Le virus de l’aile déformée n’est pas le principal danger pour les abeilles


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  • Des chercheurs de l’Université de Sydney ont découvert que la relation entre le Varroa destructor et la virulence d’un virus d’abeilles domestiques avait très probablement été mal comprise.


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    La professeure Madeleine Beekman - Crédit : University of Sydney
    La professeure Madeleine Beekman - Crédit : University of Sydney

    L’étude remet en question une ancienne hypothèse selon laquelle le Varroa, un acarien qui aspire le tissu des abeilles mellifères, transmet le virus de l’aile déformé des abeilles mellifères et le modifie pour le rendre plus virulent et plus meurtrier.

    Le virus de l’aile déformée

    La recherche publiée dans Proceedings of The Royal Society B: Biological Sciences conclut que cette hypothèse est incorrecte. La sagesse qui prévaut est que l’acarien sélectionne des souches très virulentes du virus selon la professeure Madeleine Beekman de l’Ecole des sciences de la vie et de l’environnement de l’Université de Sydney.

    Pour cette raison, le virus est maintenant considéré comme un virus très dangereux et les apiculteurs australiens sont catégoriques. Ce virus ne devrait pas pénétrer dans le pays. En fait, une législation empêche l’importation de produits apicoles susceptibles de contenir le virus. Mais notre travail montre que le virus est plus susceptible d’être un témoin innocent.

    L’Australie, seul pays sans le Varroa

    L’Australie est le seul pays au monde à rester indemne face à l’acarien Varroa. Cela augmente la valeur du miel et de la cire australiens, car ils sont exempts de résidus chimiques utilisés pour éliminer le parasite. L’Australie est le dernier pays sur la planète à produire du miel complètement pur selon la professeure Beekman. Mais l’acarien risque fort d’arriver en Australie par le biais de conteneurs d’expédition. Nous devons donc comprendre l’interaction entre l’acarien et le virus.

    La professeure Beekman et son équipe du laboratoire ont injecté un taux élevé de virus de l’aile déformée à des nymphes d’abeilles. Ce virus est transmis par le Varroa et c’était pour déterminer si le virus était hautement virulent en raison de modifications par cette transmission du Varroa.

    Le Varroa destructor reste la principal menace des abeilles

    En l’absence de l’acarien, le virus doit être transmis à d’autres abeilles via des interactions directes entre une abeille infectée et une abeille non infectée. Varroa effectue la transmission en mordant une abeille puis une autre. L’équipe a découvert que la voie de transmission utilisée par l’acarien Varroa était choisie contre des virus beaucoup plus virulents que le virus de l’aile déformée tels que les virus Sacbrood et Black Queen. Ces virus suppriment normalement le virus de l’aile déformée. L’élimination du virus Sacbrood et du virus Black Queencell ne laisse que le virus de l’aile déformée, qui ne tue pas les abeilles.

    Une abeille infectée par le Varroa destructor

    Une abeille infectée par le Varroa destructor

    Notre travail modifie donc notre compréhension de l’effet de Varroa sur le virus de l’aile déformée et sur la santé des colonies d’abeilles selon la professeur Beekman. Cela signifie que nous n’avons pas à craindre le virus. Nous devons plutôt nous concentrer sur l’élimination de l’acarien et la réduction de son nombre.

    Les résultats auront également un impact sur la manière dont les apiculteurs australiens peuvent se préparer à l’arrivée du Varroa. De nombreux pays choisissent activement des populations d’abeilles mellifères pouvant tolérer l’acarien Varroa sans traitement. Les apiculteurs australiens souhaiteraient importer le sperme de ces populations pour commencer à préparer leurs abeilles avant l’arrivée de l’acarien selon la professeure Beekman.

    Mais l’importation de sperme est actuellement interdite en raison de la menace du virus de l’aile déformée, qui peut être présent dans le sperme d’abeille. Peut-être que les apiculteurs peuvent maintenant convaincre les autorités que le sperme d’abeille est sans danger. Si nous voulons protéger les abeilles, essayer de lutter contre le virus n’a plus de sens selon Beekman. A la place, il faut redoubler d’efforts pour veiller à ce que le nombre d’acariens dans les colonies d’abeilles mellifères reste faible.

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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