qui est la plus proche de nous. La découverte du The Behemoth va révolutionner l’identification d’atmosphères sur des planètes comme Neptune et des Super-Terres avec des observations ultraviolets. Dans les prochaines années, Ehrenreich espère que les astronomes vont trouver des milliers de ce type de planète.

    La technique d’ultraviolet qui a été utilisée permettra aussi de découvrir la signature des océans qui s’évaporent sur des petites planètes comme la Terre. C’est un sacré défi pour les astronomes de voir l’évaporation d’eau sur ces mondes à cause de leur faible présence dans l’atmosphère et qu’elle passe inaperçue dans les télescopes. Toutefois, quand les molécules d’eau sont séparées en oxygène et en hydrogène à cause de la radiation stellaire, les atomes légers d’hydrogène peuvent s’échapper de la planète. Et si des scientifiques peuvent détecter cet hydrogène qui s’évapore d’une planète qui est plus tempérée et moins massive que GJ 436b, alors il y a de bonnes chances qu’il y a un océan sur cette planète.

     

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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