Site icon Actualité Houssenia Writing

Déchets électroniques : 8 % d’augmentation de 2014 à 2016

Un rapport souligne la croissance des déchets électroniques de 2014 à 2016. Malgré l'impact de la miniaturisation, les déchets électroniques continuent d'augmenter. Le passage de la télévision analogique à la TNT a contribué à des déchets considérables des anciens téléviseurs. De plus, on ignore ce qui advient d'une grande partie des déchets électroniques.

Un nouveau rapport sur les déchets électroniques mondiaux révèle une impressionnante production de 44,7 millions de tonnes métriques (Mt) en 2016 et c’est en en hausse de 3,3 Mt, soit 8 % par rapport à 2014. En 2016, le monde a généré des déchets électroniques, qui proviennent des réfrigérateurs, des téléviseurs en fin de vie jusqu’aux panneaux solaires, des téléphones mobiles et des ordinateurs, en un poids équivalent à près de 9 grandes pyramides de Gizeh ou 4 500 tours Eiffel.

Une augmentation considérable de déchets électroniques en 2 ans

Les experts prévoient une augmentation supplémentaire de 17 % pour atteindre 52,2 millions de tonnes métriques de déchets électroniques d’ici 2021 ce qui signifie que l’e-waste fait partie des déchets ménagers qui augmentent le plus rapidement dans le monde.

Le Global E-waste Monitor 2017 est un effort collaboratif de l’Université des Nations Unies (UNU), représenté par son programme Cycles durable (SCYCLE) organisé par le Vice-Rectorat de l’UNU en Europe, l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) et l’Association internationale des déchets solides (ISWA). Seulement 20 % des déchets électroniques de 2016 ont été collectés et recyclés en dépit des riches gisements d’or, d’argent, de cuivre, de platine, de palladium et d’autres matériaux récupérables de grande valeur. La valeur, prudemment estimée des matériaux récupérables dans les déchets électroniques de l’an dernier, était de 55 milliards de dollars US, soit plus que le produit intérieur brut de 2016 dans la plupart des pays du monde.

Environ 4 % des déchets électroniques de 2016 ont été jetés dans des sites d’enfouissement, 76 % ou 34,1 Mt ont probablement été incinérés, mis en décharge, recyclés dans des exploitations informelles (arrière-cour) ou encore entreposés dans nos foyers. Par habitant, le rapport montre également une tendance à la hausse.

L’augmentation des déchets électroniques ces dernières années – Crédit : Global E-waste Monitor 2017

La chute des prix fait que les appareils électroniques et électriques sont de moins en moins chers pour la plupart des gens dans le monde tout en encourageant le remplacement précoce de l’équipement ou de nouvelles acquisitions dans les pays plus riches. En conséquence, la moyenne mondiale des déchets électroniques par habitant a été de 6,1 kilogrammes en 2016, en hausse de 5 % par rapport à 5,8 kg en 2014.

Les pays qui produisent le plus de déchets électroniques

Les plus grands producteurs de déchets électroniques par habitant (17,3 kilogrammes par habitant) étaient l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les autres pays d’Océanie avec seulement 6 % collectés et recyclés officiellement. L’Europe (incluant la Russie) est le deuxième producteur d’e-déchets par habitant avec une moyenne de 16,6 kg par habitant. Cependant, l’Europe a le taux de collecte le plus élevé (35 %).

Les Amériques génèrent 11,6 kg par habitant et n’en collectent que 17 % comparable au taux de collecte en Asie (15 %). Cependant à 4,2 kg par habitant, l’Asie ne génère qu’environ un tiers des déchets électroniques américains par habitant. L’Afrique génère 1,9 kg par habitant avec peu d’informations sur son taux de collecte.

3 catégories d’équipements qui contribuent le plus aux déchets électroniques

On s’attend à ce que les 3 catégories suivantes d’équipements, qui constituent déjà 75 % des déchets électroniques mondiaux en poids (33,6 Mt sur 44,7 Mt), vont connaitre la croissance la plus rapide :

L’impact de la miniaturisation sur la réduction des déchets électroniques

Les équipements qui produisent le plus de déchets électroniques – Crédit : Global E-waste Monitor 2017

La miniaturisation a eu un impact sur la réduction des déchets électroniques dans les équipements suivants :

Peu de croissance prévue pour certains équipements

Les déchets électroniques qui diminueront en poids dans les années à venir

Chaque produit dans les 6 catégories de déchets électroniques a un profil de durée de vie différent ce qui signifie que chaque catégorie a des quantités de déchets différentes, des valeurs économiques et des impacts potentiels sur l’environnement et la santé s’ils sont recyclés de manière inappropriée. Par conséquent, les processus de collecte et de logistique ainsi que la technologie de recyclage diffèrent pour chaque catégorie. Des études européennes montrent que les attitudes des consommateurs lors de l’élimination des types d’équipements électriques et électroniques varient également.

La croissance la plus rapide des équipements dans les pays en développement

La hausse des revenus disponibles dans de nombreux pays en développement est attestée par la vente de matériel électronique et électrique. Les ventes d’équipements électroniques ont affiché une croissance rapide de 2000 à 2016 et la croissance la plus rapide ayant été enregistrée dans les économies émergentes à faible parité de pouvoir d’achat (PPA).

Plus d’abonnements à la téléphonie mobile que tous les habitants sur Terre

Le rapport note plusieurs tendances et facteurs qui alimentent la croissance mondiale des équipements électriques et électroniques liés à l’information et aux communications, notamment le nombre croissant d’applications et de services dans des domaines tels que la santé, l’éducation, le gouvernement, le divertissement et le commerce et la vitesse qui attirent plus d’utilisateurs vers un nombre croissant de réseaux.

Le rapport note que :

Le rapport appelle à intensifier les efforts mondiaux pour améliorer la conception des composants des équipements électriques et électroniques afin de faciliter la réutilisation et le recyclage, de mieux capturer et recycler les anciens et de mieux suivre les déchets électroniques et le processus de récupération des ressources.

Il est encourageant de constater que davantage de pays adoptent une législation sur les déchets électroniques selon le rapport. 66 % de la population mondiale, vivant dans 67 pays, sont couverts par les lois nationales sur la gestion des déchets électroniques (contre 44 % dans 61 pays en 2014) et c’est une augmentation due principalement à l’adoption de la législation indienne l’année dernière.

On ignore ce qui arrive à 76 % des déchets électroniques

Pourtant, seuls 41 pays quantifient officiellement leurs flux de production et de recyclage de déchets électroniques et on ignore purement et simplement ce qui arrive à une grande majorité de déchets électroniques (34,1 sur 44,7 Mt). La mise en place d’un régime national de gestion des déchets électroniques ne correspond pas toujours à la mise en application et à l’établissement de cibles mesurables de collecte et de recyclage essentielles pour des politiques efficaces.

Dans les pays où il n’y a pas de législation nationale sur les déchets électroniques, les déchets électroniques sont probablement traités comme n’importe quel autre déchet ce qui entraîne un risque élevé de gestion inadéquate des éléments toxiques dans les déchets électroniques qui sont parfois récupérés par des entreprises informelles sans protection adéquate des travailleurs.

Dans le même temps, le type de déchets électroniques, couverts par la législation, diffère considérablement à travers le monde ce qui souligne la nécessité d’une harmonisation. Sans de meilleures statistiques sur les déchets électroniques et en comblant les principales lacunes statistiques des statistiques actuelles sur les déchets électroniques, il est impossible de mesurer l’efficacité de la législation existante et nouvelle pour montrer des améliorations potentielles dans le futur. De telles données sont également nécessaires pour mieux suivre les mouvements internationaux illégaux de déchets électroniques des régions plus riches vers les régions pauvres du monde.

Quitter la version mobile