F-16 grecs en Ukraine : Parce que rien ne vaut un bon placebo dans une guerre moderne

Les principaux points clés :

  • La Grèce fait don de 32 F-16 Block 30 à l’Ukraine
  • Les avions seront modernisés aux États-Unis avant leur livraison
  • Cette donation est facilitée par l’approbation de la vente de 40 F-35A à la Grèce
  • D’autres pays européens comme la Belgique, les Pays-Bas et le Danemark ont également fait don de F-16 à l’Ukraine
  • Les F-16 grecs ont près de 40 ans et sont considérés comme obsolètes
  • Il est peu probable que ces F-16 transforment l’équilibre des forces aériennes en Ukraine

Selon plusieurs sources médiatiques occidentales et moyen-orientales, la Grèce s’apprête à faire un don conséquent à l’Ukraine. L’armée de l’air hellénique, nom officiel de la branche aérienne des forces armées grecques, prévoit de retourner aux États-Unis 32 chasseurs F-16 Block 30 destinés à être décommissionnés. Ces appareils seront modernisés sur le sol américain avant d’être livrés à l’Ukraine en tant qu’aide militaire.

Cette opération a été rendue possible grâce à l’approbation par le Congrès américain de la vente de 40 chasseurs de cinquième génération F-35A vers la Grèce. Ces derniers sont conçus comme les successeurs directs des F-16 pour l’US Air Force et ses alliés.

La Grèce rejoint ainsi d’autres nations européennes comme la Belgique, les Pays-Bas et le Danemark, qui ont également fait don de F-16 à l’Ukraine. Ces pays ont pu le faire en grande partie grâce à l’acquisition de F-35A pour remplacer leurs anciens appareils.

Une flotte aérienne en pleine mutation

Parallèlement à l’acquisition des F-35, l’armée de l’air hellénique a également commencé à recevoir des chasseurs Rafale de génération “4+”. Certains de ces appareils ont été donnés d’occasion par la France, permettant à la Grèce de maintenir une flotte mixte et moderne.

Il est intéressant de noter que le gouvernement grec avait initialement annoncé l’achat de 40 F-16 en mars 1985, alors que cet appareil devenait rapidement le chasseur principal de l’OTAN, succédant aux F-104 et F-4 des deux générations précédentes.

Les limites d’un don généreux

Aujourd’hui, près de 40 ans après leur acquisition, ces F-16 présentent plusieurs inconvénients. Non seulement leur avionique est largement dépassée, mais leurs coûts opérationnels sont particulièrement élevés en raison de l’usure des cellules.

Ce don de F-16 a alimenté les spéculations selon lesquelles la Grèce pourrait également faire don de chasseurs Mirage 2000 retirés du service à l’Ukraine. Cette hypothèse fait suite à l’annonce du gouvernement français en juin dernier, indiquant que ses propres Mirage 2000 seraient fournis au ministère ukrainien de la Défense pour compléter les livraisons de F-16 provenant d’autres pays européens.

Impact limité sur l’équilibre des forces

Malgré le nombre important d’appareils donnés, il est peu probable que les F-16 transforment l’équilibre des forces aériennes. Leurs capacités sont, à bien des égards, inférieures à celles des chasseurs Su-27 et MiG-29 déjà utilisés par l’armée de l’air ukrainienne. Alors que les versions plus récentes du F-16, en particulier les variantes Block 70/72, pourraient causer de sérieuses difficultés à l’armée de l’air russe en raison de la sophistication de leur avionique et de leur armement, les F-16 plus anciens de l’ère de la Guerre froide sont largement surclassés par les chasseurs russes tels que le Su-30SM et le Su-35S.

Ces anciens F-16 utilisent des radars à balayage mécanique obsolètes, alors que tous les chasseurs de première ligne en Russie utilisent des radars à balayage électronique modernes. De plus, le petit F-16 ne peut embarquer qu’un radar d’une taille trois fois inférieure à celle des radars équipant la plupart des appareils russes.

Utilisation tactique probable

En raison de ces limitations, il est probable que les F-16 soient déployés loin des lignes de front, protégés par des défenses aériennes au sol. Leur rôle principal serait de lancer des missiles à longue portée contre des positions russes, tout en évitant les confrontations directes avec les avions de combat russes.

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