Les firmes d'ADN débarquent dans le développement des médicaments


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    ADN

    Les compagnies d’ADN collectent de grandes quantités de données pour trouver des traitements basés sur la
    génétique.


     

    Les entreprises qui proposent des tests génétiques aux consommateurs se préparent à débarquer dans des secteurs bien plus ambitieux. Des changements récents dans la législation américaine permettront à ces entreprises de donner une valeur scientifique et commerciale sur les grandes quantités de données génétiques qu’elles possèdent. Cela leur permettra de proposer des tests de diagnostic et des médicaments.

    Le moment est parfait. En février 2015, l’US Food and Drug Administration (FDA) a permis à 23andme, une entreprise basée à Mountain View en Californie, de proposer des tests pour détecter des mutations qui provoquent une maladie rare appelée le syndrome de Bloom. 23andme offre une analyse du génome aux consommateurs depuis près d’une décennie. C’est la première fois qu’une entreprise spécialisée dans l’ADN est autorisée à proposer des tests de diagnostic directement aux consommateurs alors que c’était réservé uniquement aux cliniciens dans le passé.

    De nombreuses entreprises espèrent que la FDA va étendre les types d’informations médicales qui sont possibles par des tests génétiques de consommateur. Ken Chahine, le vice-président d’Ancestry.com DNA, a déclaré que c’est une grande étape dans le secteur et que de nombreux vont s’engouffrer dans la brèche parce que les données génétiques dans le test de diagnostic possèdent une valeur inestimable. Ancestry.com DNA propose aussi des tests génétiques au public et c’est une filiale du site de généalogie Ancestry.com. Jusqu’à présent, le site a collecté près de 850 000 ADN appartenant à ses clients. Ces derniers proposent leur ADN afin de retrouver des proches en se basant sur l’arbre généalogique de leur famille. Désormais, le site veut aussi collecter les historiques médicaux de ses utilisateurs afin de leur proposer des informations médicales pour les informer sur les maladies génétiques dont ils peuvent souffrir.

    23andme a déjà pris de l’avance dans ce domaine et il intéresse déjà les firmes dans le domaine de la santé. En janvier 2015, 23andme a signé un accord de 60 millions de dollars avec une entreprise de biotechnologie appelée Genentech. Cette dernière utilisera les données génétiques de 23andme pour développer des traitements thérapeutiques. 23andme a également recruté Richard Scheller, un ancien de Genentech, pour qu’il aide la firme à développer des médicaments. Et comme dans le cas d’Ancestry.com, 23andme possède un réseau social qui permet d’avoir un lien direct entre ses consommateurs et l’entreprise. Le fait d’utiliser des plateformes sociales est une bonne idée parce que cela leur permet de proposer des offres ciblés à une grande base d’utilisateurs.

    Mais les firmes commerciales dans l’ADN ne sont pas les seules à créer de grands pools de participants pour des études génétiques ou à créer des réseaux sociaux pour attirer de nouveaux consommateurs. Genes for Good, une étude spécialisée dans la recherche médicale lancée le 31 mars 2015, cherche des participants sur Facebook. Les utilisateurs sur Facebook peuvent télécharger une application Gene for Good qui offre des études médicales aux utilisateurs pour collecter des informations basiques sur leur historique médical. Par exemple, l’application Gene for Good peut demander le poids ou si la personne fume des cigarettes. Les utilisateurs qui complètent 15 de ces études reçoivent un kit pour collecter leur salive afin de séquencer leur ADN. Et ils sont encouragés à fournir d’autres informations sur leur santé par la suite.

    genes-for-good

    Gonçalo Abecasis, un statisticien spécialisé dans la génétique à l’université de Michigan et qui mène l’étude Gene for Good, a déclaré qu’ils voulaient donner la possibilité d’attirer un grand nombre d’utilisateurs avec des techniques qui sont plus conviviales que les méthodes traditionnelles.

    Un plus grand filet

    Dans le cas de 23andme, le projet permettra de retourner les informations génétiques aux utilisateurs. Parmi ces informations, on peut citer des détails sur leurs ancêtres en utilisant leurs marqueurs génétiques. Le projet espère également partager les informations qu’il collecte avec des scientifiques ou des entreprises qui développent de nouvelles thérapies. Les informations telles que les noms et les adresses seront supprimés de ces données génétiques.

    Actuellement, Genes for Good a recruté 4 200 participants sur les 20 000 qu’il recherche. Et de nombreux utilisateurs ont déjà reçu leur kit de prélèvement de salive. C’est une petite quantité de génomes comparé à la masse d’informations génétiques qui est disponible dans les bases de donnée privés. Et on ne compte pas les données qui sont collecté par le secteur public tels que le projet du département de la santé en Angleterre qui veut séquencer le génome de 100 000 patients.

    En théorie, ces efforts sont une concurrence à des entreprises commerciales telles qu’Ancestry.com et 23andme. En effet, les firmes commerciales font payer pour les tests génétiques tandis que des initiatives comme Genes for Good les offrent gratuitement. On ignore l’impact de ces initiatives gratuites sur ces entreprises commerciales d’ADN pour attirer de nouveaux consommateurs.

    Genes for Good compte sur la puissance de Facebook qui compte près de 1,44 milliards d’utilisateurs mensuels. Michelle Meyer, bioéthicienne et juriste à l’Icahn School of Medicine à New-York, estime que le projet Genes for Good pourrait devenir le plus massif que tout ce qui existe sur le marché. Elle a ajouté que le projet a eu l’intelligence de piocher dans une base d’utilisateurs qui sera toujours plus importante que dans toutes les études spécialisés dans la collection de données génétiques.

     

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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