Une grande diversité génétique dans les populations de la Papouasie-Nouvelle-Guinée


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  • Les chercheurs rapportent une grande diversité génétique chez les populations de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Dans certains cas, la différence génétique entre les habitants des hauts plateaux et le reste du pays est plus importante que celles des populations en Europe et en Asie. Cela suggère que les Âges du Bronze et du Fer ont eu des impacts considérables sur l’homogénéisation génétique de nombreuses sociétés humaines.


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    Un village typique Goroka dans les Hautes-Terres orientales en Papouasie-Nouvelle-Guinée - Crédit : Papua New Guinea Institute of Medical Research
    Un village typique Goroka dans les Hautes-Terres orientales en Papouasie-Nouvelle-Guinée - Crédit : Papua New Guinea Institute of Medical Research

    La première étude génétique à grande échelle de personnes en Papouasie-Nouvelle-Guinée a montré que différents groupes dans le pays sont génétiquement très différents les uns par rapport aux autres. Les scientifiques de l’Institut Wellcome Trust Sanger et leurs collègues de l’Université d’Oxford et de l’Institut de recherche médicale de Papouasie-Nouvelle-Guinée révèlent que les habitants sont génétiquement indépendants d’Europe et d’Asie pendant la plus grande partie des 50 000 dernières années et que les gens de la région isolée des hauts plateaux ont été complètement indépendants jusqu’à nos jours.

    Publiée dans la revue Science, l’étude donne également un aperçu de la façon dont le développement de l’agriculture et des événements culturels tels que les Âges du Bronze ou du fer pourrait affecter la structure génétique des sociétés humaines.1 La Papouasie-Nouvelle-Guinée est un pays du sud-ouest du Pacifique qui possède parmi les premières preuves archéologiques de l’existence humaine en dehors de l’Afrique. Largement séparées de l’influence occidentale et avec une diversité culturelle fascinante, les anthropologues et d’autres scientifiques cherchent à comprendre les cultures et l’évolution humaine de cette région.

    Un village typique sur le fleuve Sepik en Papouasie-Nouvelle-Guinée - Crédit : Stephen J. Oppenheimer

    Un village typique sur le fleuve Sepik en Papouasie-Nouvelle-Guinée – Crédit : Stephen J. Oppenheimer

    Avec environ 850 langues domestiques, qui représentent plus de 10 % du total mondial, la Papouasie-Nouvelle-Guinée est le pays le plus linguistique du monde. Pour découvrir si la diversité linguistique et culturelle correspondait à la structure génétique de la population, les chercheurs ont étudié les génomes de 381 Papouans-Néo-Guinéens provenant de 85 groupes linguistiques différents du pays.

    Les chercheurs ont examiné plus d’un million de positions génétiques dans le génome de chaque individu et ils les ont comparées pour étudier les similitudes et les différences génétiques. Ils ont constaté que des groupes de personnes, parlant différentes langues, étaient étonnamment génétiquement distincts l’un de l’autre. Anders Bergström, premier auteur du papier de l’Institut Wellcome Trust Sanger, a déclaré : C’est la première étude à grande échelle de la diversité génétique et de l’histoire de la population en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Notre étude a révélé que les différences génétiques entre les habitants sont très prononcées avec une différente nettement supérieure à celle des populations majeures de toute l’Europe ou de toute l’Asie de l’Est.

    Le professeur Stephen J. Oppenheimer, deuxième auteur du papier de l’Université d’Oxford, a déclaré : Nous avons constaté une différence frappante entre les groupes de personnes qui vivent dans les hauts plateaux montagneux et ceux des basses terres avec une séparation génétique qui remonte de 10 000 à 20 000 ans. Cela implique une signification culturelle, car les groupes des hauts plateaux sont plus indépendants sur le plan historique, mais une telle barrière génétique entre des groupes géographiquement proches est très rare et fascinante.

    Une vue de la côte et des îles dans la province Sepik en Papouasie-Nouvelle-Guinée - Crédit : Stephen J. Oppenheimer

    Une vue de la côte et des îles dans la province Sepik en Papouasie-Nouvelle-Guinée – Crédit : Stephen J. Oppenheimer

    L’évolution humaine en Europe et en Asie a été fortement influencée par le développement de l’agriculture il y a environ 10 000 ans. Quand de petits groupes de chasseurs-cueilleurs se sont installés dans des villages et qu’ils ont commencé à cultiver, ils se sont élargis et au fil du temps, ils ont donné lieu à des sociétés génétiquement homogènes et similaires. Mais malgré le développement indépendant de l’agriculture en Papouasie-Nouvelle-Guinée à la même période, le même processus d’homogénéisation ne s’est pas produit. Cela peut indiquer que d’autres processus historiques en Europe et en Asie, tels que les Âges de Bronze et du Fer, ont été les principaux événements qui ont façonné la structure génétique actuelle de ces populations.

    Le Dr Chris Tyler-Smith, auteur du papier a déclaré : En utilisant la génétique, nous avons pu constater que les gens de l’île de Nouvelle-Guinée ont évolué indépendamment du reste du monde pendant au moins 50 000 ans. Cette étude nous permet d’avoir une version différente de l’évolution humaine en Europe et en Asie dans laquelle il y avait de l’agriculture, mais également l’âge du bronze ou du fer. La Papouasie-Nouvelle-Guinée nous montre la diversité génétique, culturelle et linguistique qui a pu exister dans de nombreuses sociétés humaines avant ces transformations technologiques.

    Sources

    1.
    A Neolithic expansion, but strong genetic structure, in the independent history of New Guinea. Science. http://dx.doi.org/10.1126/science.aan3842. Accessed September 14, 2017.

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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