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Monsanto cultive une rose qui ne se fane pas

Monsanto a publié un brevet qui empêche les roses, les pétunias et les oeillets de se faner.

Cela permettra à des fleurs prêtes à éclore d’arriver directement dans les supermarchés, les fleuristes et les pompes funèbres. Les fleurs fraiches sont l’un des piliers du secteur des fleurs, mais la fraicheur a un cout faramineux dans les transports, les citernes remplies de gaz anti-âge ainsi que les substances chimiques pour la seule fin d’avoir des fleurs constamment fraiches.

L’exportation et la vente des fleurs et des plants vivantes représentaient un marché de 20 milliards de dollars avec les Pays-Bas, l’Équateur et la Colombie qui sont les plus gros exportateurs. 80 % des fleurs vendues aux États-Unis sont importées. Pour Monsanto, les fleurs ne sont pas dans sa gamme habituelle des produits où on trouve généralement des herbicides comme le RoundUp. Mais des fleurs toujours fraiches permettent à Monsanto de développer un programme de modification génétique temporaire appelé BioDirect.

Contrairement à une plante OGM dont le génome est changé de manière permanente, l’approche BioDirect implique de modifier temporairement des fonctions spécifiques dans les plantes en les vaporisant avec des molécules génétiques connues comme l’ARN. Il y a 2 ans, les scientifiques de Monsanto, Jill Deikman et Nicholas Wagner, ont tenté d’utiliser l’ARN pour interférer avec la capacité des fleurs coupées de produire de l’éthylène, un gaz inodore que les scientifiques des plantes connaissent comme une hormone de vieillissement.

Ce gaz est disponible parfois dans le commerce pour accélérer la maturité des fruits qui sont encore verts telle que les tomates et les bananes. L’éthylène est également ce qui provoque le pourrissement des pommes et la chute des pétales d’une rose. Monsanto prétend que son brevet permet de bloquer cette hormone en dopant l’eau du vase avec de l’ARN qui bloque la production de l’éthylène. Après 2 semaines, on peut même donner des classifications aux fleurs : Idéale pour une éclosion ouverte, légèrement frisée et complètement desséchée.

Et ce concept de l’ARN est une avancée majeure si Monsanto arrive à isoler et à embouteiller les molécules qui empêchent les fleurs de faner. Cela permettrait d’avoir des plantes prêtes à éclore sur commande. Monsanto teste également des vaporisateurs de gènes qui sont capables de tuer des insectes comme ceux qui ravagent les pommes ou les Altises qui sont de la famille des coléoptères. Un porte-parole de Monsanto a déclaré que sa découverte sur les fleurs est une étape pour découvrir les applications de l’ARN dans l’agriculture.

Si la technologie fonctionne et qu’on peut l’inclure dans une chaine de production, alors cela va bouleverser l’industrie des fleurs selon Hilary Rogers, une scientifique à l’université de Cardiff qui étudie le stress sur les plantes. Elle ajoute que l’industrie des fleurs fait face à de grands défis parce qu’elle doit gérer une substance très périssable. La plupart des clients se fichent complètement des dégâts monstrueux lorsqu’ils achètent des fleurs. On peut citer la quantité énorme de déchets après des fêtes comme la Saint-Valentin ou la fête des Mères. Des initiatives comme celles de Monsanto permettent de réduire les déchets, mais les acteurs du secteur doivent également réfléchir à leur propre impact environnemental.

 

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