GJ436, l’exoplanète qui ne tournait pas rond


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  • Les chercheurs rapportent des observations intéressantes sur l’exoplanète GJ436. En premier lieu, c’est un système planétaire totalement inversé (avec une rotation au niveau des poles). Et les calculs montrent l’existence d’une autre exoplanète dans ce système. GJ436 est très étrange, car on l’a surnommé comme la planète chevelue, car elle s’évapore comme une comète à cause de son énorme nuage de gaz.


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    Les chercheurs rapportent des observations intéressantes sur l'exoplanète GJ436. En premier lieu, c'est un système planétaire totalement inversé (avec une rotation au niveau des poles). Et les calculs montrent l'existence d'une autre exoplanète dans ce système. GJ436 est très étrange, car on l'a surnommé comme la planète chevelue, car elle s'évapore comme une comète à cause de son énorme nuage de gaz.
    Crédit : Denis Bajram

    Dans l’imaginaire collectif, les planètes d’un système solaire tournent toutes autour de leur étoile dans le même plan qui est aussi le plan équatorial de l’étoile. L’étoile tourne également et son axe de rotation est aligné avec les axes de rotation des orbites planétaires en donnant l’impression d’un système bien ordonné. Mais la nature est capricieuse, comme vient de le découvrir une équipe internationale menée par des chercheurs de l’Université de Genève (UNIGE), en Suisse. Ils ont détecté un système planétaire renversé. Cette découverte est publiée dans la revue Nature.1

    GJ436, l’exoplanète chevelue

    GJ436 est une étoile qui a déjà fait couler beaucoup d’encre, car elle héberge une planète surnommée la planète chevelue, car elle s’évapore comme une comète. Dans cette étude, des chercheurs de l’UNIGE ont montré qu’en plus de son énorme nuage de gaz, la planète GJ436b a également une orbite très spéciale. Elle est polaire. Au lieu de tourner dans le plan équatorial de l’étoile, la planète passe presque au-dessus des pôles stellaires.

    L’inclinaison orbitale de cette planète, aussi grande que quatre fois la Terre, est la dernière pièce d’un puzzle qui a dérouté les astronomes pendant 10 ans. Contrairement aux planètes du système solaire dont les orbites forment presque des cercles parfaits, celle de GJ436 forme une ellipse fortement excentrique, c’est-à-dire que sa distance à l’étoile varie le long de son orbite. Cette planète est sous l’influence d’énormes forces marémotrices, car elle est incroyablement proche de son étoile à peine 3 % de la distance Terre-Soleil selon Vincent Bourrier, chercheur au Département d’Astronomie de la Faculté des Sciences de l’UNIGE et premier auteur de l’étude. L’étoile est une naine rouge dont la durée de vie est très longue et ses forces de marée auraient dû circuler depuis l’orbite de la planète, mais ce n’est pas le cas.

    L’histoire de chaque planète est écrite dans son orbite

    Les architectures orbitales des systèmes planétaires sont des enregistrements fossiles qui nous disent comment ils se sont formés et ont évolué. Une planète, perturbée par le passage d’une étoile voisine ou par la présence d’autres planètes massives dans le système, la gardera dans son orbite. Même si nous avons déjà vu des orbites planétaires mal alignées, nous ne comprenons pas nécessairement leur origine, d’autant plus que c’est la première fois que nous mesurons l’architecture d’un système planétaire autour d’une naine rouge selon Christophe Lovis, chercheur et co-auteur de l’étude. L’existence d’une planète perturbatrice inconnue, plus massive et plus lointaine expliquerait pourquoi GJ436b n’est pas sur une orbite circulaire. Si c’est vrai, alors nos calculs indiquent que non seulement la planète ne se déplacerait pas autour de l’étoile comme nous le supposions depuis 10 ans, mais il faudrait aussi que ce soit sur une orbite fortement inclinée et c’est exactement ce que nous venons de mesurer selon Hervé Beust qui a fait les calculs orbitaux.

    Ces mêmes calculs prédisent également que la planète n’a pas toujours été si proche de son étoile. Ainsi, la planète n’était pas chevelue dans le passé, mais elle aurait été poussée vers l’étoile par la gravité d’un compagnon encore non détecté. Pour Vincent Bourrier, la chasse continue. Notre prochain objectif est d’identifier la planète mystérieuse qui a bouleversé ce système planétaire.

    Sources

    1.
    Nature. Nature. http://dx.doi.org//10.1038/nature24677. Accessed December 18, 2017.

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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