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Legion, une série en mode schizophrène

Quand vous créez une série comme Legion, on n'a pas besoin de schizophrène pour la créer. C'est un petit conseil pour éviter de grosses déceptions.

La série Legion est diffusée à partir de février 2017 et elle raconte l’histoire du personnage David Haller qui a tous les symptômes de la schizophrénie. Il est interné dans un asile et là, il va rencontrer le personnage de Sydney Barrett et notre David va découvrir qu’il n’est pas si fou que ça. Comme c’est une série de l’univers Marvel, alors on comprend tout de suite que Legion est un mutant et c’est également le cas de Syd Barret qui peut échanger de corps avec celui ou celle qui le touchent. Chaque épisode est une véritable plongée dans la folie et les créateurs ont tenté de superposer un esprit totalement dérangé dans la mise en scène. Et cela pourrait être une approche intéressante si ce n’était pas aussi mal foutu.

Le rôle d’une série est d’avoir une trame principale solide. On peut diverger autant qu’on veut, mais cette trame ne doit pas changer, car elle est le fil conducteur de la série. Et le principal problème est que chaque épisode de Legion est bourré de fausses pistes jusqu’aux derniers épisodes qui nous montrent un peu de cohérence. Mais si vous n’êtes pas un puriste de Marvel en connaissant parfaitement le personnage de Legion, alors vous allez passer un sale quart d’heure, car les différentes scènes n’ont ni queue, ni tête et en fait, ils n’ont même pas le reste du corps pour être honnêtes.

Un scénario qui frise le ridicule

Je l’ai déjà répété à plusieurs reprises, mais on voit une tendance très forte de créer des films et des séries avec des embranchements qui vont dans tous les sens, mais dont la trame principale est très faible. Au fil des épisodes, Legion va se rendre compte qu’il est télépathe, psychokinèse et téléporteur. En fait, il possède des dizaines de pouvoirs selon le personnage qu’il va incarner. Des incarnations qui le rendent complètement fou, car il entend constamment des voix et des visions parfois cauchemardesques.

Il y a un personnage qui revient souvent dans les visions de Legion et c’est une sorte de bonhomme Michelin avec un air grimaçant et des yeux jaunes. On apprendra ensuite que ce personnage est une sorte de parasite qui a pris possession de Legion et les “gentils” arrivent à s’en débarrasser pour un temps même si ce parasite a réussi à infecter un autre personnage de la série. Ce gros personnage et un autre qui s’appelle Lenny Busker sont en fait la même personne. Ce parasite va prendre plusieurs visages au fil du temps lorsque Legion va commencer à se mémoriser son passé avec l’aide d’une équipe de mutants. Évidemment, on a également une trame secondaire avec le méchant gouvernement qui veut s’emparer de Legion. Tous les épisodes se concentrent sur l’émergence de Legion comme l’un des plus puissants mutants jamais existé. Et au fond, on n’a pas de problème avec ça si on est un puriste de Marvel, car tout de suite, on aura une autre lecture de Legion, mais je le répète également, chaque oeuvre doit être indépendante et elle doit s’adresser aux initiés et non-initiés.

Legion est le fils de ….

À partir du 6e épisode, j’ai commencé à regarder Legion avec un oeil plutôt inattentif jusqu’au dénouement final. Mais vous allez regarder différemment Legion si vous comprenez que Legion est le fils du professeur Charles Xavier. Ahhhhh d’accord vont dire les téléspectateurs qui ne connaissent pas Marvel. Il aurait suffi d’intégrer cette information pour que la série prenne un nouveau sens pour qu’on la regarde avec un peu d’attention, car on doit se dire que le fils de Xavier ne doit pas être n’importe qui. Il y a quand même une référence avec des animations à la con sur un tableau qui nous dit que le vrai père de Legion est un puissant télépathe, mais sinon c’est le néant absolu.

Et qu’on ne vienne pas me dire que cela aurait cassé la “magie” de révéler qu’il est le fils de Xavier. Parce qu’au final, la série Legion raconte le commencement de sa vie en tant que mutant et de sa difficulté à gérer ses différentes personnalités. Le simple fait de donner cette information aurait pu tout changer. Et cette magie est juste de la merde quand on voit la médiocrité de la mise en scène. Il y a plusieurs oeuvres qui ont surfé sur la vague des personnalités multiples et on peut citer The Machinist qui est un véritable chef-d’oeuvre. Même si on comprend la vraie histoire à la fin, le reste du film est très cohérent et la surprise finale est un vrai délice. En revanche, la série Legion nous donne l’impression d’avaler des plats sucrés, salés, amers et pimentés en même temps avec un gros entonnoir pour pousser le tout jusqu’à déclencher une réaction naturelle qui est le vomi. Très peu de dosages dans les scènes, des acteurs principaux qui frisent tellement le ridicule qu’on apprécie mieux les figurants, un scénario digne d’un toxicomane en manque depuis 3 semaines et avec autant d’ingrédients merdiques, il est donc normal que la série Legion ait été renouvelée pour une seconde saison.

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