Les meilleures tendances scientifiques de 2016


  • FrançaisFrançais

  • L’académie chinoise des sciences et la firme Clarivate Analytics ont analysé des milliers de papiers scientifiques et leurs citations respectives pour proposer les meilleures tendances scientifiques de 2016 dans les principales disciplines sans oublier les tendances émergentes.


    Suivez-nous sur notre page Facebook et notre canal Telegram


    La science est en évolution constante et il est intéressant de connaitre les tendances émergentes. Même si certains scientifiques sont contre ces tendances, car elles façonnent les décisions de financement et de législation, on peut quand même connaitre les sujets les plus cités et les plus étudiés dans une discipline scientifique donnée. Ce rapport a été proposé par l’institut de l’information stratégique de l’institut des sciences et du développement faisant partie de l’académie chinoise des sciences ainsi que de Clarivate Analytics qui est l’ancienne division de science et de la propriété intellectuelle de Thomson Reuters. Les données ont été collectées à partir de 12 188 de fronts de recherche dans plus de 21 disciplines scientifiques. Ensuite, on a classé ces résultats dans 10 domaines de recherche.

    Les citations ont été le principal critère. Dans un premier temps, les chercheurs ont obtenu ce qu’ils appellent les papiers principaux (Core Paper) qui sont les plus cités, mais qui sont aussi le point central dans d’autres papiers. Ces papiers principaux ont permis de comprendre les sujets les plus étudiés et les plus importants pour chaque discipline pendant ces 2 dernières années. Ensuite, les chercheurs ont créé une seconde catégorie pour la tendance émergente. Ils ont également utilisé le concept de papiers principaux, mais qui ont été publiés très récemment. Selon les chercheurs, cela permet d’extraire une tendance émergente puisque ces papiers très récents deviennent des piliers pour découvrir de nouvelles catégories de recherche. Le rapport est assez volumineux et il contient toutes les disciplines telles que la physique, les mathématiques, l’écologie, les sciences sociales, l’économie, etc. Nous nous sommes concentrés sur la physique, l’astronomie, la biologie et une pincée de sciences sociales. Notons qu’il faut être prudent avec ce type de rapport, car même si l’échantillon de papiers est considérable, ce n’est rien comparé au volume global des publications scientifiques. De plus, il y a des chercheurs qui ne publient jamais, mais qui sont pourtant très influents dans leur domaine. De ce fait, une tendance est rarement une prédiction fiable.

    Physique : La matière noire est dans toutes les têtes

    Les papiers les plus cités en physique en 2016

    Les papiers les plus cités en physique en 2016

    La matière noire est le sujet le plus discuté, le plus cité et le plus étudié de la physique pour 2016. Que ce soit pour détecter la matière noire, mais également des observations indirectes provenant de la désintégration des particules avec les rayons gamma, les positrons, les neutrinos et les antiprotons. Le centre des galaxies est également au centre de l’attention des physiciens puisqu’on estime que le centre galactique est la source la plus lumineuse de la matière noire.

    L’un des sujets les plus enflammés a concerné l’excès de rayons gamma provenant du centre galactique. Des hypothèses suggéraient que c’était un signal de la matière noire. Une hypothèse infirmée par d’autres travaux par la suite. Mais jusqu’à ce qu’on découvre la matière noire, alors on peut penser qu’elle restera prédominante dans la physique. Et évidemment en 2016, les ondes gravitationnelles ont été également l’un des principaux sujets dans les papiers scientifiques. On a également le Phosphorène qui est considéré comme un concurrent du graphème. Et pour les études sur la matière noire, les États-Unis dominent le classement suivi de l’Allemagne et de la France. Il est étrange que ce rapport ne mentionne pas l’excitation des physiciens autour d’une possible particule de 750 GeV au LHC, mais qui a été infirmée par la suite. Et cela peut montrer les lacunes du rapport puisqu’il y a plus de 500 papiers sur ce sujet qui ont été publiés sur Arvix alors que les chercheurs ont utilisé les études publiées dans des revues évaluées par les pairs.

    Astronomie et astrophysique : Les données de Planck sur le fond diffus cosmologique

    Les papiers les plus cités en astronomie en 2016

    Les papiers les plus cités en astronomie en 2016

    L’observation du Fond diffus cosmologique par le satellite Planck est la principale tendance de l’astronomie et l’astrophysique. Une majorité des papiers dans cette discipline se concentre sur ces données et leurs implications. 37 des 42 papiers principaux en 2013 concernaient les observations de Planck et en mars 2013, l’Agence Spatiale Européenne a publié la carte la plus détaillée qui ont permis d’améliorer les paramètres cosmologiques. Les implications sont nombreuses, car les données du Fond diffus cosmologique permettent de déterminer l’âge de l’univers, la proportion de la matière visible, la matière noire et l’énergie noire ou la constante d’Hubble qui sont le taux d’expansion de l’univers.

    Les données de Planck ont également permis de prétendre à la découverte des ondes gravitationnelles primordiales dès 2014. Une équipe prétendait qu’elle avait découvert ces ondes gravitationnelles en se basant sur les données du télescope BICEP2 en Antarctique. Les implications étaient immenses, car les ondes gravitationnelles primordiales auraient pu prouver l’inflation cosmique. Mais l’hypothèse est tombée à l’eau par la suite. Les États-Unis ont été également prédominants sur la plupart des papiers concernant cette tendance même si l’Agence spatiale européenne a également récupéré une grande partie du gâteau. L’Angleterre et l’Allemagne sont respectivement à la seconde et la troisième place. La France est à la 5e position.

    Dans la tendance émergente de l’astronomie et l’astrophysique, on peut citer les Oscillations acoustiques des baryons (BAO). On les a découverts depuis 1999, mais les BAO sont le sujet le plus cité dans les papiers en 2014, 2015 et 2016. Les Oscillations acoustiques des baryons sont des fluctuations périodiques et régulières de la densité de la matière visible dans de grandes structures qui proviennent des ondes acoustiques qui se sont propagées au début de l’univers. L’amas de matière des BAO fournit une référence pour des échelles de longueur. En mesurant la localisation du pic du décalage vers le rouge, les scientifiques peuvent mesurer l’accélération de l’expansion de l’univers et les propriétés de la matière noire.

    Biologie : L’origine et le mécanisme des macrophages

    Les papiers les plus cités en biologie en 2016

    Les papiers les plus cités en biologie en 2016

    Les macrophages sont un type de cellules du système immunitaire qui sont vitales au développement qui n?est pas propre aux mécanismes de défense chez les humains. Pour la tendance de la biologie en 2016, les principaux papiers concernent l’origine et la régulation de développement des macrophages. On pensait que l’origine des macrophages provenait de cellule souche hématopoïétique (CSH). Mais de nouvelles découvertes ont suggéré que les macrophages apparaissaient dans l’embryon avant l’apparition des CSH. De plus, on a aussi découvert qu’il y a différents types de macrophages qui sont dédiés à différents aspects de l’organisme tels que le développement des vaisseaux sanguins et la régénération des tissus.

    Et dans la tendance émergente de la biologie en 2016, la technique de modification génétique de CRISPR/Cas9 est évidemment le sujet le plus populaire. Cette technique va bouleverser notre capacité pour modifier les gènes, mais le CRISPR permet également de créer des Gene Drives qui permettent de remplacer des gènes dans toute une espèce.

    Sciences sociales : Addiction à internet et tendances suicidaires

    Les papiers les plus cités en sciences sociales en 2016

    Les papiers les plus cités en sciences sociales en 2016

    Dans les sciences sociales, l’addiction à internet est devenue un sujet de recherche prédominant. Alors que les pays se connectent à une vitesse exponentielle au réseau des réseaux, les dangers de l’addiction à internet ne sont pas encore bien documentés. En psychologie, c’est l’un des domaines de recherche les plus cités. Mais est-ce le malaise général de notre société, car les autres sujets populaires concernent la tendance suicidaire et l’automutilation. On remarque que ces 3 sujets concernent principalement les jeunes et cela devient problématique puisque les jeunes se sentent complètement décalés par rapport à la société.

    Étant donné que les États-Unis dominent la recherche scientifique dans de nombreux domaines, l’aspect social et économique a été dominé par l’impact de l’Obamacare. La popularité de l’Obamacare dans les papiers démontre la cristallisation politique autour de cette réforme et elle montre que les scientifiques peuvent être manipulés pour promouvoir ou dénoncer cette réforme selon l’orientation politique.

    Les pays les plus actifs dans la recherche scientifique

    Les pays les plus performants dans la recherche scientifique en 2016

    Les pays les plus performants dans la recherche scientifique en 2016

    Ce rapport permet également de connaitre les pays les plus performants dans la recherche scientifique. En premier, on a les États-Unis qui dominent sur 152 fronts de recherche sur 10 disciplines scientifiques. Ensuite, on a la Chine avec 68 fronts de recherche qui est aussi présente dans 9 disciplines. Le Royaume-Uni est troisième avec 90 fronts de recherche et 10 disciplines couverts. Même si la Chine est présente dans moins de domaines que le Royaume-Uni, la Chine la surclasse par rapport aux principaux papiers qui sont cités. La France est 4e dans ce classement avec 54 fronts de recherche sur 7 disciplines couvertes. En ce qui concerne les disciplines scientifiques les plus populaires selon les pays, la France est principalement présente dans la physique, l’astronomie et l’astrophysique ainsi que la médecine clinique. La France est dans le bas du tableau concernant les sciences sociales ainsi que celle sur l’environnement.

    Si on devait résumer ce rapport, on peut dire que les États-Unis préservent leur avance insolente. Non seulement, les scientifiques américains couvrent le plus de domaines, mais ils sont généralement les auteurs des principaux papiers. La Chine rattrape lentement, mais surement son retard, même si elle se concentre sur la recherche appliquée et néglige la recherche fondamentale. Mais l’avancée de la science dépend également de l’engagement politique. La Chine a dévoilé son plan de 5 ans où elle va augmenter le budget de la science, notamment dans la recherche fondamentale de 10 %. Si les États-Unis augmentent également leur budget, on voit une certaine réticence si on regarde les déclarations des principaux candidats à l’élection présidentielle. Le gouvernement américain penche plutôt vers la fusion des instituts et des universités pour avoir plus d’impact tandis que la Chine ou l’Allemagne promeut une décentralisation des disciplines scientifiques et des chercheurs pour avoir le plus de candidats dans la course.

    Le rapport des principales tendances scientifiques de 2016

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

    Pour me contacter personnellement :

    Laisser un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *