Les bonobos n’aiment pas les bons samaritains


  • FrançaisFrançais

  • Une étude sur les bonobos montre des résultats étranges. Les bonobos préfèrent les individus qui sont méchants alors que les humains privilégient les bons samaritains. La principale raison est d’avoir des alliés suffisamment puissants de son côté pour les bonobos tandis que pour les humains, la coopération mutuelle est essentielle pour travailler ensemble à grande échelle.


    Suivez-nous sur notre page Facebook et notre canal Telegram

    Une étude sur les bonobos montre des résultats étranges. Les bonobos préfèrent les individus qui sont méchants alors que les humains privilégient les bons samaritains. La principale raison est d'avoir des alliés suffisamment puissants de son côté pour les bonobos tandis que pour les humains, la coopération mutuelle est essentielle pour travailler ensemble à grande échelle.
    Crédit : Christopher Krupenye, Duke University.

    Ne faites jamais confiance à quelqu’un qui est impoli envers un serveur selon une croyance populaire. Car pour la plupart des gens, le fait de mal agir est un signe très négatif. Mais si les humains préfèrent généralement les bons samaritains, une étude de l’Université Duke révèle que les bonobos sont plus attirés par les individus méchants. Les chercheurs ont été surpris par les résultats parce que ces singes africains, nos plus proches parents dans le règne animal avec les chimpanzés, se sont montrés moins agressifs que les chimpanzés.

    Chez le Bonobo, le bon samaritain est à éviter

    Les résultats soutiennent l’idée qu’une tendance à éviter les individus qui maltraitent les autres est l’une des choses qui différencient les humains des autres espèces. Même les nourrissons dès l’âge de 3 mois montrent qu’ils sont capables de distinguer les gentils et les méchants et ils préfèrent interagir avec les gens qui aident les autres plutôt que ceux qui sont méchants d’après des études antérieures.

    Pour déterminer si les bonobos partagent le même parti pris social, Brian Hare, professeur adjoint d’anthropologie évolutionniste à Duke et un étudiant au doctorat, Christopher Krupenye, ont étudié les bonobos adultes au Sanctuaire Lola ya Bonobo en République démocratique du Congo. Dans une série d’essais, ils ont montré 24 vidéos animées à des bonobos avec les personnages qui avaient une forme semblable à Pac-Man qui a dû mal à gravir une colline. Ensuite, un second personnage entre dans la scène. Parfois, c’est un personnage qui donne un coup de pouce au Pac-Man pour l’aider à monter et d’autres fois, c’est un personnage méchant qui fait tomber Pac-Man.

    Ensuite, les chercheurs ont offert aux bonobos deux morceaux de pomme, l’un placé sous une découpe de papier du personnage qui était le bon samaritain et l’autre sous le méchant personnage et les chercheurs ont mesuré la préférence des bonobos pour déterminer leurs personnages préférés.

    Dans une autre expérience, les bonobos ont regardé un sketch dans lequel un acteur humain laisse tomber un animal en peluche hors de portée. Ensuite, une autre personne essaie de rendre le jouet à son propriétaire légitime, mais avant qu’ils ne puissent le faire, une troisième personne l’arrache. Ensuite, les bonobos choisissent d’accepter ou non un morceau de pomme du bienfaiteur ou du voleur.

    Les bonobos privilégient les méchants

    Dans chaque expérience, les bonobos étaient capables de faire la distinction entre les individus utiles et méchants tout comme les humains peuvent le faire. Mais contrairement aux humains, la plupart des bonobos avaient tendance à choisir les personnages méchants. Les chercheurs ont également mesuré les préférences de base des singes pour chacune des personnes dans le sketch de l’animal en peluche au début de l’expérience avant que le jouet tombe. Les bonobos aimaient encore plus les méchants après qu’ils se soient mal comportés.

    Les chercheurs estiment qu’il y a une bonne raison à ces résultats déroutants. Il se pourrait que les bonobos interprètent l’incivilité comme un signe de statut social et ils essaient simplement de garder les individus dominants de leur côté. En d’autres termes, il est intéressant d’avoir de puissants alliés.

    Le bon comportement pour éviter le rejet social chez les humains

    Pour tester l’idée, l’équipe a montré d’autres vidéos animées à 24 bonobos dans lequel un personnage de bande dessinée empêche un autre de revendiquer une place convoitée à plusieurs reprises. Les singes préféraient généralement le personnage qui monopolisait l’endroit sur celui qui cédait. Pour les bonobos, le fait de se bagarrer avec des individus dominants pourrait signifier un meilleur accès à la nourriture, aux partenaires sexuels ou à d’autres avantages et qu’ils auraient moins de risques de devenir des victimes selon Krupenye.

    Le fait que les bonobos préfèrent les méchants et non les humains ne suggère pas qu’une aversion pour les méchants est un aspect fondamental du comportement humain qui peut être unique à notre branche de l’arbre généalogique des primates. Les humains vont éviter les méchants non seulement pour éviter les mauvais partenaires, mais cela décourage aussi les méchants d’avoir un comportement négatif à la base. La menace du rejet social est une bonne raison de bien se comporter.

    Les scientifiques estiment que ce biais permet aux humains de travailler ensemble en grand nombre même avec de parfaits inconnus d’une manière qui n’existe pas chez les autres espèces. Les humains pourraient avoir cette préférence unique pour les bons samaritains ce qui est vraiment la principale raison de notre coopération mutuelle selon Krupenye.

    Source : Bonobos Prefer Individuals That Hinder Others Over Those That Help, Christopher Krupenye et Brian Hare. Current Biology, Jan. 22, 2018. https://doi.org/10.1016/j.cub.2017.11.061

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

    Pour me contacter personnellement :

    Laisser un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *