Une causalité entre la dopamine et l’évitement de la douleur et de la peur


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  • Les scientifiques de l’école de médecine de l’université du Maryland ont pour la première fois découvert des liens de causalité directs entre la dopamine et l’évitement qui est un comportement lié à la douleur et à la peur.


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    Les scientifiques de l'école de médecine de l'université du Maryland ont pour la première fois découvert des liens de causalité directs entre la dopamine et l'évitement qui est un comportement lié à la douleur et à la peur.

    Les chercheurs savent depuis longtemps que la dopamine joue un rôle clé dans la conduite de comportements liés à des objectifs agréables tels que la nourriture, le sexe et l’interaction sociale. En général, l’augmentation de la dopamine stimule la tendance vers ces stimuli. Mais on ignorait le rôle de la dopamine qui permet aux organismes d’éviter les événements négatifs.

    Le rôle polyvalent de la dopamine

    La nouvelle étude établit pour la première fois que la dopamine est essentielle pour provoquer un comportement lié à l’évitement de menaces spécifiques. Les travaux ont été publiés dans la revue Current Biology. Cette étude fait avancer ce que nous savons sur la façon dont la dopamine affecte les comportements motivés de façon aversive selon Joseph F. Cheer, PhD, professeur au Département d’anatomie et de neurobiologie de l’UMSOM et auteur correspondant de l’étude. Dans le passé, nous considérions la dopamine comme un neurotransmetteur impliqué dans des actions associées à la recherche de récompenses. Avec ces nouvelles informations, nous pouvons nous intéresser à la façon dont la dopamine affecte de nombreux autres types de comportements.

    Pour mieux comprendre le rôle que joue la dopamine dans ce processus, le Dr Cheer et ses collègues ont étudié les rats en se concentrant sur un domaine cérébral particulier, le Noyau accumbens. Cette région du cerveau joue un rôle crucial en reliant le besoin ou le désir d’une récompense donné en, nourriture, sexe, etc., avec la réponse motrice pour obtenir réellement cette récompense.

    L’utilisation de l’optogénétique

    Pour étudier les animaux dans des conditions naturelles, ils ont utilisé l’optogénétique, une technique relativement nouvelle dans laquelle des groupes spécifiques de neurones peuvent être contrôlés par l’exposition à la lumière. Dans ce cas, le groupe du Dr Cheer a utilisé un laser bleu pour stimuler les rats génétiquement modifiés dont les neurones dopaminergiques pouvaient être contrôlés pour envoyer plus ou moins de dopamine. De cette façon, ils ont pu voir comment les niveaux de dopamine affectaient le comportement des animaux. Le principal avantage de cette approche est de contrôler les niveaux de dopamine alors même que les animaux se déplaçaient librement dans leur environnement.

    Les chercheurs ont soumis les animaux à de petits chocs électriques, mais ils ont également enseigné aux animaux comment échapper aux chocs en appuyant sur un petit levier. En utilisant l’optogénétique, ils contrôlaient la quantité de dopamine libérée par les neurones dans le Noyau accumbens. Les animaux, ayant des niveaux élevés de dopamine dans cette région du cerveau, ont appris à éviter un choc plus rapidement et plus souvent que les animaux ayant un taux de dopamine plus bas dans cette région.

    La dopamine incite à éviter les situations désagréables

    Dr Cheer estime que cela indique que la dopamine incite causalement les animaux à éviter les situations et les stimuli désagréables ou douloureux. Les résultats élargissent considérablement le rôle que la dopamine joue dans le comportement. Les chercheurs ont également examiné le rôle que jouent les endocannabinoïdes dans ce processus. Les endocannabinoïdes, des substances chimiques du cerveau qui ressemblent aux ingrédients actifs de la marijuana, jouent un rôle essentiel dans de nombreux processus cérébraux.

    Le Dr Cheer et ses collègues ont découvert que les endocannabinoïdes ouvrent essentiellement la porte qui permet aux neurones dopaminergiques de se déclencher. Quand les chercheurs ont réduit le taux d’endocannabinoïdes, les animaux étaient beaucoup moins susceptibles de bouger pour éviter les chocs. Le Dr Cheer soutient que la recherche met en lumière des troubles du cerveau tels que le trouble de stress post-traumatique et la dépression.

    Des découvertes utiles dans la dépression et le stress post-traumatique

    Dans la dépression, les patients se sentent incapables d’éviter un sentiment d’impuissance face aux problèmes et ont tendance à ruminer plutôt qu’à agir pour améliorer leur situation. Dans le stress post-traumatique, les patients sont incapables d’éviter un sentiment accablant de peur et d’anxiété face à des situations apparemment peu stressant. Les deux troubles, selon le chercheur, peuvent impliquer des niveaux anormalement bas de dopamines et peuvent être considérés à un certain niveau comme une défaillance du système d’évitement.

    Dans la dépression et le SSPT, les médecins traitent parfois les patients avec des médicaments pour augmenter la dopamine et il y a désormais des essais cliniques qui testent l’utilisation de médicaments endocannabinoïdes pour traiter ces maladies. M. Cheer suggère que cette approche devrait être utilisée plus souvent et devrait certainement être étudiée plus en détail.

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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