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Jonathan Pollard, un espion israélien détenu par les États-Unis, sera libéré en novembre. Mais on se pose la question sur son salaire d’agent secret puisque Pollard a passé plus de 30 ans en prison pour avoir espionné les États-Unis pour le compte d’Israël.
Les avocats de Jonathan Pollard, un américain avec la citoyenneté israélienne qui avait espionné les États-Unis pour le compte d’Israël, ont confirmé qu’il sera libéré en novembre 2015. Cela fera 30 ans qu’il est en prison pour une peine à la perpétuité pour ses crimes d’espionnage. Les supporters de Pollard en Israël ont salué cette nouvelle puisque Pollard est considéré comme un héros par Israël sans oublier de nombreux Américains pro-israéliens qui demandent sa libération depuis des années. Mais Jeff Stein, le correspondant dans le renseignement du média Newsweek, pose une question intéressante : Est-ce que Pollard va recevoir 1 million de dollars qui sont le salaire de l’espion ? On estime que ses commanditaires en Israël ont déposé cet argent sur un compte suisse.
Les agences de renseignement garantissent la sécurité de leurs agents et les besoins de leur famille
Stein se réfère à une pratique qui est fréquente dans les agences de renseignement. Elle consiste à déposer du cash dans une banque Offshore comme une compensation pour leurs agents. Les agents peuvent accéder à ces fonds pendant leurs voyages lorsqu’ils sont à la retraite. En fait, ces fonds sont toujours disponibles même si la personne a cessé ses activités d’espionnage depuis longtemps. Si l’agent est arrêté ou meurt, alors les fonds sont transférés aux proches de l’agent. Cette méthode empêche les agences de contre-espionnage de mettre la main dessus et elle envoie un message aux prochaines recrues des agences de renseignement qu’ils seront protégés et que leurs familles seront à l’abri du besoin si quelque chose devait leur arriver.
Jonathan Pollard, un espion froid et calculateur
Dans son article, Stein se demande si Israël a continué à déposer ses 30 000 dollars annuels dans le compte de Pollard dans cette banque suisse réputée. Et si c’est oui, alors le compte devrait avoir environ 1 million de dollars. Si Pollard part pour Israël après sa libération en novembre, est-ce qu’il recevra cet argent pour avoir espionné les États-Unis pour le compte d’une puissance étrangère ? Et si c’est encore oui, est-ce que cela va affecter les relations entre Washington et Tel-Aviv ? Stein a posé ces questions à Eliot Lauer, l’avocat de Pollard à New York, qui a déclaré que ce compte suisse n’était que des balivernes. Pollard a sécurisé des investissements dans l’emploi et l’immobilier à New York. Mais cela dépend aussi si Pollard est autorisé à quitter les États-Unis puisqu’il sera libéré sous conditions.
Un geste pour amadouer Israël sur l’accord nucléaire iranien
La libération de Jonathan Pollard n’est pas un hasard ou une clémence soudaine des États-Unis. C’est surtout pour passer de la pommade à Israël qui n’a pas mâché ses mots pour dénoncer l’accord du nucléaire iranien. Mais Tel-Aviv ne se contentera pas de la libération de Pollard. Le premier ministre Benjamin Netanyahu estimait que cet accord du nucléaire iranien est l’une des pires menaces pour Israël. Des responsables d’Israël ont déclaré que la libération de Pollard inciterait Israël à faire quelques concessions pour les Palestiniens, mais cela ne suffira pas pour amadouer l’Etat juif sur le rapprochement de Téhéran et de Washington.