Google : Le projet Abacus pour supprimer les mots de passe


  • FrançaisFrançais

  • Google veut se débarrasser des mots de passe avec le projet Abacus qui sera déployé dans le courant de l’année. Mais comment fonctionne-t-il ? Petit indice, la vie privée est à la poubelle avec ce projet.


    Suivez-nous sur notre page Facebook et notre canal Telegram

    Le projet Abacus de Google veut supprimer définitivement les mots de passe, mais votre vie privée passe aussi à la trappe.

    On recommande d’utiliser des mots de passe difficiles et longs pour chaque site. Mais parfois, les mots de passe sont tellement difficiles que même le titulaire des comptes ne s’en souvient pas. On peut résoudre le problème avec un gestionnaire de mots de passe, mais cela revient à faire confiance à un logiciel qui possède toutes les clés de sa vie numérique. Et les gestionnaires de mot de passe en ligne sont de vraies passoires. Google utilise déjà le protocole Auth 2.0 qui permet de s’authentifier via son compte Google. Mais il y a toujours des problèmes. Si quelqu’un met la main sur votre PC ou votre téléphone, alors le protocole Auth 2.0 va surtout faciliter la vie aux pirates. C’est pourquoi Google veut aller encore plus loin avec le projet Abacus qui prétend supprimer le concept même de mot de passe et d’authentification.

    Si vous avez apprécié cet article, soutenez-moi sur Patreon ou Buy me a coffee Vous recevrez chaque semaine du contenu exclusif et des réponses à vos questions. Merci ! 😊

    Comment ça marche ?

    Abacus va vérifier votre identité en utilisant différents signaux biométriques. Il utilise les données des capteurs de votre téléphone pour vous reconnaitre et il combine plusieurs parties d’information allant de votre localisation jusqu’à votre style de saisie sur votre clavier. La reconnaissance vocale et faciale font aussi partie du projet Abacus.

    Les développeurs tiers pourront accéder au projet Abacus via une Trust API qui sera intégré sur la plateforme Android. La plupart des téléphones Android ne possèdent pas de capteurs biométriques dédiés tels que le scanner d’empreinte ou rétinien. C’est pourquoi Abacus va utiliser uniquement les données qu’on peut trouver sur un téléphone Android standard.

    À chaque fois que vous utilisez votre appareil, vous envoyez un flux de petits signaux qui peut vous identifier de manière unique. Chacune de ces données fractionnées n’est pas suffisante pour vous identifier, mais en les combinant, elles donnent une image d’ensemble de l’utilisateur.

    L’API est conçue pour tourner constamment en arrière-plan et elle peut réagir rapidement si quelqu’un utilise son téléphone. Dans une démo, 2 ingénieurs de Google se sont échangé un téléphone Android. Chaque ingénieur a tapé une seule phrase. Le téléphone a pu identifier chaque utilisateur en une fraction de seconde.

    La vie privée à la poubelle

    Le projet Abacus possède de nombreux avantages. Plus besoin de mots de passe. Plusieurs personnes peuvent utiliser le même téléphone et Abacus va les identifier sans aucun problème, mais la vie privée est directement à la poubelle. Il faudra être à l’aise avec un système qui vous surveille en permanence… et dont les données sont envoyées sur les serveurs de Google. Et ce n’est pas un vain mot, car Abacus pratique un espionnage systématique, il écoute votre voix, utilise votre APN pour identifier votre visage et traque vos positions avec le GPS. Il y a seulement quelques années, un tel système ne pouvait pas exister que dans la tête d’un paranoïaque. Aujourd’hui, c’est non seulement une réalité, mais on vous le promeut comme une révolution.

    Les données biométriques sont plus sécurisées que les mots de passe, mais l’idée d’une surveillance constante est vraiment inconfortable et incompatible avec les inquiétudes grandissantes des utilisateurs. Quand vous voyez que les Américains vont jusqu’à délaisser internet à cause des problèmes sur la vie privée, on se demande comment ils vont accueillir le projet Abacus de Google.

    Et les données biométriques sont aussi une ressource précieuse pour les pirates. Certes, les données seront à l’abri derrière les serveurs de Google, mais personne n’est à l’abri d’un piratage et les récentes affaires nous le prouvent. Ensuite, comment le projet Abacus va-t-il se comporter en cas de changement de votre comportement ? Si vous vous fracturez votre main et que vous êtes obligé de taper avec la main gauche, est-ce qu’il vous reconnaitra ? La même chose quand vous attrapez froid et que votre voix change. On ne va pas le nier, la technologie du projet Abacus est impressionnante, mais est-ce que ça en vaut vraiment la peine ?

     

    Si vous avez apprécié cet article, soutenez-moi sur Patreon ou Buy me a coffee Vous recevrez chaque semaine du contenu exclusif et des réponses à vos questions. Merci ! 😊

    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

    Pour me contacter personnellement :

    Laisser un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *