L’entreprise qui possède un profil public sur chaque américain


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  • Vous ne connaissez pas l’entreprise IDI, mais elle possède un profil complet sur chaque américain adulte. Alors qu’on s’inquiète des géants du web et du gouvernement, les entreprises de centralisation de données sont bien plus dangereuses, car leur collecte de données est plus discrète tout en étant extrêmement nocive.


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    Vous ne connaissez pas l'entreprise IDI, mais elle possède un profil complet sur chaque américain adulte.

    Les paranoïaques estiment qu’ils sont surveillés en permanence. Et on les considère comme des farfelus, mais notre société, de plus en plus connectée, accumule des données massives sur nous et si quelqu’un a l’idée de les centraliser, alors cela donne une base de données efficace et terrifiante. Principalement présent aux États-Unis, le concept de Data Fusion permet à des entreprises de collecter le maximum de données sur vous. Ces données sont principalement destinées aux détectives privés, mais le profilage est tellement précis qu’on peut l’utiliser pour les crédits bancaires ou la personnalisation des achats.

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    Ainsi, Bloomberg rapporte le cas d’IDI, une entreprise basée à Boca Raton en Floride. IDI collecte toutes les données publiques sur une personne. Le numéro de téléphone, l’adresse de domicile, les déclarations fiscales, les propriétés immobilières, les véhicules, la présence d’un casier judiciaire, le type de crime, les amendes pour excès de vitesse, les registrations aux listes électorales, les permis de chasse et les noms et les numéros des voisins. Avec ces données, IDI propose une analyse du profil sur des bases démographiques et sociales. De plus, IDI possède des partenariats avec des entreprises qui photographient et enregistrent automatiquement les plaques d’immatriculation.

    Mais les données publiques ne sont pas suffisantes, car IDI possède aussi 2 sites, allamericansavings.com et samplesandsavings.com, qui proposent des coupons de réduction. Pour un coupon, vous devez fournir votre adresse mail, votre adresse de domicile et fournir des informations sur vos maladies.

    Les analystes estiment que ce type d’espionnage est bien plus dangereux que toutes les méthodes qui sont médiatisées. Le problème est que ces entreprises le font en toute discrétion et en toute légalité selon les lois votées après le 9/11. De plus, ces entreprises sont patientes. Si on un profil incomplet au début, alors l’entreprise va continuer à collecter, car elle sait que ce profil va se compléter automatiquement au fur et à mesure. Selon Roger Kay, président Endpoint Technologies Associates, une firme de consulting : Nous sommes comme des insectes piégés dans l’ambre de nos propres données.

    IDI est surtout destiné pour les détectives privés. Quand ils veulent se connecter à la base d’IDI, appelée IdiCore, ils doivent fournir des licences fédérales pour prouver qu’ils sont des détectives privés officiels. La FCC surveille ce type d’entreprise, mais en général, ces entreprises décident elles même de leurs politiques, car la supervision pour chaque surveillance serait impossible pour la FCC. En gros, on demande aux surveillants de se surveiller pour éviter qu’ils ne surveillent pas trop.

    Derek Dubner, un des responsables d’IDI, estime que la plupart des Américains n’ont rien à craindre. Les données d’IDI ont permis de retrouver une personne disparue, d’identifier un terroriste ou d’attraper un fraudeur. Comme toutes les entreprises de Data Fusion, IDI remonte directement à Hank Asher, un ancien trafiquant de drogue et un programmeur autodidacte, qui a eu l’idée d’enregistrer et de centraliser les données publiques dès les années 1990. Il envoyait son personnel dans les bureaux de l’administration afin de scanner les actes de naissance et de tous les papiers qui font partie des données publiques. Asher est mort en 2013 et son entreprise, The Last One (TLO), a été rachetée par d’autres groupes d’investissement. Dubner faisait partie des disciples d’Asher. Et de rachat en rachat, cette entreprise est devenue un mastodonte qu’on connait aujourd’hui comme IDI.

    Pour les enquêteurs privés comme Steve Rambam (qui possède une émission sur la chaine Discovery), les données provenant d’IDI sont inestimables, mais elles ne sont pas aussi étendues que celles des médias sociaux. Mais si on combine les deux, alors on peut tout connaitre d’une personne sans jamais l’avoir connu. Il explique à Olga Kharif, la journaliste de Bloomberg, que je sais qu’il est jeudi et que vous n’avez pas mangé de nourriture chinoise depuis 2 semaines et je sais aussi que ça vous manque.

    Un exemple anecdotique, mais il montre toute la puissance du profilage alors qu’on ne sait rien de ces entreprises et qu’on n’a aucun contrôle sur les données qu’elles possèdent sur nous. Si on possède des outils pour réduire l’espionnage purement technologique, il est évident qu’on ne peut quasiment rien faire sur nos données publiques et administratives. D’une façon ou d’une autre, on est espionné.

     

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    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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