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L’utilisation des médicaments alternatifs a doublé chez les adolescents

Une nouvelle étude publiée dans JAMA Pediatrics montre que depuis 2003, l'utilisation de médicaments alternatifs, tels que les produits à base d'herbes et les nutraceutiques, a doublé chez les enfants. Les chercheurs de l'Université de l'Illinois à Chicago ont indiqué que l'obtention d'acides gras oméga-3 et de mélatonine chez les adolescents de 13 à 18 ans constituait le principal moteur du changement malgré les recommandations cliniques contre l'utilisation de tels suppléments chez les enfants.

L’utilisation de suppléments diététiques, dont les médicaments alternatifs à base de plantes et sans vitamines sont restés élevés, mais avec une certaine stabilité. Environ un tiers des enfants utilisent un complément alimentaire. Selon l’auteure de l’étude, Dima Qato, l’utilisation généralisée des suppléments chez les enfants et l’utilisation accrue de médicaments alternatifs chez les adolescents sont inquiétante.1

Des suppléments sans aucun suivi médical

Les compléments alimentaires ne sont pas soumis aux mêmes réglementations et processus d’approbation que les médicaments délivrés sur ordonnance. Ainsi, nous en savons très peu sur leur sécurité et leur efficacité, en particulier chez les enfants selon Qato, professeur adjoint de systèmes de pharmacie à l’UIC. De nombreux compléments alimentaires ont également été impliqués dans des événements indésirables médicamenteux, en particulier cardiovasculaires, ce qui est un problème de santé.

Nous ne savons tout simplement pas s’il y a des avantages pour les enfants qui l’emportent sur les dommages potentiels et cette étude suggère que l’utilisation de suppléments est répandue et donc un problème de santé publique important, mais souvent ignoré selon la chercheuse. Pour étudier l’utilisation des suppléments chez les enfants, Qato et ses collègues ont analysé rétrospectivement 6 cycles récents, de 2003 à 2004 à 2013 à 2014, des données du National Health and Nutrition Examination Survey. Au cours du sondage, les participants ont répondu à un questionnaire sur les suppléments alimentaires.

Des suppléments pour traiter des problèmes de santé sans consultation médicale

Si les participants ont mentionné l’utilisation de suppléments au cours des 30 derniers jours, on leur a demandé de montrer les contenants pour tous les suppléments. Chaque supplément a été classé comme un produit nutritionnel, ceux qui contiennent principalement des vitamines ou des minéraux ou un médicament alternatif et classifié par usage primaire.

En plus de la forte prévalence de l’utilisation des suppléments, les chercheurs ont observé que, chez les adolescents, l’utilisation de suppléments variait selon le sexe et que les habitudes d’utilisation pouvaient être liées à d’autres problèmes de santé. Les adolescents utilisent des suppléments pour traiter les problèmes de santé courants ou les effets indésirables des médicaments d’ordonnance selon Qato. Par exemple, nous avons vu une augmentation de l’utilisation de la mélatonine, qui est promue comme ayant des avantages cognitifs et de sommeil. En même temps, d’autres études ont montré une augmentation de l’utilisation des médicaments pour le TDAH qui est associé à un risque pour l’insomnie.

La recherche des avantages cognitifs et la musculation

Les chercheurs ont également constaté que les produits contenant de la vitamine B et l’acide folique étaient les plus populaires chez les adolescentes. Ces suppléments sont promus comme ayant des avantages contre la dépression. Pour les garçons, l’utilisation des acides gras oméga-3, qui sont commercialisés comme ayant des avantages cognitifs et des suppléments de musculation étaient populaires.

Cela suggère que l’utilisation de suppléments chez les enfants peut cibler des maux spécifiques, mais le fait demeure que l’utilisation commune de ces produits chez des enfants, par ailleurs en bonne santé, est potentiellement dangereuse selon Qato. Les parents doivent être conscients des dangers, en particulier ceux qui achètent des suppléments pour leurs enfants et ceux qui travaillent avec les enfants, notamment les pédiatres et les pharmaciens, devraient également prendre note de la prévalence de l’utilisation des suppléments dans ce groupe d’âge. Une récente méta-analyse a découvert qu’il n’y a aucun effet positif ou négatif des suppléments de vitamine les plus populaires sur le marché.

Sources

1.
JAMA Pediatrics. JAMA Pediatrics. 10.1001/jamapediatrics.2018.1008″ target=”_blank” rel=”noopener noreferrer”>http://dx.doi.org/10.1001/jamapediatrics.2018.1008. Published June 16, 2018. Accessed June 16, 2018.
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