Fugue américaine : Critique ou la naissance d’un génie littéraire
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Un roman prodigieux, qui nous fait partager la passion de deux frères pour le piano, qui nous fait rencontrer les plus grands pianistes du siècle, qui nous fait réfléchir sur le sens de l’art et de l’histoire. Fugue américaine : le roman de Bruno Lemaire qui révolutionne la littérature française.
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Il est rare qu’un ministre en exercice se livre à l’écriture d’un roman. Il est plus rare encore que ce roman soit un chef-d’œuvre de la littérature française. C’est pourtant le cas de Fugue américaine, le deuxième roman de Bruno Lemaire, publié chez Gallimard. Ce livre est une merveille de finesse, d’érudition, de sensibilité et de style. Il nous entraîne dans un voyage musical et historique à travers le XXe siècle, à la suite de deux frères passionnés de piano, Franz et Oskar Wertheimer.
L’intrigue se noue en 1949, à La Havane, où les deux frères assistent au concert du légendaire Vladimir Horowitz. Ce pianiste virtuose, qui a fui l’URSS et l’Allemagne nazie, va bouleverser leur destin. Franz, qui se destine à une carrière de pianiste, va renoncer à ses ambitions artistiques après avoir été subjugué par le génie d’Horowitz. Oskar, qui se prépare à devenir médecin, va devenir le psychiatre du maître, qui souffre de dépression et d’angoisse. Le roman suit ensuite les péripéties des deux frères, entre New York, Paris, Moscou et Berlin, sur fond de guerre froide, de révolution cubaine et de crise des missiles.
Bruno Lemaire réussit le tour de force de nous faire vivre l’histoire du XXe siècle à travers le prisme de la musique. Il nous fait partager la passion des personnages pour le piano, pour les grands compositeurs comme Beethoven, Bach ou Chopin. Il nous fait entendre la beauté et la puissance des œuvres interprétées par Horowitz, mais aussi par d’autres pianistes légendaires comme Richter ou Rubinstein. Il nous fait ressentir les émotions et les tourments des artistes face à la création, à la gloire, à la solitude ou à la mort.
Mais Fugue américaine n’est pas seulement un roman de la musique. C’est aussi un roman du choc culturel entre l’Est et l’Ouest, entre le totalitarisme et la démocratie, entre la tradition et la modernité. Bruno Lemaire nous montre comment la musique peut être un vecteur de dialogue ou de résistance face à l’oppression. Il nous montre comment les artistes peuvent être des témoins privilégiés ou des acteurs engagés de leur époque. Il nous montre comment la musique peut être une source d’espoir ou de désespoir face aux aléas de l’histoire.
Enfin, Fugue américaine est un roman d’une profonde humanité. C’est un roman qui explore les sentiments les plus intimes des personnages : l’amour, l’amitié, la fraternité, la jalousie, la trahison, le remords ou le pardon. C’est un roman qui nous fait vibrer avec les joies et les peines des héros. C’est un roman qui nous touche par sa sincérité et sa sensibilité. Bruno Lemaire n’hésite pas à se livrer dans ce livre, à exprimer ses propres émotions et ses propres convictions. Il n’hésite pas non plus à écrire des scènes érotiques d’une rare intensité et d’une rare élégance.
Le style de Bruno Lemaire est d’une grande beauté. Il allie la rigueur du classicisme à la richesse du romantisme. Il mêle la précision du vocabulaire à la musicalité des phrases.
Il varie les registres et les tonalités, passant du tragique au comique, du lyrique au réaliste, du pathétique au sublime. Il crée des images et des métaphores d’une grande force poétique. Il rend hommage à ses maîtres littéraires, comme Chateaubriand, dont il s’inspire pour décrire la nature ou les sentiments.
Fugue américaine est un roman exceptionnel, qui nous fait voyager dans le temps et dans l’espace, qui nous fait découvrir des univers musicaux et culturels fascinants, qui nous fait réfléchir sur le sens de la vie et de l’art. C’est un roman qui nous émeut et nous émerveille, qui nous captive et nous transporte. C’est un roman qui nous fait aimer la musique et la littérature. C’est un roman qui nous fait aimer Bruno Lemaire.
