Le virus Zika, qui a été détecté sur le continent américain en mai 2015, s’est désormais propagé dans plus de 23 pays de la région. Un lien possible entre la microcéphalie et le virus Zika a incité l’OMS à organiser une réunion d’urgence pour prendre les mesures nécessaires. Lundi prochain, cette réunion permettra de déterminer si le virus Zika doit être considéré comme un risque mondial. L’Ebola est le dernier virus en date qui a mérité une telle annonce de l’OMS.
Le manque d’informations sur le virus Zika
Le virus Zika a surpris la plupart des organisations de santé. Et ce n’est pas le virus qui est en cause, mais son lien avec la microcéphalie. Cette réunion de l’OMS va étudier les lacunes et les ressources pour combattre l’épidémie et de déterminer les priorités. La priorité est de confirmer ou non si le virus Zika provoque des anomalies dans le cerveau. On connait beaucoup d’endroits où le virus Zika s’est propagé, mais on ne rapporte aucune anomalie telle qu’une microcéphalie. Cela signifie qu’il y a d’autres facteurs qui sont en cause. Par exemple, cela pourrait être une combinaison du virus Zika avec d’autres virus en circulation selon Aylard.
La menace du climat
Dans la déclaration de l’OMS, Chan a averti que le phénomène El Niño pourrait propager le virus dans de nouveaux pays. Le climat provoqué par El Niño va augmenter les populations des moustiques dans de nombreuses régions. Et cela signifie que ce moustique, et donc le virus Zika, pourrait débarquer aux USA et en Europe. El Niño crée des étés chauds et pluvieux qui favorisent la survie de l’espèce de moustique Aedes albopictus. Plus la température est élevée, et plus l’incubation du moustique est rapide avant qu’il meure selon Olivier Brady de l’université d’Oxford qui étudie les conditions climatiques qui favorisent l’augmentation des moustiques.
Brady et ses collègues ont publié une analyse cette semaine qui modélise les passagers aériens qui ont voyagé dans le monde à partir des aéroports du Brésil de septembre 2014 à aout 2015. Sur les 9,9 millions de personnes qui ont voyagé dans les aéroports des zones infectées, deux tiers sont partis aux Amériques, 27 % est venu en Europe et 5 % en Asie. Le plus grand nombre, 2,77 millions de personnes, est parti aux États-Unis. Le problème est que ces régions des États-Unis, concernés par ces voyageurs provenant du Brésil, possèdent des conditions climatiques qui peuvent propager le virus Zika.