Changement climatique : 30 % des parasites pourraient disparaitre à l’horizon 2070


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  • À cause du changement climatique, 30 % parasites pourraient disparaitre à l’horizon 2070 selon une recherche. Même si la protection des ténias, des tiques, des poux n’est pas forcément le plus attractive pour les brochures à côté des pandas et des lémuriens, les parasites jouent un rôle fondamental dans les écosystèmes. Notons que la perte de 30 % des espèces parasitaires concerne le modèle le plus pessimiste, mais si on reste optimiste, on perdra uniquement 10 % des parasites.


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    À cause du changement climatique, 30 % parasites pourraient disparaitre à l'horizon 2070 selon une recherche. Même si la protection des ténias, des tiques, des poux n'est pas forcément le plus attractive pour les brochures à côté des pandas et des lémuriens, les parasites jouent un rôle fondamental dans les écosystèmes. Notons que la perte de 30 % des espèces parasitaires concerne le modèle le plus pessimiste, mais si on reste optimiste, on perdra uniquement 10 % des parasites.
    Une collection de parasites d'un musée - Crédit : Paul Fetters for the Smithsonian Institution

    Le changement climatique pourrait provoquer l’extinction d’un tiers de ses espèces de parasites d’ici 2070 selon une analyse globale publiée dans la revue Science Advances.1 La perte de parasites pourrait perturber considérablement les écosystèmes et la nouvelle étude suggère qu’ils constituent l’un des groupes de vie les plus menacés de la Terre.

    Les parasites ont une mauvaise réputation. Ce groupe diversifié d’organismes comprend les ténias, les vers ronds, les tiques, les poux, les puces et d’autres vermines dont la plupart sont les plus connus pour causer des maladies chez l’homme, le bétail et d’autres animaux. Mais les parasites jouent un rôle important dans les écosystèmes. Ils aident à contrôler les populations sauvages et à maintenir la circulation de l’énergie dans les chaînes alimentaires.

    Étant donné que de nombreux parasites ont des cycles de vie complexes qui impliquent le passage de différentes espèces hôtes, la diversité des parasites peut être considérée comme un signe d’un écosystème sain selon explique Anna J. Phillips, zoologue de recherche et conservatrice de la collection nationale de parasites des États-Unis au Smithsonian. Le fait d’avoir des parasites est un bon indicateur que l’écosystème est stable selon cette chercheuse. Cela signifie que le système comporte une diversité d’animaux et que les conditions ont été assez longues pour que ces associations complexes se développent.

    Malgré leur contribution critique aux écosystèmes, les parasites sont négligés par les biologistes de la conservation que d’autres créatures charismatiques. Jusqu’à présent, les parasites ont été largement délaissés dans les études sur le changement climatique et ses répercussions selon Colin Carlson, auteur principal à l’Université de Californie à Berkeley.

    À cause du changement climatique, 30 % parasites pourraient disparaitre à l'horizon 2070 selon une recherche. Même si la protection des ténias, des tiques, des poux n'est pas forcément le plus attractive pour les brochures à côté des pandas et des lémuriens, les parasites jouent un rôle fondamental dans les écosystèmes. Notons que la perte de 30 % des espèces parasitaires concerne le modèle le plus pessimiste, mais si on reste optimiste, on perdra uniquement 10 % des parasites.

    Une collection de parasites – Adrian Van Allen

    Pour déterminer comment le changement climatique risque d’affecter la survie d’un large éventail d’espèces parasitaires, Carlson et ses collègues se sont tournés vers les collections de musées. L’U.S. National Parasite Collection, un vaste ensemble de vers, de puces, de poux et d’autres parasites, offre un bilan considérable des différentes occurrences d’espèces dans le monde. La collection a commencé en 1892 et elle contient désormais des millions d’organismes. La plupart des espèces sont représentées par de nombreux spécimens ce qui signifie que les chercheurs peuvent utiliser les enregistrements du musée pour enquêter sur les distributions géographiques des organismes et prédire les changements au fil du temps.

    Les enregistrements de l’U.S. National Parasite Collection ont été combinés avec des informations supplémentaires provenant de bases de données spécialisées répertoriant les tiques, les puces et les acariens pour permettre une analyse globale. Avant qu’ils puissent commencer leur analyse, l’équipe de recherche devait connaître exactement l’origine de chaque spécimen pour pouvoir comprendre les besoins de chaque espèce. Au cours des dernières années, on peut repérer l’emplacement original d’un spécimen avec des coordonnées GPS dans les enregistrements de collecte, mais les emplacements associés aux spécimens plus anciens ont tendance à être moins précis. Ainsi, l’équipe, qui comprenait 17 chercheurs dans 8 pays, a passé des années à traquer la source géographique exacte de dizaines de milliers de spécimens de parasites en ajoutant des coordonnées GPS à leur base de données dans la mesure du possible. Cette information était essentielle pour l’étude en cours et aidera également à des recherches futures.

    Une fois l’information géospatiale terminée, les données pourraient être utilisées pour faire des prédictions sur la façon dont les parasites vont se débrouiller face au changement climatique. En utilisant les prévisions climatiques, les chercheurs ont comparé la manière dont 457 espèces de parasites seraient touchées par des changements de climat dans différents scénarios.

    L’analyse a déterminé que les parasites sont encore plus menacés que leurs animaux hôtes. Le modèle le plus catastrophique a prédit que plus d’un tiers des espèces de parasites dans le monde pourraient être perdues d’ici 2070. Les modèles les plus optimistes prévoyaient une perte d’environ 10 %. Le “ralentissement” du changement climatique a un impact considérable sur les taux d’extinction, mais même dans le meilleur des cas, nous envisageons toujours des changements globaux assez importants selon Carlson.

    Les parasites doivent être inclus dans les programmes de protection et cette étude souligne leur position délicate dans les écosystèmes complexes selon les chercheurs. Les parasites vont certainement faire face à un risque d’extinction majeur au cours des 50 prochaines années selon Carlson. Ils sont certainement aussi menacés que les autres groupes d’animaux. Pour partager ce qu’ils ont appris, l’équipe a créé une “Liste rouge” de parasites disponible en ligne qui identifie le niveau de menace d’extinction de chaque espèce dans son étude.2

    Une grande partie de la biologie de conservation se concentre sur les espèces uniques, mais il est important de garder à l’esprit l’objectif de la conservation des écosystèmes dans leur ensemble. Tant qu’il y aura des organismes vivants, il y aura des parasites. Mais la biodiversité parasitaire en 2070 ou au-delà risque d’être très différente de ce qu’elle est aujourd’hui en fonction des résultats de ces modèles selon Phillips.

    Sources

    1.
    Parasite biodiversity faces extinction and redistribution in a changing climate. Science Advances. http://dx.doi.org/10.1126/sciadv.1602422. Accessed September 6, 2017.
    2.
    PEARL Berkeley. berkeley.edu. http://pearl.berkeley.edu/.

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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