Les journalistes radicalisés par Telegram


  • FrançaisFrançais

  • L’application Telegram est la nouvelle bête noire des journalistes qui la considèrent comme le parfait outil des djihadistes. Il y a de nombreux articles sur la nocivité de Telegram et cela prouve que ces journalistes n’ont jamais utilisé cette application.


    Suivez-nous sur notre page Facebook et notre canal Telegram

    L'application Telegram est la nouvelle bête noire des journalistes qui la considèrent comme le parfait outil des djihadistes.

    Prenons l’exemple du Dauphine. L’article résume les bases de Telegram, mais sur la sécurité, on peut dire que le journal a copié simplement ce qu’il trouve ailleurs. On peut lire ainsi : Les deux Russes qui ont créé Telegram, dont l’informaticien Pavel Durov, jouent à fond la carte de la sécurité : ils expliquent avoir créé leur propre service pour échapper à la surveillance de leur pays. Toute la phrase est fausse. Pavel Durov et son frère Nikolai ont d’abord créé le réseau social VKontakte. Moscou n’a pas apprécié et il a mis la main sur le réseau social. Les frères ne voulaient pas d’un réseau social pratiquant la censure et ils ont donc crée Telegram en partant pour Berlin pour échapper à cette censure. Mais la phrase : jouent à fond la carte de la sécurité mériterait une bonne baffe. Telegram n’est pas plus sécurisée que WhatsApp.

    Ensuite, on a la poubelle appelée Metronews qui nous apprend l’affaire de la jeune radicalisée sur Telegram. Ce torchon nous dit que la DGSI a repéré cette jeune majeure (c’est dans le texte, mais j’ignore ce que ça veut dire, est-ce qu’il y a des vieux mineurs ou des enfants majeurs ?). La DGSI avait repéré cette fille sur les chaines de Telegram ? Si les terroristes utilisent les Channels de Telegram pour préparer des attentats, alors ils sont encore plus cons qu’on le pensait.

    Comprendre Telegram avant de dire des bêtises

    Telegram n’est pas une messagerie. Non, c’est une plateforme. Elle était une messagerie à la base, mais les développeurs ont créé tout un système autour avec les bots et les Channels. Telegram possède 3 principaux modes de communication, les Channels, les groupes et les discussions privées. Les Channels sont publics et on peut les comparer à des pages Facebook. Notre site possède un Channel qui permet de suivre les derniers articles grâce aux bots qui sont très puissants de Telegram.

    De ce fait, si les terroristes utilisent des Channels, alors ils sont vraiment idiots, car les messages ne sont pas chiffrés et n’importe qui peut les lire. Ensuite, la grosse confusion des journalistes et du grand public et que Telegram est anonyme. C’est-à-dire qu’on ne peut pas vous trouver sur Telegram. Mais si vous avez un profil public avec un nom d’utilisateur, alors il sera indexé par les nombreux sites qui exploitent l’API de Telegram. Si vous n’avez pas de profil public, alors ça peut aller, mais c’est loin de l’anonymat qu’on peut avoir sur WhatsApp où seuls ceux qui possèdent votre numéro de téléphone peuvent vous contacter. J’ai été contacté récemment par une personne qui a eu la mauvaise surprise de recevoir des messages indésirables sur Telegram alors qu’il n’avait pas communiqué son numéro en public. Le souci est qu’il avait un profil public et c’était suffisant. Si vous voulez être anonyme, alors évitez d’avoir un profil public. Mais n’oubliez pas que si vous vous inscrivez à des Channels, alors votre numéro est visible par tous les membres et la même chose est valable pour les groupes.

    Et dans le cas des groupes Telegram, ils sont totalement privés. Et donc à moins de connaitre déjà des terroristes par d’autres moyens, vous ne pouvez pas y entrer en admettant que ces groupes radicalisés existent. Mais les journalistes sont obsédés par cette application en citant le chiffrement bout à bout tout le temps sans rien comprendre. Le chiffrement bout à bout n’est pas disponible dans les communications dans les groupes et les Channels. Et ils citent également l’autodestruction des messages à la Mission Impossible. Le chiffrement bout à bout est uniquement disponible sur les Chats Secrets qui est seulement possibles entre 2 personnes. De ce fait, je doute de l’efficacité de la propagande terroriste si on peut l’envoyer à une seule personne à la fois. Enfin, l’application Signal, qui est actuellement la messagerie la plus sécurisée du marché, propose aussi l’auto-destruction et le chiffrement bout à bout est aussi disponible dans les groupes. Si les terroristes avaient un peu de jugeote, ils utiliseraient Signal #jedisçajedisrien.

    La popularité de Telegram chez les terroristes n’est pas démontrée. Mais si c’était le cas, elle peut s’expliquer simplement parce que toutes les autres messageries sont bloquées dans les pays qui sont la source de la propagande fondamentaliste. Telegram n’est pas populaire chez les terroristes, car elle est simplement la plus accessible indépendamment du pays. On sait que Telegram est la plus populaire en Iran, mais les Iraniens sont plus intéressés par l’apprentissage des langues que de se faire exploser à Paris. La bêtise journalistique sur Telegram s’explique aussi par un dédain sur les fondateurs qui sont russes en jouant la carte de la guerre froide. Personnellement, je suis plus intéressé par le porno en GIF qu’on trouve à profusion sur Telegram. C’est gratuit et ça permet de passer un bon moment.

     

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

    Pour me contacter personnellement :

    Laisser un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *