Firefox va abandonner ses extensions et adopter celles qui sont similaires à Chrome


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    Mozilla veut renouveler Firefox en lui donnant une nouvelle direction. Et sur l’autel de cette modernité, Firefox devra sacrifier ses extensions qui sont la force de ce navigateur pour adopter celles qui sont similaires à Chrome et Opera.

    En juillet 2015, Mozilla a annoncé qu’il va moderniser Firefox. Aujourd’hui, Mozilla a annoncé une feuille de route pour améliorer Firefox et lui donner une nouvelle fraîcheur. À la fin de cette feuille de route, les extensions de Firefox auront disparu. Mozilla travaille sur une architecture de multi-traitement qui s’appelle le projet Electrolysis (e10s). Ce projet a été mis en pause en 2011 et réactivé en 2013 et Mpzilla est proche d’une version officielle. Dans les prochains mois, Mozilla va déployer Electrolysis sur ses différents canaux. Il sera disponible sur le canal Bêta en opt-in à partir du 22 septembre, en Bêta par défaut à partir 3 novembre et enfin, la version officielle sera disponible le 15 décembre.

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    L’arrivée d’Electrolysis

    Electrolysis propose une grande stabilité et sécurité, mais cela nécessite aussi des sacrifices. Actuellement, les extensions de Firefox peuvent interagir avec d’autres extensions ou le navigateur en utilisant un API appelé XPCOM. Avec Electrolysis, ce sera plus difficile. Les extensions vont fonctionner dans un processus séparé par rapport au Shell principal de Firefox. Cela permet à Firefox d’être complètement indépendant vis-à-vis des extensions pour éviter des manipulations trop sensibles.

    Mozilla a développé une solution intermédiaire appelée CPOWS (Cross Process Object Wrappers). Cette dernière permet à une extension, utilisant XPCOM, qui se lance dans un seul processus de communiquer avec un autre processus. C’est comme si l’architecture multi-traitement n’existait pas, mais le CPOWS est très lent et il ne supporte pas toutes les situations possibles. De ce fait, le CPOWS n’est pas compatible avec chaque extension de Firefox. Le résultat est que Mozilla a décidé d’abandonner le CPOWS et les extensions qui en dépendent. La dépréciation est prévue pour 6 mois après la publication de la version stable d’Electrolysis. Donc, on peut dire que les extensions Firefox auront disparu en juin 2016. Mozilla va complètement désactiver CPOWS 12 mois après la version stable d’Electrolysis. Ensuite, Mozilla va déprécier totalement les extensions XPCOM.

    Firefox devient comme Chrome et Opera

    Pour remplacer les extensions XPCOM, Mozilla va implémenter une API appelée WebExtensions. C’est une API d’extension basée sur le HTML et le JavaScript qui est utilisé par Chrome et Opera. Microsoft l’utilise aussi sur son Edge et une fois que Microsoft aura fini l’intégration, les développeurs pourront créer des extensions qui seront compatibles avec Chrome, Opera, Firefox et Edge. Cela peut sembler une bonne nouvelle et ça l’est, mais c’est la fin d’une ère pour les puristes de Firefox.

    Google exige que les extensions Chrome doivent être certifiées et installées via le Chrome Store. Microsoft exige la même chose via le Windows Store. Et Mozilla va faire la même chose pour les nouvelles extensions. Ces dernières devront être certifiées par Mozilla et elles seront distribuées par le site addons.mozilla.org. Cette signature numérique obligatoire est déjà effective pour Firefox 42 et à partir du 3 novembre, les extensions, qui ne seront pas certifiées, ne fonctionneront plus. Firefox propose une option pour permettre à des extensions non-signées de fonctionner, mais en général, elles ne sont pas autorisées par défaut.

    Un avenir incertain pour Firefox

    Ce sera une transition douloureuse pour Mozilla. Les utilisateurs, qui avaient adopté Firefox à la base, ont été principalement attirés par son modèle d’extensions. Cela permettait de personnaliser Firefox dans les moindres détails et les extensions étaient libres de modifier totalement le navigateur. Par exemple, on avait des extensions qui pouvaient modifier le HTML d’une page. Cela a donné une grande puissance à Firefox, mais également une grande fragmentation par la même occasion. Mozilla n’arrivait plus à maintenir correctement toutes les extensions et le projet Electrolysis permet de résoudre le problème. Mozilla doit se remettre en question pour attirer le grand public qui le boude depuis des années. Le retard d’Electrolysis s’explique par la complexité de préserver la compatibilité des extensions XPCOM. Maintenant que Firefox a jeté ce poids mort, il peut aller de l’avant. Ce poids mort était l’une des richesses de Firefox, mais cela a aussi permis à Chrome et Edge de prendre de l’avance.

    Avec Electrolysis, Mozilla veut utiliser de nouvelles technologies telles que le moteur de rendu Servo ou le langage de programmation Rust. On a également browser.html qui est un navigateur dont le front-end est développé avec le HTML, le CSS et le JavaScript. Tous ces changements permettront d’avoir un Firefox plus stable et plus sécurisé. Les extensions actuelles ont bien servi Firefox pendant les 15 dernières années, mais il est temps de les enterrer. Mais est-ce que Firefox peut rattraper son retard même en jetant du lest ? Non parce que Chrome a pris trop d’avance et les parts de marché de Firefox se basent sur des utilisateurs qui appréciaient la richesse des anciennes extensions. Étant donné que ces extensions étaient le seul argument qui incitait ces utilisateurs à rester sur Firefox, on ne voit pas pourquoi ils continueraient de l’utiliser puisque désormais Firefox ressemble à Chrome, Opera et Edge.

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    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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