Les robots vont détruire nos emplois, notre économie et notre monde


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  • Pendant une réunion de l’American Association for the Advancement of Science, le professeur Vardi estime que les robots vont remplacer 50 % des travailleurs dans le monde, qu’ils vont détruire notre économie et notre monde par la même occasion. Une hystérie qui fait parler beaucoup d’elle, mais c’est un phénomène qui existe depuis la révolution industrielle.


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    Les robots menacent 50 % des emplois dans le monde, mais c'est un problème qui existe depuis la révolution industrielle

    L’intelligence et la robotique suscitent à la fois de l’espoir et l’inquiétude. D’un côté, nous avons les partisans acharnés qui estiment que les robots vont nous aider à nous épanouir. Oui, ils vont remplacer beaucoup de travailleurs, mais ils vont également créer beaucoup d’autres emplois. Les robots vont permettre d’éviter que les humains travaillent dans des conditions exécrables et dangereuses. Le professeur Vardi, ingénieur informatique à l’université Rice, estime que la révolution industrielle détruit les emplois depuis des décennies. Les chevaux ont été remplacés par les voitures et les métiers à tisser ont été remplacés par des machines qui font tout à notre place et cela a révolutionné le secteur du textile.

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    Quels sont les métiers menacés par les robots

    Mais ce professeur estime que cela va empirer. Car les emplois précédents concernaient uniquement l’automatisation. Mais dans quelques années, les robots vont supprimer 50 % des emplois dans le monde. Il suggère que l’excès d’utilisation des robots va nous amener dans la même situation que celle de l’Empire Romain par rapport à sa dépendance aux esclaves. Dans l’Empire romain, les esclaves se chargent de tout et cela a rendu les Romains très vulnérables dans leur autonomie.

    Et si on se demande quels sont les métiers menacés par les robots, alors on peut dire que cela inclut toutes les tâches répétitives. Les voituriers, les serveurs, les vendeurs, les dockers, les ouvriers, les maçons, les architectes, les mineurs, les facteurs. En fait, les robots peuvent remplacer toute la hiérarchie secondaire d’un métier. Par exemple, il ne peut pas remplacer un avocat qui plaide devant une cour, mais il peut remplacer tous les juristes qui aident cet avocat. Les métiers de créativité pure sont très difficiles à remplacer, mais vous ajoutez l’intelligence artificielle et la boucle est bouclée. L’Oxford Martin School a récemment publié un rapport que les robots vont supprimer 69 % des métiers en Inde et 77 % des métiers en Chine.

    Les dilemmes de la robotique

    Et les robots ne poseront pas de problèmes dans 10 ans, mais aujourd’hui. On a eu un énorme débat sur les voitures autonomes. Google va les commercialiser dans 2 ans au maximum. Et les voitures autonomes sont confrontées à un dilemme. Une voiture autonome est confrontée inévitable à un accident. Elle n’a que 2 choix, foncer dans un bus rempli d’enfants ou dans un arbre en tuant ses passagers. Cela a posé un énorme problème d’éthique, mais les fabricants de voitures autonomes estiment que la question ne se pose pas puisque les voitures autonomes sont loin d’avoir les capteurs nécessaires pour détecter qu’il y a des enfants dans un bus. La question est pour le moment sans réponse. Mais cela pose la seconde question : Est-ce que la conduite autonome est une pratique sociale ou morale ? On a également le dilemme de Collingridge qui est une frontière éthologique sur un problème à double face. On doit attendre l’évolution intense de la technologie avant de découvrir les problèmes qu’elle pose. Et il est difficile de résoudre le problème lorsque la technologie est profondément ancrée dans nos mœurs. Et on revient à la voiture autonome. On attendra qu’elle débarque sur nous routes en nous mettant dans une dépendance absolue pour réfléchir aux problèmes qu’elle va provoquer.

    De plus, on a également la discussion sur les armes autonomes mortelles. Des chercheurs en robotique veulent un traité international pour bannir le développement des armes autonomes. Mais ce n’est pas aussi facile. Les pays qui sont pionniers dans ce domaine, l’Angleterre, les États-Unis et Israël, refusent catégoriquement l’idée d’un traité. Et ils ne sont pas idiots. Le pays qui va maitriser les armes autonomes mortelles aura le même avantage offensif que les Conquistadors avec leurs armes à feu devant les Astèques qui avaient des lances.

    Pour Wendell Wallach, spécialiste de l’éthique à l’université de Yale, les robots sont imprévisibles, car on ne peut pas contrôler chacune de leurs actions. De plus, on n’a aucun moyen de déterminer qui est responsable si un robot tue un humain. Il est crucial d’intégrer des spécialistes de l’éthique dans la robotisation pour éviter de faire face à un monde totalement robotisé où nous serons tellement dépendants des robots qu’on subira leurs effets nocifs en se disant qu’on ne peut rien y faire.

    La menace économique par les robots est réelle, mais elle est mal comprise. Un homme prend un marteau et fracasse la tête de son voisin. Les détracteurs, qui veulent accuser un robot, vont accuser le marteau d’avoir fracassé le crâne. Et ce n’est pas même l’être humain qui a pris le marteau, mais le trouble mental qui l’a incité à le faire. On en revient à l’énorme problème qui est illustré de manière flamboyante dans les métiers inutiles par David Graeber. Dès les années 1930, John Maynard Keyne avait prédit qu’on n’aurait quasiment plus besoin de travailler dans les années 2000. La raison est que la technologie aurait remplacé la plupart des tâches ingrates et nous aurions pu nous épanouir de toutes les manières. Mais Keyne était un doux rêveur, car il a pensé que le remplacement d’un emploi n’impliquait pas automatiquement la perte du revenu de l’employé. Mais le néo-capitalisme est arrivé et il a mis la main sur la technologie et la robotique va prendre le même chemin. Les robots peuvent nous remplacer si nous gardons les avantages financiers sans aucun emploi. Cela peut paraitre une hérésie, mais c’est ce que la technologie doit faire. Si une technologie ne bénéficie pas à toute l’humanité, alors sa place est directement dans la poubelle.

    Mais ce qu’on a vu est que quelques entreprises ont monopolisé la technologie et elles ont gardé tous les bénéfices en plongeant le monde dans la misère.

    Le problème de l’agriculteur remplacé par un robot

    Un robot peut faire faire le travail de 10 agriculteurs. Dans un monde idéal, le robot va aller aux champs et il peut remplacer l’agriculteur dans tous les domaines. Non seulement, le robot peut tout faire, mais il peut le faire 24 h 24 et il fait le travail gratuitement. Il nécessite simplement un bon investissement de départ. Dans un monde idéal, l’agriculteur doit toujours gagner son revenu qu’il gagnait comme agriculteur puisque le robot n’implique aucune perte dans le processus. Non seulement, il doit gagner son salaire, mais il doit gagner plus sans rien faire puisque le robot peut doubler ou tripler la tâche de l’humain sans aucun cout supplémentaire. En termes clairs, les revenus générés par le robot doivent retourner dans les mains de l’agriculteur. Mais le monde qui nous attend avec la robotique et l’intelligence artificielle est que le robot va remplacer l’agriculteur, mais les bénéfices financiers iront directement dans la poche des actionnaires qui ont créé le robot.

    On aura ainsi un monde d’une paupérisation extrême où la majorité des personnes seront au chômage et une minorité extrême qui auront tout le monopole. Les robots ne sont pas un problème, car ce sont leurs créateurs et leurs mentalités qui ont toujours la source de tous les problèmes de l’humanité.

     

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    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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