Egypte : la loi antiterrorisme contre la liberté de la presse
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En gros, cette loi antiterroriste en Egypte interdit les journalistes de publier des informations qui ne sont pas de la propagande gouvernementale.
(Agence Ecofin) – En Egypte, le gouvernement va rediscuter le projet de loi antiterrorisme qui est très critiqué par le Syndicat des journalistes égyptiens. En effet, la presse craint pour sa liberté avec ce nouveau texte.
Selon le projet de loi, le journaliste risque la déportation, l’assignation à résidence et au moins 2 ans de prison s’il publie « de fausses informations sur des attaques terroristes qui contredisent les communiqués officiels ». Par ailleurs, une peine de 5 ans d’emprisonnement est prévue en cas d’utilisation des réseaux sociaux pour faire la promotion du « terrorisme ».
En Egypte, les journalistes dénoncent le texte qui, selon eux, ouvre la porte au contrôle juridique de leur travail. Pour le syndicat de la presse, il s’agit d’un « recul clair de la liberté d’opinion, de diffusion et d’expression », ainsi que d’une « une censure du droit du journaliste à obtenir l’information de ses différentes sources ». L’organisation Reporters sans frontières a également condamné le projet de loi.
Le ministre égyptien de la Justice, Ahmed al-Zind, a justifié ces dispositions en faisant référence à la couverture médiatique des attaques terroristes du 1er juillet dernier contre l’armée dans la péninsule du Sinaï. Il reproche aux médias d’avoir ignoré le bilan officiel de 21 soldats tués, pour avancer des chiffres plus importants donnés pas des sources sécuritaires.
Le Conseil suprême de la justice a lu le projet de loi. Tout juste a-t-il demandé la création de tribunaux spéciaux pour juger les affaires de terrorisme. Une fois que le texte sera réexaminé par le gouvernement, il entrera en vigueur après sa signature par le président de la République, Abdel Fattah al-Sissi, car l’Egypte ne dispose toujours pas de son Parlement, élu depuis 2 ans pourtant.
