Le Rariphotique, une nouvelle zone de l’océan


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  • Les chercheurs suggèrent la découverte d’une nouvelle zone de l’océan, appelé le Rariphotique, sur les systèmes de récifs situés dans les Caraïbes à une profondeur de 40 jusqu’à 150 mètres. Une grande partie des poissons dans cette zone est inconnue.


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    Haptoclinus dropi est une nouvelle espèce découverte dans le Rariphotique - Crédit : Carole Baldwin, Smithsonian
    Haptoclinus dropi est une nouvelle espèce découverte dans le Rariphotique - Crédit : Carole Baldwin, Smithsonian

    Basés sur la faune piscicole unique observée à partir d’un submersible sur un système récifal du sud des Caraïbes à Curaçao, des chercheurs ont défini une nouvelle zone de vie océanique, le rariphotique, entre 130 et 309 mètres sous la surface. Le rariphotique se produit juste en dessous d’une zone récifale précédemment définie, le mésophotique, qui s’étend de 40 jusqu’à 150 mètres de profondeur. On ignore le rôle de cette nouvelle zone, mais cela pourrait être un refuge pour les poissons récifaux qui cherchent à se libérer du réchauffement des eaux de surface ou de la détérioration des récifs coralliens.

    Une nouvelle zone océanique comme un refuge

    La motivation initiale pour étudier les écosystèmes récifaux profonds était la santé déclinante des récifs peu profonds. De nombreux chercheurs se demandent si des zones récifales plus profondes, parfois connues sous le nom de zone crépusculaire du récif corallien, pourraient servir de refuges pour les organismes peu profonds. Alors que les chercheurs du Smithsonian cherchaient à répondre à cette question, il est clair que les scientifiques n’ont fait qu’effleurer la surface lorsqu’il s’agit de comprendre la biodiversité des poissons récifaux.

    On estime que 95 % de l’espace habitable de notre planète est dans l’océan selon Carole Baldwin, conservatrice des poissons au Musée national d’histoire naturelle du Smithsonian et auteure principale de l’étude. Pourtant, seule une fraction de cet espace a été explorée, ce qui est compréhensible pour des zones situées à des milliers de kilomètres au large et à des kilomètres de profondeur, mais les récifs profonds tropicaux sont juste en dessous des récifs peu profonds et très étudiés. Les récifs ne sont pas des paysages stériles au fond des océans. Ce sont des écosystèmes très divers qui méritent d’être étudiés et nous espérons qu’en désignant la zone rariphérique des récifs profonds, nous attirerons l’attention sur la nécessité de continuer à explorer les récifs profonds.

    Une observation sur 4 500 poissons pour définir le Rariphotique

    Les auteurs ont défini le rariphotique basé sur des observations de profondeur d’environ 4 500 poissons représentant 71 espèces pendant environ 80 plongées submersibles jusqu’à 309 mètres de profondeur. La plupart des poissons de la zone des rariphètes ressemblent non seulement aux poissons récifaux peu profonds, mais ils sont plus proches en terme de parenté plutôt qu’aux véritables poissons profonds qui appartiennent à des branches très différentes de l’arbre évolutif. Cette recherche a montré que les structures des types de poissons récifaux, qui habitent les eaux peu profondes, ont en fait le double de la gamme de profondeur qu’ils étaient censés avoir.

    Depuis 2011, date à laquelle le projet a débuté, plus de 40 chercheurs, la plupart du Muséum national d’histoire naturelle et du Smithsonian Tropical Research Institute (STRI), ont étudié de manière intensive les poissons et invertébrés des récifs de Curaçao. Ils ont nommé 6 nouveaux genres et environ 30 nouvelles espèces en explorant une zone de récifs de 0,2 kilomètre carré, dont une grande partie est trop profonde pour avoir suffisamment de lumière pour soutenir les symbiotes alguaires dont dépendent les coraux.

    1 poisson sur 5 est une nouvelle espèce

    Environ 1 poisson sur 5 que nous trouvons dans le Rariphotique des Caraïbes est une nouvelle espèce selon D. Ross Robertson, biologiste marin à la STRI et co-auteur de l’étude. Jusqu’à présent, mon favori est Haptoclinus dropi. Alors que les plongeurs peuvent travailler jusqu’à environ 40 mètres, le mini sous-marin Curasub plonge à 309 mètres où il peut rester immergé jusqu’à huit heures à la pression atmosphérique normale en permettant aux passagers de simplement descendre à terre après une plongée.

    Sur la base de leurs recherches sur les poissons de récifs, les chercheurs du Smithsonian et co-auteur Luke Tornabene (professeur adjoint à l’Université de Washington et ancien post-doctorant Smithsonian) présentent une nouvelle classification des zones fauniques des récifs coralliens :

    • Altiphotique (Lumière élevée) – Le nouveau nom pour les 0-40 mètres de profondeur. C’est la zone bien éclairée où les coraux récifs sont abondants qui s’étend aussi profond que la visibilité des plongeurs conventionnels.
    • Mésophotique (Lumière moyenne) : 40 jusqu’à 150 mètres qui est la profondeur maximale à laquelle les coraux tropicaux et leurs symbiotes algues peuvent survivre.
    • Rariphotique (Faible luminosité) : Zone faunique récemment découverte de 130 à 300 mètres en dessous de la zone corallienne de récif.
    • Aphotique profond (Pas de lumière) : En dessous de 300 mètres.

    Les écosystèmes récifaux juste sous le mésophotique sont globalement sous-explorés et la vision conventionnelle basée sur les quelques études qui les mentionnent était que les écosystèmes mésophotiques passent directement dans ceux des eaux profondes selon Baldwin. Notre étude révèle une zone précédemment méconnue comprenant des poissons récifaux et des poissons profonds qui relient les écosystèmes mésophotiques et profonds.

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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